TARASCON - La Routo : autour de Saint-Gabriel

La pinède est un milieu composé de nombreux pins, que l’on a plantés ou non. On en retrouve très souvent dans le sud de la France, car ce sont des arbres qui ont besoin d’un sol sec et de très peu d’eau pour vivre. Suite à un incendie, le pin, et plus particulièrement le pin d’Alep, est l’essence qui repousse le plus vite.

Le paysage des Alpilles a été façonné par des siècles de pastoralisme. Dans le massif, les troupeaux ovins, caprins ou bovins, jouent un rôle important dans l’entretien de l’espace naturel : en mangeant l’herbe et une partie des pousses d’arbres et d’arbustes, ils freinent l’embroussaillement. L’espace reste ainsi ouvert et les pelouses sont maintenues. Cette pratique participe à la protection de la forêt contre l’incendie et à la conservation de la biodiversité méditerranéenne.

Cette place forte est construite au XIIIe s. pour assurer aux comtes de Provence la perception des droits de péage jusqu’à la fin du XVIe s. Seule la tour principale subsiste aujourd’hui. Sur les blocs de pierres, les nombreux signes lapidaires ont pu servir à identifier et payer les tailleurs ou à définir l'assemblage des pierres. Au XIXe s., une porte est percée et la tour est aménagée pour protéger du vent et de la pluie les bergers qui se retrouvaient ici avant le départ en transhumance.

L'artiste Yoann Crépin a utilisé des matériaux locaux et naturels glanés dans les Alpilles (cyprès, génévrier, olivier, clématite et asperge sauvage) pour constituer son petit troupeau de chèvres du Rove qui rend un hommage poétique à cette race caprine patrimoniale qui se rencontrait fréquemment au sein des grands troupeaux de Provence. Dans les massifs forestiers, elle joue aussi un rôle important : friande d’épineux délaissés par les moutons, elle participe à réduire le risque incendie.

Édifiée au XIIe s. sur un site païen, c’est une étape importante du chemin de St-Jacques-de-Compostelle. Son portail monumental, ses riches décorations inspirées de l'Antique et son oculus entouré du tétramorphe (les symboles des 4 évangélistes) la rendent unique. On y voit en haut l'aigle de St Jean, en bas l'ange de St Matthieu, à gauche le lion de St Marc et à droite le taureau de St Luc. L'agneau portant la croix représente quant à lui le Christ, sacrifié pour racheter les péchés des Hommes.

Le pin d’Alep est commun dans les Alpilles. En effet, au-delà d’apprécier les faibles altitudes (en dessous de 900 mètres) et les régions méditerranéennes (climat chaud, sols secs, ensoleillement important), il a la particularité de grandir très vite. C’est pourquoi on peut constater sa présence après les incendies, car c’est la première essence qui va reconstituer le paysage. Très inflammable, son écorce était auparavant utilisée pour le tannage des peaux ou encore des teintures.

Le Dectique à front blanc est une sauterelle typiquement méditerranéenne qui vit dans les endroits chauds et secs. Il fréquente notamment les garrigues, les maquis et parfois les vignobles et les vergers. Avec une taille comprise entre 32 et 40 mm, le Dectique à front blanc compte parmi les plus grands orthoptères présents en Europe occidentale. Son régime alimentaire se compose de végétaux divers et de petits insectes. L'insecte est adulte dès le mois de juillet et subsiste jusqu'en novembre.

La chèvre du Rove est une race rustique, facilement reconnaissable avec ses cornes en forme de lyre. Elle se rencontre généralement au sein des grands troupeaux ovins de Provence qui, l’été, transhument à pied vers les Alpes. Leurs rôles étaient multiples : conduite du troupeau ovin, allaitement des agneaux, subsistance alimentaire des bergers avec le lait de chèvre et la viande des cabris. Après avoir failli disparaître dans les années 1970, la race dépasse désormais les 10 000 têtes.