Sur le Chemin des Dames, au carrefour des D18CD et D987. 200 habitants en 1914, 3 en 1921... Sur la ligne de front au printemps 1917, Cerny-en-Laonnois n’existe plus après la guerre. Quelques maisons seulement sont reconstruites à partir de 1924, un peu à l’écart de l’emplacement originel du village. Il faut attendre 1951 pour que soit édifiée une modeste chapelle du souvenir. Et les années 1960 pour que s’élève en face une lanterne des morts afin d’illuminer la nuit les champs de bataille. La preuve que l’État français a longtemps tenté d’occulter la défaite du Chemin des Dames en privilégiant la victoire de Verdun. Pour mémoire, la première pierre de l’ossuaire de Douaumont a été posée dès 1920...
Sur l’autel, la croix de guerre. Aux murs de la chapelle, plusieurs plaques commémoratives, dont celle accrochée en 1980 par le président Léopold Sédar Senghor en hommage à «ses frères noirs», les 7 000 Sénégalais tombés sur le Chemin des Dames et dont on retrouve les tombes dans le cimetière militaire français en face de la chapelle. Aux côtés de quelques soldats d’origine indochinoise et de 54 combattants russes, dont un certain Gorbatscheff.
Au début de la D967, qui mène à Vendresse-Beaulne, se dresse une colonne en hommage aux Anglais du Loyal North Lancashire, qui livrèrent, avec l’assaut de la sucrerie de Cerny-en-Laonnois, les pre¬miers combats du Chemin des Dames en septembre 1914. Beaucoup reposent dans le cimetière britannique installé en pleine campagne, juste au-dessus de Vendresse-Beaulne.