Lorsqu'il peint cette toile, Sisley a déjà représenté plusieurs fois le pont de Moret au cours de la décennie 1880-1890, en variant les points de vue et surtout les conditions atmosphériques.
Ici l'oeuvre a été peinte par un beau jour d’été, avec un ciel bleu et une forte luminosité et il cherche à capter la lumière d’été, la transparence de l’air, le miroitement de l’eau.
Les bâtiments se découpent nettement sur un ciel immense et le pont est minutieusement dessiné, mais les reflets de la lumière sur l'eau sont traités avec une parfaite maîtrise de la technique impressionniste.
Le critique d'art Gustave Geffroy écrit : " Le Loing, clair, transparent, sans une ride, largement épandu, réfléchit les pierres et les verdures, les nuages et les roseaux. La rivière est profonde comme le ciel, elle a la même richesse de formes et de couleurs que le paysage qui s'y mire"
On pourra comparer cette toile à celle peinte quelques années plus tôt sous un point de vue un peu différent, plus éloigné et par une journée moins lumineuse. Le premier plan est toujours le Loing et la lumière est toujours aussi subtilement utilisée pour faire apparaitre les reflets du pont et des bâtiments environnants. Le ciel est là aussi un élément essentiels de la composition.