Deuxième partie du 19e siècle, le carrefour qui était autrefois bordé de champs et de moulins, voit sortir de terre des dizaines de petites maisons. Les ouvriers de la minoterie, des fours à chaux et des autres petites industries construisent leurs maisons en étendant le bourg d'origine.
Les agriculteurs et les marchands viennent d'Ecuillé ou de Champigné pour livrer leurs produits au Port de Cheffes qui est en plein essor. Tous passent par ce carrefour. La croix de métal domine ces allées et venues du haut de sa colonne de pierres. Le passage inlassable des roues ferrées creuse des ornières dans la route faite de terre et de pierraille. Des travaux de rehaussement ont tenté de soustraire la chaussée à l'humidité omniprésente de cette vallée inondable, mais les crues du printemps et les averses d'automne ont vite raison de ce faible remblai. L'état des routes est si mauvais qu'on fait même appel au propriétaire des fours à chaux pour aider à payer les dégâts provoqués par ses clients, lourdement chargés.