Sur la D18CD, à 500 m de la Caverne du Dragon. Cette ancienne dépendance de l’abbaye de Vauclair, aujourd’hui encore exploitation agricole, était, pour son malheur, située sur l’isthme du plateau, parfait poste d’observation pour surveiller le sud comme le nord, les vallées de l’Aisne comme de l’Ailette. En 1814 déjà, la ferme est détruite au cours de la lutte sanglante que se livrent les troupes russes et les Marie-Louise de Napoléon. En septembre 1914, la ferme d’Hurtebise change plusieurs fois de main au gré de très violents combats, avant d’être abandonnée aux Allemands, en flammes... À la mi-juin 1917, trois jours d’assauts coûtent la vie à des centaines de zouaves et de tirailleurs sénégalais avant que les troupes françaises ne parviennent à s’emparer de ce qui n’est plus que des ruines parcourues de tranchées.
Le porche du bâtiment reconstruit s’orne aujourd’hui de symboles de ces deux guerres : en haut des boulets napoléoniens, en bas deux obus plantés en terre.
Depuis 1927 s’élève devant la ferme un monument un peu grandi¬loquent et triomphaliste qui rappelle également ces deux conflits: un Marie-Louise et un poilu brandissant une couronne de lauriers.
La ferme d’Hurtebise n’en avait pour autant pas terminé avec la guerre puisqu’elle a connu de rudes combats en juin 1940, avec la participation de la 4e division blindée d’un certain... général de Gaulle. De Gaulle qui, alors lieutenant, combattait déjà à la fin novembre 1914, à quelques dizaines de kilomètres à l’ouest d’Hurtebise, dans le secteur du bois du Bonnet Persan.