La forêt de Retz

avec environ 13 000 ha, c’est l’un des plus grands massifs forestiers français. Si ses limites sont restées, peu ou prou, les mêmes depuis le XVIIe s, cette vaste forêt a, entre 1914 et 1918, consi¬dérablement souffert des combats. Plus de 1 000 ha ont été complè¬tement détruits et, sur 4 000 ha, chênes et hêtres ont été littéralement criblés de balles, leurs troncs fragilisés s’avérant ensuite incapables de résister aux assauts du vent. Les arbres sur lesquels avait été installé l’observatoire utilisé par Mangin, en 1918, ont d’ailleurs été détruits par une violente tempête en octobre 1924.

L’importance des combats dans cette forêt explique le nombre de monuments du souvenir qu’elle abrite.

Le premier que l’on découvre en empruntant, depuis Villers-Cotterêts, la D81 en direction de Vivières, est The Guards Grave. Une grande croix de pierre qui marque l’endroit où plusieurs dizaines de soldats britanniques ont laissé la vie au cours d’une violente bataille le 1er sep¬tembre 1914.

En contrebas, un cimetière aménagé trois jours plus tard par les habitants des villages du pourtour de la forêt. Les Irish Guards lui ont donné son aspect actuel en novembre 1914. 44 pierres tombales (pour 98 soldats) s’alignent le long d’un mur d’enceinte. Quatre autres sont un peu à l’écart, dont celle du sous-lieutenant George Edward Cecil, tombé ici à l’âge de 18 ans.
À quelques mètres, sa mère, inconsolable, a fait élever, en souvenir du tout jeune homme et de ses camarades, un monument communément appelé «Passant, arrête-toi». C’est l’inscription qui figure sur le pié¬destal de ce bas-relief, inspiré de l’«Athéna mélancolique» du musée de l’Acropole.

Par la route forestière du Faîte située juste en face, on rejoint l’empla¬cement de l’ancien observatoire Mangin. À pied, une légère grimpette en sous-bois mène à une plaque, posée en 1926, qui rappelle la présence de cet observatoire accroché à des hêtres vertigineux, d’où le général Mangin dirigea la décisive attaque du 18 juillet 1918.