LA BASTIDONNE - Chapelle Saint Julien

Cette église romane date du milieu du XIIIe s. Elle devient église paroissiale en 1486 avec fonds baptismaux (vasque servant à recueillir l’eau du baptême) et cimetière. A l’intérieur on trouve un plafond en voûte plein cintre (demi-cercle) ainsi qu’une abside semi circulaire (partie arrondie au fond du cœur). Très fréquentée jusqu’à la fin du XIXe s., elle servait de maison communale, de lieu de réunion et on s’y rendait pour la moindre cérémonie.

L’eau a toujours été une préoccupation constante au cours des siècles. En 1834, l’eau de la fontaine ne coule presque plus. Les habitants doivent faire deux kilomètres pour avoir de l’eau. En 1835, les habitants adressent une lettre à Sa Majesté le Roi des français (Louis Philippe). Mais les choses ne s’arrangent pas. Le manque d’eau a été désastreux pour la population mais aussi pour les bêtes.

On donne le nom de ver à soie aux chenilles de lépidoptères qui sécrètent, à un moment donné, un fil continu, fin, luisant, tenace appelé soie. Ce fil leur sert à se construire un cocon, à l’intérieur duquel elles se chrysalident et se changent en papillon. La Bastidonne a longtemps fait de la sériciculture dont en atteste l’ancienne magnanerie du village. Ce papillon originaire du nord de la chine, connue depuis 2700 ans avant J-C. fut élevé pour produire la soie. Il n’existe pas à l’état sauvage. Pour obtenir 1 kg de soie filée, il faut 11 kg de cocons frais (3 kg secs).

Jusqu'à aujourd'hui, l'agriculture et en particulier la viticulture restent les principales activités économiques pratiquées sur le territoire de la commune (blé, vin rouge et blanc. La commune produit des vins ayant quatre appellations, un Côtes-du-Luberon, trois IGP (indication géographique protégée) tel que le Vin de pays d'Aigues, les Vins de Pays de Vaucluse, mais également IGP Méditerranée. Par ailleurs, un vignoble expérimental (vin de l'agriculture biologique) existe au Réal depuis les années 1990 sur 14 ha.

L'Iphiclides podalirius en latin ou le Flambé, est un grand papillon diurne pouvant mesurer de 50 à 70 mm à taille adulte. Il est facilement reconnaissable aux lignes noires et blanches de ses ailes et à ses ocelles bleues. Le Flambé est présent dans les milieux ouverts et secs et jusqu'à 1600 m d'altitude. Très touché par la modification des pratiques agricoles, il arrive aujourd'hui à s’étendre grâce à la prise en considération de ses habitats dans la gestion de la biodiversité.

Le 17 novembre 2015, lors de la 38e Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour les Sciences, la Culture et l’Education (UNESCO), les 195 États membres ont ratifié la mise en place d'un nouveau label : géoparc mondial UNESCO, afin de montrer l’importance accordée à la gestion globale de sites et de paysages géologiques exceptionnels. Il existe actuellement 229 Géoparcs mondiaux UNESCO répartis dans 50 pays dont 97 en Europe. Sept Géoparcs mondiaux UNESCO sont en France dont 2 en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Luberon et Haute-Provence). La colline de Saint Julien à La Bastidonne fait partie de la soixantaine de géosites identifiés sur le territoire du Géoparc du Luberon, animé et piloté par le PNR Luberon.

Petite butte témoin, préservée et isolée, la colline est un petit relief de cuesta, au versant sud abrupt et au versant nord en pente douce. Elle culmine à 449 mètres et offre de beaux points de vue au nord vers le Luberon et au sud vers la Sainte-Victoire.  Elle est entièrement formée d’une roche marine, dure, assez grossière, très fossilifère, appelée localement « Molasse de Cucuron » parce qu’elle a été décrite dans cette commune.

Le plateau de Saint Julien, véritable forteresse naturelle conserve les vestiges d’un oppidum (construction fortifiée située sur une hauteur) de grandes dimensions. Il fut occupé à l’âge de fer et pendant l’époque Gallo-romaine. Situé à moins de 1,5 km du village et à 449 mètres d’altitude, ce lieu constitue une promenade idéale et un belvédère fabuleux sur la vallée de la Durance, ou les jours de beaux temps on peut apercevoir la mer Méditerranée.

Située sur le site d'un ancien oppidum (fortification servant de refuge et de lieu de rencontre) du plateau de Saint Julien. En 1656, l'édifice appartient à la confrérie du même nom. À la fin du XVIIe s., un ermitage fut établi juste à côté de la chapelle. Aujourd'hui, il ne reste plus que des pans de murs et l'autel monolithe. À travers les vestiges, on peut voir trois parties juxtaposées : une abside semi-circulaire orientée, une nef de trois travées et un petit bâtiment carré collé contre le mur méridional de la nef qui servait surement de logement à l'ermite.

À proximité de la chapelle se trouve le seul passage qui permet de franchir la barre calcaire. Il se faufile entre celle-ci et une lame de roche détachée du plateau. L'homme utilisait ce passage. Remarquez les traces d'ancrage sur la paroi rocheuse, et sur le plateau, creusé dans le rocher, les traces sommaires d'habitations.

La colline Saint Julien offre un magnifique belvédère au nord sur le massif du Luberon et au sud sur les massifs du Concors et du Sambuc avec en arrière plan, la montagne de Sainte-Victoire. Longue de 20 km, elle culmine à 1011 m. Immortalisée par Paul Cézanne, elle est célèbre pour ses falaises blanches et ses gisements d'oeufs de dinosaures.

« Ferrages » peut référer à l’endroit où habite le maréchal ferrant et, plus vraisemblablement ici, au « terrain humide » voué aux plantes fourragères. À l’époque, le village se limitait aux hauteurs et toutes les eaux usées s’écoulaient en bas du village, créant un terrain humide. Cette rue a toujours été un lieu de passage incontournable. Les chevaux pouvaient d’ailleurs se reposer dans une grange qui se trouvait à l’actuel emplacement de la mairie.

En 1833, une loi rend l’instruction primaire obligatoire. Mais comment payer l’instituteur, le loger et louer un local pour la classe ? En 1844, le conseil municipal fait l’acquisition d’une maison qui abritera l’école et la mairie, les locaux sont très vétustes. En 1883, la Bastidonne offre pour ses enfants une école de couture. Il est curieux de constater que les instituteurs sont payés de 900 F à 1 200 F l’an, tandis que les institutrices ne perçoivent que 700 F à 900 F...