Tours et détours autour de la pointe Saint-Martin

C’est entre 1783 et 1788 que fut construite la caserne des Dragons de la Reine (détruite lors des bombardements de 1917) à l'emplacement de l'actuel Lycée Paul-Claudel. Les fontaines ou abreuvoirs, situés à l’extérieur de l’enceinte, seront ainsi destinés aux besoins des militaires. Ils seront agrandis en 1811 et utilisés durant tout le XIXe siècle, et même avant la Première Guerre mondiale les chevaux venaient encore s’y abreuver... Et en vous retournant quand vous surplombez les abreuvoirs, vous pouvez d'ailleurs apercevoir sur votre droite une ancienne porte fortifiée de la ville - murée maintenant - appelée porte de la Sainte Fontaine.

Vous vous trouvez au pied de l'un des endroits majeurs de l'histoire de l'occupation militaire de Laon : hautement stratégique - il couvrait toute la partie occidentale, des vallons d'Anizy à Crépy et aux plaines du nord - on raconte qu'un château appelé "Gaillot" occupa cet espace dès le début du Xe siècle. Mais c'est vraiment dès le XIIIe qu'une muraille ceinturera toute cette zone du Champ Saint-Martin.Et peu avant la Révolution, ce rôle de place forte sera renforcé avec l'édification de la caserne des Dragons de la Reine, peu ou prou à l'emplacement de l'actuel Lycée Paul-Claudel.Caserne qui sera d'ailleurs détruite durant la Première Guerre par des soldats... français (eh oui, rappelons que Laon était sous la férule allemande à cette époque, et devenait ainsi une cible à reconquérir). A noter également que ce vaste espace accueillit au fil des sicèles de nombreux moulins dans ce secteur particulièrement bien exposé aux vents d'ouest. De nos jours, le lycée ouvre l'accès à cette éminence au gré d'évenements locaux (comme la Fête de la Nature ou les Journées du Patrimoine).

Vous êtes ici au pied de la pointe Saint-Martin, haut-lieu défensif de cette partie occidentale de la ceinture fortifiée.En haut de ces remparts se dressaient l'imposante batterie Classon défendant de ses canons à la fin XIXe l'accès par Laniscourt, mais aussi auparavant des moulins, particulièrement bien exposés dans cette partie venteuse de la cité. A noter que l'accès à la tour est possible à l'occasion de certains événements, comme la Fête de la Nature en mai ou les Journées Européennes du Patrimoine en septembre...

Un des plus vieux cimetières de France, ouvert dès mars 1793, soit onze ans avant celui du Père Lachaise à Paris ! Situé à flanc de colline, au pied des remparts de la ville, sur un terrain pentu de 5 hectares, il jouit d'un panorama unique. Parmi les 2000 tombes, certaines présentent un éventail très varié d'architectures funéraires et racontent des histoires individuelles ou familiales.Il recense ainsi de nombreuses tombes de personnalités laonnoises : religieux, anciens maires de la ville (parmi lesquels Antoine de Beffroy de la Grève, Jacques-François Glatigny ou encore Georges Ermant), des notables locaux (comme Lucien Limasset, fondateur du premier Syndicat d'Initiatives avant la Première Guerre ou le révolutionnaire Jacques François Laurent Devisme).Mais vous pourrez y croiser également l'obélisque élevé à la mémoire des gardes mobiles tués dans l'explosion de la citadelle de Laon en septembre 1870, ou encore les sépultures de huit soldats du Commonwealth (dont l'avion s'écrasa non loin en mai 1942...). Un endroit atypique de la Ville à découvrir, valorisé depuis peu par le Groupe de Recherches et d'Études du Cimetière Saint-Just (GRECS) ! 

Une des sentes les plus étonnantes de Laon : on ne s'imagine plus du tout en ville quand on l'emprunte, alors qu'on en discerne encore tous les bruits courants !Et cet escalier ! On croirait en le remontant accéder à un temple perdu en pleine jungle...Plus prosaïquement, il donnait à l'époque médiévale accès à l'église Saint-Just (aujourd'hui disparue) située dans les murs de la cité.A noter que durant la Révolution, on la trouve mentionnée comme "ruelle qui descend à Saint-Marcel".

Cette étroite ruelle qui débute entre des immeubles vous mènera très vite vers la rampe de même nom, au gabarit plus important, l'une des plus longues grimpettes de Laon d'ailleurs (presque 1 kilomètre sur son entièreté !).  Elle ne prendra son nom de Saint-Just qu'au XIXe ou XXe siècle, car il semble qu'elle se soit appelée auparavant Chemin de la Neuville à Laon, ou même Chemin de la Montagne de la Neuville...

Cette sente (ou "grimpette") bien pentue et longue de 500 mètres a été renommé sente Gaillot en 1997. Elle présentait encore récemment tout en haut un petit escalier qui permettait d'atteindre la base de la tour éponyme.On doit le nom de "Gaillot" vraisemblablement à celui du château élevé au début du Xe siècle par Herbert à l'emplacement de la pointe Saint-Martin, tout en haut de la grimpette.

Un chemin a priori ancien, qui débute par une montée d'escalier au niveau du rond-point Ernst Jünger; il prmettait de relier le quartier Foch à cette vaste étendue située en ville haute sous la pointe Saint-Martin, appelée parc Classon.C'est d'ici que tirèrent les canons de Blücher sur les armées napoléoniennes en mars 1814... Notez que juste en-dessous de cette plateforme se trouvait jadis la piscine de Laon, aujourd'hui détruite et déplacée en ville basse.