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la médiathèque l'Albatros

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Description

Bâtiment contemporain situé dans les anciennes entreprises Pouchain
La famille Pouchain est originaire d’Armentières. Au XIXe siècle, Paul-François Pouchain (1789-1857) exerçait le métier de facteur de grains, c’est-à-dire négociant en grains. Il était installé rue de Dunkerque, sous la raison sociale Pouchain et Fauquemberghe. Mais il décida très vite de se consacrer à l’industrie linière et, en 1847, il eut l’idée d’acheter directement le fil de lin et de faire battre des métiers à la main, placés chez les ouvriers. En 1855, il faisait battre cinq cents métiers à la main pour la fabrication des toiles unies et du linge de table.

Son fils aîné, Victor-Alphonse (1825-1892), qui l’avait rejoint pour le seconder, voulut passer du stade de négociant à celui d’industriel. Il décida alors de s’installer non loin de la gare dont la voie ferrée Lille-Dunkerque venait d’être ouverte en 1848. Peu à peu, pour s’agrandir, il se rendit acquéreur de dix-huit maisons, en 1854, qu’il acheta une par une, et des terres diverses, pâtures et jardins, contigus à sa petite entreprise, pour y construire un tissage et une filature. De même, il fit établir un embranchement particulier reliant son usine au réseau ferré, en achetant un terrain appartenant aux Chemins de Fer du Nord. Et en 1856, il fut l’un des premiers à introduire le métier mécanique dans la fabrication de la toile, faisant travailler plus de sept cents ouvriers. En 1865, il aborda la filature de lin.

Maison de commerce
Ainsi, en 1865, il réussit à réaliser le projet qu’il avait de bâtir un empire, obtenant la totalité du quadrilatère intégré entre les rues du Faubourg de Lille (aujourd’hui rue Jules-Ferry) et la rue de Comines, et deux autres chemins qui deviendront plus tard les rues Hurtrel et Pouchain. À la place des maisons qui s’y trouvaient, s’élevait maintenant un bâtiment à deux niveaux qui constituait la maison de commerce encadrée par la maison de maître, du côté du centre-ville, et la maison du directeur au coin de la rue Hurtrel. Cette superbe maison était surmontée d’un dôme majestueux, derrière laquelle s’étendaient le tissage et la filature de lin.

Après la défaite de Sedan, lors de la guerre de 1870-1871 qui opposa la France à la totalité des États allemands, la IIIe République fut proclamée le 4 septembre 1870. Et le gouvernement de la défense nationale décida la dissolution de toutes les municipalités afin de les remplacer par des commissions. Le 24 septembre 1870, une commission municipale de quinze membres fut instituée, avec Victor Pouchain remplissant les fonctions de maire. Il avait été adjoint municipal de 1865 à 1870, et plus tard, il fut également élu conseiller général. Sous son mandat fut commencée l’édification de l’asile d’aliénés, bâti de 1875 à 1884 à l’endroit que nous connaissons aujourd’hui, ainsi que l’ouverture de nombreuses autres rues dans les quartiers naissants. La voie ferrée de la ligne Armentières-Houplines-Comines Belgique fut ouverte en 1870, et celle de la ligne Armentières – Berguette en 1874. Et le 29 mars 1875, la municipalité fit installer un monument commémoratif à l’hôtel de ville, où furent inscrits en lettres d’or les cinquante soldats victimes de la guerre.

En 1878, Victor Pouchain acheta une propriété à Nieppe, près de la Lys, pour y installer une blanchisserie, afin d’aborder le stade en aval de la fabrication de la toile. Ce fut cette année-là qu’il fut battu aux élections municipales par la liste d’Auguste Mahieu, élu sous l’étiquette opportuniste, lui-même battu aux élections de 1881 par la liste de Mathias Tahon-Fauvel. Mais Victor Pouchain revint aux commandes de la cité de 1885 à 1888. Au cours de ce second mandat, il créa l’académie de musique en 1887, une structure qui existe toujours. À sa mort, qui survint le 21 février 1892, ses trois fils lui succédèrent pour la gestion de l’ensemble industriel : Victor-Maurice (1863-1916) ; Paul-Léon (1868-1925) ; et Charles (1872-1898).

Paul Pouchain, passionné de mécanique
Seulement, si Victor-Maurice s’occupait très bien de ses usines, Paul n’était pas très enthousiaste pour se consacrer au textile. Par contre, il était passionné par la mécanique et l’électricité. Tous les jours, il faisait le trajet en voiture à cheval pour se rendre de sa propriété de La Chapelle-d’Armentières jusqu’à l’usine de Nieppe. Et il trouvait cela très ennuyeux, de sorte qu’il imagina un autre moyen de transport. C’est ainsi qu’il inventa la première voiture électrique.

La voiture était un phaéton à six places pesant 1 800 kg. Elle fonctionnait au moyen d’une batterie de vingt et un accumulateurs et pouvait rouler à 20 km/h. La carrosserie avait été réalisée par Isidore Vrancken, carrossier de la rue Sadi-Carnot. Paul Pouchain déposa son brevet d’invention qui fut accordé le 21 août 1893 par le Ministère des commerces, de l’industrie et des colonies pour une durée de quinze ans, sous le numéro 233 435. Et le dimanche17 décembre 1893, le véhicule fit sa première sortie, sous les yeux ébahis des habitants et des promeneurs, stupéfaits de voir ce bolide rouler sans attelage de chevaux. Trois hommes avaient pris place sur le curieux engin : Paul Pouchain, le pilote ; Victor Pouchain, son frère ; et Louis Descamps, un fidèle collaborateur.

Exploit commenté dans le monde entier
La presse du monde entier annonça l’étonnant exploit. Des revues scientifiques traitèrent l’aspect technique de l’invention. Et Paul Pouchain reçut un abondant courrier de France et de l’étranger. Il fut sollicité par des constructeurs et même par des particuliers intéressés par sa machine. Mais l’inventeur ne répondit à aucune lettre, ne souhaitant aucunement s’engager dans la commercialisation.

Cependant, Paul se montrait de plus en plus rarement à la manufacture de toiles. Ce fut la raison pour laquelle les deux frères, d’un commun accord, décidèrent de se séparer en 1900. Aussi, en 1901, Victor-Maurice, sans descendance, décida de s’associer avec les frères Daniel Decroix-Wattine et Georges Decroix-Piérard. Et Paul put ainsi se consacrer uniquement à sa passion : l’électricité. Il acheta un terrain de 5 000 m² route Nationale à La Chapelle-d’Armentières, près de la voie ferrée, sur lequel il créa une usine électrique qui produisit du courant pour les usines de la région. Cette unité alimentait également la ligne de tramway électrique édifiée en 1900, reliant le passage à niveau de la rue du Faubourg-de-Lille (Jules-Ferry) d’Armentières à la ville de Nieppe. Elle réparait aussi les moteurs et les dynamos et réalisait des installations de réseaux électriques. La raison sociale de cette usine était Paul Pouchain – Applications générales de l’électricité.

Le sigle AF
La manufacture de Victor Pouchain fut détruite lors de la Première Guerre mondiale, et l’emplacement fut repris par le pérenchinois Donat Agache (1882-1929) qui y reconstruisit une usine textile en 1922. En 1949, la société de confection d’Édouard Beaudeux-Lebbe s’installa dans une partie des locaux ; en 1959, ce fut le Syndicat patronal textile de la région d’Armentières ; et en 1966, le Comité interprofessionnel pour le développement de la médecine du travail vint les rejoindre dans cette rue. Aujourd’hui encore, on peut voir, à l’angle des rues Jules-Ferry et Paul-Pouchain, la grille protégeant la fenêtre de cette maison qui porte le sigle AF entrelacé, rappelant que l’endroit fut occupé par Agache Fils.

Quant à l’entreprise fondée par Paul Pouchain, elle existe toujours. Mais la voiture électrique, d’abord remisée dans un garage de La Chapelle-d’Armentières, puis exposée, paraît-il, au musée des Arts et Métiers à Paris, il semble bien qu’elle ait disparu. Paul Pouchain, toujours célibataire, décéda en 1925, et la rue qui fut ouverte en 1888 et qui, à l’origine, ne portait que le nom de Pouchain, se vit ajouter le prénom de Paul, pour rendre hommage au merveilleux inventeur qu’il était.

Infos techniques

Ce poi a été mis à jour le : 01/07/2020
7 Rue Paul Pouchain
59280 Armentières
Lat : 50.6821296Lng : 2.8788042
20 m

Profil altimétrique

Auteur de la donnée

4 rue Robert Schuman, Office de Tourisme de l’Armentierois et des Weppes 59280 ARMENTIERES France

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