PLAN D'AUPS SAINTE-BAUME - Du sentier Merveilleux à l'oratoire de Miette

Parmi la centaine d’espèces de pins dans le monde, le Pin sylvestre est le plus répandu. Cette espèce pionnière s’adapte à de nombreux milieux et climats mais sa forte sensibilité au manque de lumière le rend peu compétitif faces aux autres essences. Ce pin très caractéristique se reconnaît par son écorce orangée en son sommet. Il fut autrefois utilisé pour la qualité de sa résine. La distillation de celle-là donnait de l’essence de térébenthine utilisée pour des colles, savons, vernis, etc.

De par son suc empoisonné que l’on retrouve dans tous ses organes, sauf dans la pulpe rouge de ses fruits, il est l’arbre de la mort. Par sa capacité à rejeter de souche il est l’arbre de l’immortalité. Conifère sans cônes et sans résine, il se rapproche plus des feuillus que des résineux. Les ifs sont les plus vieux arbres de la forêt de la Sainte-Baume. Leurs troncs creux sont propices à l’imagination mais également indispensables à de multiples espèces qui vivent dans leur terreau.

Les vertus médicinales, gustatives et mellifères du tilleul à grande feuille sont très appréciées. Très abondant dans le sous-bois de la forêt de Plan d’Aups, il se reconnaît par la forme en cœur de ses feuilles qui sont poilues et dentées. Ils portent des touffes de gui qui produisent des fruits très appréciés des fauvettes et des grives en fin d’automne. Arbre très mellifère, la fleur donne un nectar abondant et les feuilles alimentent les pucerons producteurs de miellat.

En forêt, l’alisier est en général dominé par les autres arbres et passe souvent inaperçu. Il se reconnaît entre tous par la forme originale de sa feuille ressemblant à une grenouille aplatie. Arbre de semi ombre, haut de 15 à 20 m, il profite du couvert des hêtres et des chênes qu’il ne domine jamais. Sa floraison bénéficie à de nombreux insectes pollinisateurs et ses fruits, les alises, sont fortement appréciés par les oiseaux forestiers, les promeneurs et les amateurs d’eau de vie.

Arbre de vie, qui donne ses fruits en hiver, c’est l’arbre de Noël en Provence. C’est une essence d'ombre, qui préfère les atmosphères humides. En Sainte-Baume, il peut dominer le sous-étage et certains spécimens sont remarquables de par leur hauteur. Son utilisation traditionnelle en décoration est commune à plusieurs peuples du centre et du Nord de l’Europe. Ils voyaient dans cet arbre une plante puissante et miraculeuse. De plus ses fruits toxiques étaient une autre preuve de sa puissance.

Recherché à Noël, cet arbrisseau vert sombre présente des fruits rouges insérés au milieu de fausses feuilles épineuses qui sont en réalité des tiges aplaties appelées cladodes. Ce sous-arbrisseau persistant dépasse rarement les 80 cm de hauteur. Ses fleurs, très petites, sont couleur crème. Ses baies, sont décoratives, mais toxiques. Dans l’antiquité, ses jeunes pousses tendres étaient cueillies ou consommées comme celles de l’asperge sauvage, ses graines étaient un succédané au café.

C’est l’un des témoins des conditions écologiques montagnardes du versant nord de la Sainte-Baume. C’est un arbre de taille moyenne, dépassant rarement 8 à 10 mètres de hauteur. Dans la hêtraie de la Sainte-Baume, il atteint des tailles exceptionnelles. Il se reconnait à ses feuilles légèrement lobées qui, à l’automne, se colorent de jaune orangé. La brièveté fulgurante de son feuillage automnal l’a converti en symbole de modestie. Il est aussi très apprécié pour ses qualités mellifères.

Les aubépines, malgré l’âge avancé qu’elles peuvent atteindre – parfois 500 ans – malgré leurs aiguillons rébarbatifs, et leur bois dur comme le fer, restent pour tous le symbole de la délicatesse et de la plus fraîche beauté. L’aubépine est un arbre buissonnant et épineux que l’on trouve dans la plupart des régions de France. L'emploi de l'aubépine à des fins médicinales remonte au Moyen Âge. Les fleurs sont utilisées pour leurs propriétés cardiotoniques, c’est la plante du cœur.

Le chêne pubescent fait le lien entre les zones climatiques méditerranéenne et tempérée. C’est l’arbre des Rois de par la noblesse des usages de son bois. Mais c’est aussi l’arbre des pauvres qui bénéficiaient de ses glandées, de ses truffes, de son bois dur pour le charbonnage, de son écorce pour les tanneries. On le reconnait aisément à la forme de ses feuilles, veloutées quand elles sont jeunes, ses glands et son écorce. Puissant et solide, il symbolisait la force, la sagesse et la longévité.

Inscrit aux Monuments Historiques depuis 1938, cet oratoire, le troisième du Chemin des Roys, a été restauré en 1964. Depuis l’oratoire, on découvre la grotte en arrivant sur le plateau. Le nom évoque le souvenir de la petite Miette (diminutif de Mireille en provençal). En 1851, elle s’était enfuie après le meurtre, par un brigand, de sa mère et de son oncle, gardien de la grotte. Elle avait échappé miraculeusement au massacre en se cachant derrière l’oratoire.

Le Tumulus a été découvert et partialement détruit lors des travaux d’agrandissement de la route de la Sainte-Baume en 1920. Situé sur une éminence, il a été daté du tout début de l’Âge du Fer (VIIe siècle avant J.C). Des fouilles effectuées en 1930 et 1982 ont livré respectivement une bassine en tôle de bronze de facture étrusque contenant des ossements humains calcinés et une inhumation mal conservée avec des fragments d’épée et un bracelet en fer ainsi que divers objets.