Nouveauté instaurée par le régime français, la guillotine était installée face à l'actuelle statue de Grétry. À Liège, elle a fonctionné pour la première fois en 1796. Peinte en rouge pour que les taches de sang ne soient pas visibles, son mécanisme était graissé à la chandelle. Fait peu banal à Liège, un cadavre a été guillotiné. En 1807, un dénommé Michel Lancelin a été condamné à mort pour le meurtre de son frère et de la servante de ce dernier. Lancelin était issu d’une bonne famille : son père avait été un conseiller du prince-évêque. Lorsque le greffier lui a appris que son pourvoi en cassation avait été rejeté, Lancelin s’est jeté dessus. Le greffier a alors appelé les gendarmes et, dans la cohue, Lancelin a réussi à mettre fin à ses jours. Le procureur général, pensant que le peuple aurait pu croire à une faveur, a demandé à ce que son cadavre soit guillotiné. Lors de son passage à Liège en 1811, Napoléon Bonaparte, lorsqu’il a rencontré ce procureur général, se serait exclamé : « Ah ! C’est vous qui faites guillotiner les cadavres ! ». La guillotine a été utilisée à Liège jusqu’en 1824. Aujourd’hui, elle est exposée au Musée de la Vie wallonne.