Balade - Réserve Naturelle de la grotte de Hautecourt

Depuis le val de Buenc à Hautecourt, une ascension du Mont Rosset pour une découverte de la 1e réserve naturelle de France souterraine (1980). Accès au porche de la grotte (fermée au public) avec ses tables de lecture. Belvédère sur les hauteurs du mont.

La réserve naturelle de la grotte de Hautecourt se situe dans la région du Revermont sur la façade occidentale du Jura Méridional. Elle est localisée sur la commune de Hautecourt-Romanèche (département de l’Ain), à 19 km à l’est de la ville de Bourg-en-Bresse.
Créée le 10 septembre 1980, elle fut considérée comme la première réserve naturelle souterraine de France. La grotte abrite une faune invertébrée terrestre et aquatique caractéristique du Jura et possède un patrimoine géologique intéressant : miroirs de faille, concrétions, remplissages de sables cristallins, géomorphologies variées témoignant d’une formation paragénétique des volumes. À la différence des autres réserves naturelles « souterraines », elle est la seule classée dans le but de protéger une faune strictement cavernicole, et autre que les chauves-souris. Bien que la projection en surface de la grotte ne représente que 1150 m², la réserve naturelle fait 10,2 hectares afin de préserver en surface la zone d’influence des infiltrations d’eau de pluie liée à la cavité. Cette superficie se compose d’habitats forestiers et de pelouses à tendance sèche et faciès d’embroussaillements. En ce sens, la réserve naturelle est comprise dans le site Natura 2000 « Revermont et Gorges de l’Ain ».

L’histoire humaine de la cavité est tout aussi diversifiée ! Redécouverte par l’abbé local en 1849, la grotte a été aménagée pour le tourisme jusqu’au début du XXe siècle. Elle est un Site Classé depuis 1909. En parallèle aux visites touristiques, quelques entomologistes font mention de la grotte en 1894 dans le catalogue des Coléoptères de France pour une espèce souterraine (dite « troglobie »), Bathyscia (Royerella) villardi. Dès la fin des années 1950, des biospéléologues-chercheurs de l’université de Lyon voient un fort intérêt de protéger la grotte et d’y installer un laboratoire souterrain pour leurs travaux. Dès 1962, la grotte de Hautecourt n’était plus en libre accès et début l’histoire scientifique du site. L’université de Lyon restera gestionnaire jusqu’en 2001, passant le relais à une association créée spécifiquement par des enseignants-chercheurs (l’association de gestion de la grotte de Hautecourt) jusque fin 2012. La LPO a été désignée gestionnaire en 2013 et élargit les enjeux à la conservation des habitats et espèces « de surface » tout en reprenant plusieurs suivis du milieu souterrain et sa faune associée, dont les Chiroptères.

Selon les opportunités financières, des études scientifiques sont réalisées dans la grotte et en partenariat avec des chercheurs universitaires et biospéléologues. En 2018, une étude géomorphologique de la grotte (avec le laboratoire EDYTEM/CNRS/Université Savoie Mont-Blanc) a permis d’obtenir la modélisation en 3D de l’ensemble de la grotte. Au-delà de l’intérêt scientifique, le modèle 3D a conduit à réaliser une visite virtuelle.
La gestion conservatoire des pelouses et prairies, sujettes au pâturage épisodique de bovins (secteur en AOC Comté), est menée de concert avec l’animateur du site Natura 2000.

La grotte est fermée au public toute l’année et ne peut être visitée. Cependant, vous pouvez parcourir le sentier pour découvrir la grotte via plusieurs panneaux d’informations. La visite virtuelle est accessible sur le site de la LPO (lien ci-contre : auvergne-rhone-alpes.lpo.fr/espaces-naturels/reserve-naturelle-nationale-grotte-de-hautecourt/#:~:text=elle est localisée sur la,réserve naturelle souterraine de france.). Quelques animations sont proposées (en dehors de la grotte !) pour connaître le patrimoine naturel de la réserve et comprendre les enjeux de conservation