Parcours le long de la Promenade Paul Cézanne à Maisons-Alfort

L’actuel quai Fernand-Saguet suit le tracé de l’ancien chemin de halage d’Alfort. Longtemps livré à la circulation automobile, la première partie du quai a été réaménagée en promenade paysagée, entre 1994 et 2000 par le paysagiste Jacques Coulon.Ouvert vers la Marne, le quai de halage devint à la fin du XIXe siècle une destination de loisirs pour les Parisiens débarquant des bateaux de la Compagnie des Bateaux-Express. Dans le prolongement des entrepôts de Bercy il devint également un lieu d’importantes activités industrielles, notamment liées au commerce de l’alcool. L’une des implantations les plus importantes fut notamment celle de la distillerie Suze, installé au 10 du quai d’Alfort dès 1875.

Si l’actuel pont de Charenton date seulement de 1974, il marque l’emplacement d’une traversée de la Marne à l’importance économique et stratégique majeure, connue depuis l’Antiquité.César dans la Guerre des Gaules mentionne déjà la traversée de son lieutenant Labienus à cet endroit, alors qu’il se préparait à attaquer les Parisis avec quatre légions, en franchissant la Marne grâce à ses multiples îles. L’existence d’un pont en bois est mentionnée pour la première fois au VIIe siècle. Emporté par les intempéries, endommagé par les guerres, il fut reconstruit à de multiples reprises, en bois, en pierre, puis en béton. Il fut un temps fortifié avant que ses tours ne fussent détruites par Henri IV, vit en 1664 passer d’Artagnan conduisant Nicolas Fouquet prisonnier vers Paris et les élèves de l’Ecole Vétérinaire d’Alfort résister aux armées coalisées le 3 mars 1814. Comme beaucoup de ponts il porta des moulins, dont les derniers disparurent en 1811. Le pont contribua également, par son importance, à la formation progressive des communes actuelles de Charenton, Saint-Maurice et Maisons-Alfort. À partir du Pont vous pouvez rejoindre la rive droite de la Marne en empruntant le passage longeant la départementale 6, vers l'amont ou vers l'aval.

Construit à partir de 1910, le barrage-écluse de Saint-Maurice régule la Marne à l’approche du confluant avec la Seine. Le barrage d'origine a été remplacé en 1998 par un ouvrage complètement automatique.Le barrage-écluse de Saint-Maurice avait pour mission de réguler le niveau de la Marne , notamment durant les mois d’été où les eaux étaient peu profondes et irrégulières. Jusqu’en 1998, l’ouvrage fonctionnait entièrement de manière manuelle, en faisant le dernier barrage non automatisé du bassin de la Marne. Son effondrement en 1992 donna l'opportunité de le remplacer par un ouvrage moderne : automatisation des vannes, rénovation de l’écluse et meilleure régulation des niveaux d’eau en toute saison. Une passe à poissons a également été intégrée, permettant aux espèces aquatiques de franchir l’obstacle en toute liberté. Vous pouvez l'apercevoir sur le bord du barrage du coté rive gauche. Enfin, une passerelle piétonne et cyclable relie aujourd’hui les anciens chemins de halage, de Saint-Maurice et Maisons-Alfort, aujourd'hui aménagés en promenades. Accessible à tous, elle offre une promenade agréable ainsi qu’un point de vue unique sur la Marne et ses abords.

Découvrez des gestes écoresponsables, tout en vous amusant, à la Maison de l'Environnement de Maisons-Alfort.Lieu dédié à la sensibilisation écologique, à la protection de l'environnement et à la préservation de la biodiversité, la Maison de l'Environnement propose tout au long de l'année des expositions, ateliers et animations. Ces rendez-vous gratuits pour petits et grands allient découvertes, convivialité et engagement pour la planète ! Installée dans une ancienne station-service au bord de la Marne, la Maison de l'Environnement est un exemple de réhabilitation alliant solutions écoresponsable et qualité esthétique. Vous apprécierez prendre votre temps, apprendre et vous ressourcer dans cet espace lumineux au milieu de la verdure. N'hésitez pas à poser des questions à l'équipe de la Maison de l'Environnement sur le bâtiment, son fonctionnement et sa transformation, vous serez surpris ! Après votre visite de l'exposition ou votre atelier, profitez de la guinguette de la Maison de l'Environnement, du mercredi au dimanche de 10h à 21h, pour une pause gourmande vue sur la Marne. Les snacks proposés sont locaux et biosourcés .

Cette allée de 26 platanes, dont 22 parfaitement alignés, borde les rives de la Marne depuis près de 150 ans. En reconnaissance de sa valeur, l’allée a reçu le label "Ensemble arboré remarquable" de l’association A.R.B.R.E.S., le 1er juillet 2024.Ce label honore la conservation de ces arbres emblématiques et engage à leur protection pour les générations futures. Témoins vivants de l’histoire locale, ces platanes illustrent le projet d’embellissement des berges au XIXe siècle. Ils contribuent aussi à la biodiversité en offrant un habitat à de nombreuses espèces animales et végétales, contribuant ainsi activement à la qualité de notre écosystème urbain.

Petit coin de nature entouré par la Marne, l’île de Charentonneau offre un cadre idéal pour une promenade, un pique-nique ou un moment d’évasion face à une vue imprenable.Jusqu'au XXe siècle les bords de Marne étaient parsemés d'îles. Les aménagements de la rivière les ont fait disparaître progressivement, notamment dans le but de favoriser la navigation fluviale. L'île de Charentonneau est la dernière qui soit encore visible à Maisons-Alfort. Comme très fréquemment pour les îles de la Marne, le petit bras de l'île a abrité un moulin, mentionné dès 1281. Le dernier bâtiment connu avait été bâti sous Louis XV. Détruit par un incendie en 1883, les bâtiments subsistant furent alors connus sous le nom de "Moulin brûlé". Autrefois utilisée pour l’agriculture, l’île est devenue, à la Belle Époque, un lieu de détente très apprécié. Les Parisiens venaient s’y reposer, profiter de la nature et de l’air frais. Au début des années 1890, le peintre Paul Cézanne y trouva à plusieurs reprises l’inspiration. Aujourd’hui encore, l’île de Charentonneau abrite le parc du Moulin brûlé.

La baignade municipale de Maisons-Alfort, ouverte en 1930, fut durant une quarantaine d'années un lieu de loisirs incontournable, témoin de l'engouement pour la baignade en rivière depuis la fin du XIXe siècle.À partir du milieu du XIXe siècle, la baignade s’était détachée peu à peu de préoccupations hygiénistes pour devenir une pratique sportive à part entière. Dans le même temps, la société évoluait : le développement du temps libre et des transports, la démocratisation du sport, notamment féminin, permettaient à de nombreux citadins d’accéder à de nouveaux espaces de loisirs. Les bords de Marne allaient jouer un rôle incontournable de ce développement. La commune de Maisons-Alfort inaugura en juin 1930 une plage municipale aménagée, ouverte à tous. Au sein d'une architecture évoquant un décor de station balnéaire, l'établissement proposait plage de sable, bassin aménagé, cabines, plongeoir, buvette, terrains de sport, le tout à proximité de l'Hôtel de la Plage. Rapidement, l’endroit devint une destination très prisée. Les Maisonnais s’y rendaient en nombre, rejoints par de nombreux Parisiens venus chercher un peu de fraîcheur et de nature aux portes de la capitale. Malheureusement, la pollution croissante de la rivière due à l’industrialisation et à l'augmentation de la population rendait l’eau nocive pour la santé. L’été 1970, la plage ferma définitivement suite à l’interdiction totale de la baignade dans la Marne, comme cela avait déjà été le cas pour la Seine dès 1923. À l'été 2025 la baignade municipale de Maisons-Alfort renait, avec de nouvelles installations, à l'emplacement même de celle de 1930.

Reliant Maisons-Alfort et Saint-Maurice, la passerelle piétonne de Charentonneau fut érigée, en béton armé, entre 1921 et 1926, à la demande des habitants du nouveau lotissement de Charentonneau.La construction de la passerelle fut décidé par le conseil municipal en 1920, afin de permettre aux maisonnais de Charentonneau de rejoindre les transports en commun à Saint-Maurice. Elle permettait également d'aller se promener au bois de Vincennes ou "entre-deux-eaux", c'est à dire sur la langue de terre s'étendant entre la Marne et le canal de Saint-Maurice, sans avoir recours aux barques qui jusque là permettaient seules la traversée.

L’orangerie du château de Charentonneau a été inscrite au titre des Monuments historiques en 1929. Les arcades ornées de mascarons représentent les derniers vestiges des grands domaines de Maisons-Alfort, notamment de château Gaillard et Charentonneau.Le domaine de Charentonneau est mentionné dès 1281, comme domaine appartenant à l’abbé de Saint-Maur. En 1671, le domaine est racheté par René Gaillard, déjà propriétaire du château voisin de Gaillard. Cette double possession par un même propriétaire et la proximité géographique des domaines expliquent sans doute la confusion fréquente entre les deux châteaux. Dès lors, les châteaux Gaillard et de Charentonneau semblent avoir été considérés comme une seule entité. Au moment de la Révolution, le domaine est saisi et vendu au profit de la nation comme bien d'émigrés. Le dernier château connu de Charentonneau, édifié au XVIIe siècle, a subi d'importants remaniements au cours du XVIIIe siècle. Il fut finalement démoli dans les années 1950 pour faire place à un lotissement moderne désormais connu sous le nom de « Domaine de Château Gaillard », à l'ancien emplacement du château de Charentonneau.

Les viaducs de l’échangeur de Saint-Maurice, situés entre Saint-Maurice et Maisons-Alfort, franchissent la Marne pour relier l’A86 à l’A4. Constitués de quatre ouvrages de 117 mètres chacun, ils forment une partie clé du tronc commun A4/A86 depuis 1981.L’échangeur de Saint-Maurice constitue un nœud autoroutier majeur dans l’est parisien. Cet échangeur, dont la déclaration d'utilité publique remonte à 1976, a été mis en service en 1981 pour répondre à la forte demande de circulation entre les deux axes. Il comprend quatre viaducs parallèles qui assurent le franchissement de la Marne sur le territoire des communes de Saint-Maurice et Maisons-Alfort. Ces ouvrages permettent le passage des différentes bretelles de l’échangeur, facilitant les échanges dans les deux sens entre les deux autoroutes. Ces viaducs jouent un rôle structurant dans le maillage autoroutier de l’Île-de-France.

L’écluse du canal de Saint-Maur s’inscrit dans un ouvrage d’art remarquable du début du XIXe siècle. Le canal de Saint-Maur, voulu par Napoléon Ier et ouvert en 1821, fut l’un des premiers grands ouvrages pour faciliter la navigation sur la Marne.Long de 1 072 mètres, dont plus de la moitié en tunnel, le canal permet de raccourcir le trajet fluvial d’environ 13 kilomètres. Deux écluses ont été construites pour le rendre navigable : l’une à Saint-Maur, et l’autre en aval, à Joinville. Ces ouvrages permettent de franchir les différences de niveau induites par le passage en tunnel. Pour maintenir un niveau d’eau suffisant dans le tunnel, un barrage fut également édifié en aval : le premier en 1826, remplacé en 1867 par un barrage semi-automatique. Le plan d’eau ainsi créé, couplé à l’arrivée du train à Joinville en 1859, attira rapidement les Parisiens en quête de loisirs nautiques. Ce cadre favorable participa au développement du canotage et fit du canal une destination prisée. L'actuelle écluse aval est la deuxième aménagée pour le fonctionnement. L'écluse d'origine se trouvait légèrement en amont et sur un tracé perpendiculaire à la rivière. Aujourd'hui abandonnée, elle abrite la brigade fluviale des pompiers de Paris. Aujourd’hui, bien que l’usage récréatif ait largement remplacé le transport commercial, le canal de Saint-Maur reste actif et voit transiter en moyenne 18 bateaux par jour. L’écluse de Saint-Maur demeure ainsi un témoignage vivant de l’histoire fluviale et du patrimoine industriel de la région.

Jusqu'au début du XXe siècle, la traversée entre Maisons-Alfort et Joinville-le-Pont se faisait uniquement à gué ou par bac. La construction du pont de Maisons-Alfort a débuté en 1909, son inauguration date de 1911, bien que la plaque indique 1912.Qualifié de « pont stratégique », il visait à renforcer les liaisons entre les communes du nord et de l’est de la région. Sa construction répondait à un besoin croissant de fluidifier les échanges et les déplacements entre les deux rives, dans un contexte de développement urbain, industriel et militaire. Il a été édifié par la même entreprise, et édifié le même jour, que le pont du Petit Parc à Saint-Maur-des-Fossés, avec une structure similaire. Comme d’autres ouvrages de la même période, le pont de Maisons-Alfort adopte une structure métallique à tablier supérieur. L’ouvrage repose sur un unique pilier central orné de l’écusson « RF » (République Française). Il a fait l’objet de plusieurs rénovations, la dernière en 2017-2018, pour traiter la corrosion et améliorer son étanchéité.

Le pont de Maisons-Alfort marque la fin de la promenade Paul Cézanne, vous avez à présent plusieurs options si vous souhaitez poursuivre votre promenade.En restant sur la rive gauche, vous pouvez continuer le long de la Marne grâce à la nouvelle piste cyclo-piétonne en direction de Créteil. Pour changer de rive, traversez le pont et rejoignez Joinville-le-Pont, d’où vous pourrez aussi longer la Marne sur le chemin de halage vers l'aval en direction de Saint-Maurice et Paris, vers l'amont en direction de Saint-Maur-des-Fossés et de la boucle de la Marne. Pour retourner à Paris en transports en commun, deux options s’offrent à vous : le RER A depuis la station Saint-Maur – Créteil, ou la station Joinville-le-Pont. Bonne promenade !