Le Maquis de Socrate

Sur les hauteurs du Morvan s'étend la vaste forêt domaniale d'Anost dans laquelle a été aménagé un parcours sur 20 hectares, et dont certains des hôtes sont des sangliers et leurs marcassins. En général, il n'est pas très facile de les observer dans ces vastes espaces sylvestres, mais là ce sont eux qui viennent vers vous en espérant quelques friandises, générosité qui n'est pas proscrite par les gestionnaires venant nourrir régulièrement ce cheptel dont la densité est bien sûr trop forte pour qu'ils puissent se nourrir entièrement seuls dans le milieu naturel.

Le Maquis Socrate est un des maquis du Morvan qui doit son implantation aux caractéristiques de ce massif couvert d'une forêt dense, traversé uniquement par des routes départementales, loin de toutes routes nationales. On comprend mieux alors pourquoi cette région fut choisie par les Résistants. Le Maquis Socrate va donc trouver son emplacement sur les communes d'Anost (Saône-et-Loire) et de Lavault-de-Frétoy (Nièvre), en un lieu qui servira de refuge aux maquisards après une poursuite mouvementée suite aux attaques incessantes des Allemands. ​ Il faut noter que le Maquis d'Anost (tel qu'on l'appelait à l'époque) et le Maquis Camille (Quarré-les-Tombes) sont les 2 maquis ayant parcouru la plus grande distance de tous ceux du Morvan. En 1944, son effectif atteindra 800 personnes (hommes et femmes). Les Allemands ayant des informations sur ce maquis important, très souvent, le "mouchard" (petit avion de reconnaissance allemand) survolait les alentours de la commune. ​ Comme tous les maquis, il doit son nom à son chef Georges Leyton dit Socrate. Agent des Eaux et Forêts originaire de Montmorency (Seine-et-Oise), il habitait la Nièvre avec son épouse. En 1940, le couple ne peut se résoudre à l'armistice et entre en Résistance. Socrate sera le chef du Maquis d'Anost jusqu'à ce qu'il soit tué par une patrouille allemande le 10 août 1944 à la Selle-en-Morvan. Son enterrement aura lieu peu de temps après, à Cussy-en-Morvan. Les maquisards bloquèrent alors toutes les routes d'accès en positionnant leurs camions en travers, afin de rendre un dernier hommage à leur chef.