14 - 18 : Une page d'histoire au coeur des villages

Lorsque les manuels d’histoire nous parlent de la guerre 14-18, ils nous décrivent cette guerre des tranchées, l’histoire d’un pays neutre engagé malgré lui qui vivra l’horreur des champs de bataille et des bombardements. Mais qu’en est-il de Dour?
Vous vous trouvez ici devant une page d’histoire au cœur de Dour, évoquant les massacres civils, les destructions de croisements, la misère quotidienne et l’aide sociale qu’elle engendre... Car, vous vous en doutez : Dour n’a pas été épargné par la guerre ! En effet, le samedi 1er août 1914, le tocsin retentit vers 2 heures du matin. 457 soldats répondent à l’ordre de mobilisation et seront rejoints par 34 volontaires de guerre. Escortés par leurs proches, les intéressés se rendent dès l’aube au quai de gare. Sous les adieux longuement répétés, les premiers trains de la journée les emmènent... Certains ne reviendront pas. Ce fut le cas du sous-officier Paul Tonneau. Tombé en héros en 1915 pour la Belgique, il symbolise la vaillance et le sacrifice. Une plaque commémore sa mémoire à la Rue du Roi Albert, 44 (N° 8) à Dour. Mais le 22 août 1914, vers 7 heures, l’espoir renaît !
Des fantassins et des cavaliers britanniques débouchent de la route de Dour-Bavay.
L’espoir sera de courte durée. Dès le 24 août, ils se replient. C’est la fin des combats mais surtout le début de l’occupation... La vie des Dourois se trouve complètement bouleversée. Le travail des charbonnages ne reprend que très irrégulièrement. Misère et famine font rapidement partie du quotidien.
Diverses associations voient le jour afin de venir en aide à la population. On voit apparaître les magasins communaux, les distributions de soupe populaire mais aussi les distributions de soupe scolaire, initiées par Alexandre Patte, Echevin et brasseur (N°3,6). Le sort des enfants ne laisse en effet pas indifférent et engendre de nombreuses mobilisations.
L’aide sociale qui est déployée à Dour se caractérise aussi par la transformation de Couvent en ambulance de la croix-rouge par l'ouverture d'un dispensaire communal dans la Maison Jouveneau. Cette clinique accueille les personnes modestes ne pouvant être opérées chez elles en raison de par exemple de mauvaises conditions hygiéniques. (N°2 situé rue Mitrecq)
Mais, en 1918, les alliés avancent obligeant l’Allemagne à reculer. Toutefois, avant sa retraite, l’armée allemande mine 16 croisements sur Dour (N° 1,4,5,9,10,11,13). En fin d’après-midi du 7 novembre, elle procède à l’évacuation des habitations proches des principaux croisements. Durant la nuit suivante, pavés, briques, déblais voltigent de toutes parts. Pour spectaculaires qu’elles sont, ces destructions ne ralentissent que de quelques heures la progression des armées canadiennes venues nous libérer.
Le samedi 9, le territoire est entièrement libéré ! C'est en hommage à cette intervention canadienne qu'une rue d'Elouges sera baptisée rue des Canadiens (N° 9). Les petits villages de Blaugies, Elouges et Wihéries n’échappent pas aux ravages de la guerre. Ils paieront également un lourd tribut et des batailles importantes se déroulent sur leur territoire. En témoignent les monuments aux morts érigés (n°7) et les espaces réservés aux membres du Commonwealth dans leur cimetière respectif (n°12) . C’est d’ailleurs au cimetière d’Elouges centre que vous trouverez les 41 soldats anglais massacrés alors qu’ils se croyaient en sécurité dans la sablière dite « le Trou au sable » à proximité du puits N°1 du charbonnage de Ferrand.
Au fil de la balade qui vous est ici proposée, nous vous invitons à découvrir les principaux vestiges et traces de cette époque mémorable appartenant à notre héritage culturel collectif !
(14) Office du tourisme de Dour
(15) Bibliothèque de Dour

* Texte repris du tryptique "14-18: une page d'histoire au coeur des villages" réalisé par la commune de Dour, la région Wallonne, Le Plan de Cohésion Sociale dourois et la Bibliothèque de Dour.