GILETTE - Le tour du Mont Lion

Le château est érigé au XIIe siècle à cet emplacement stratégique, par Alphonse 1er, comte de Provence. Il est détruit en 1706, avec le château de Nice, par l'armée de Louis XIV par représailles après la défaite de la bataille de Turin. Il fut également le théâtre de la bataille de Gilette, en 1793, entre les soldats Français vainqueurs des Austro-Sardes. Cette bataille historique est inscrite sur l’Arc de Triomphe à Paris et est représentée sur un tableau de Roehn au musée de Versailles. 

Territoire habité mille ans avant J.-C. par les peuples celto-ligures, puis par les romains, le village de « Giletta » prend sa place actuelle entre le Ve et VIIe siècles. Son développement aurait commencé dès le XIe siècle. D'abord concentré au pied du château, le village s'étend à partir du XVIe siècle au niveau du col et à l'est. Par sa position stratégique, le village fut au cœur de nombreux conflits de territoires au fil des siècles, avant le rattachement à la France en 1860.

Dans une partie du bassin méditerranéen et en Provence, on appelle calade une voie de communication entre les villages, un chemin muletier recouvert de pierres. La calade est généralement confectionnée avec des pierres tirées des champs ou des rives des cours d’eau voisins. Ici, il s’agit de calcaire. Les pierres sont posées verticalement, sur le champ et assemblées sans mortier. "Calader" est l’art de choisir et d’assembler les pierres. Le "caladeur", quant à lui, est l'artisan qui la façonne. 

Le Cailletier est la principale variété d'olivier cultivé dans les Alpes-Maritimes. Son olive est appelée caillette ou "Olive de Nice" une appellation d'origine contrôlée AOC en 2001, avant de devenir l’appellation d'origine protégée AOP que nous connaissons aujourd’hui. Son aire d'appellation s’étend de Grasse à Menton en passant par la vallée de l'Estéron et le village de Gilette. Trois produits bénéficient de l'AOP : les olives préparées à l'eau et sel marin, l'huile et la pâte d'olive. 

Arrivé au sommet du Mont une vue dégagée s’ouvre sur la confluence entre la vallée de l'Estéron et du Var. Apparait aussi le village de Gilette. Plus au sud, c'est le village de Bouyon avec à sa droite la montagne de l'Estellier. À l'ouest se détache le village des Ferres avec les traces d'un éboulement récent. Au nord s'alignent les villages de Revest-les-Roches, de Tourette-du-Château aux pieds du mont Vial et de sa Crête qui s'étire à l'ouest jusqu'au Mont Brune et le village de Toudon.

Il n'est pas rare de trouver des traces du passage du sanglier dans ces bois. Celles-ci peuvent-être des zones de terres retournées ou des empreintes laissées par la bête dans la boue ou encore des souilles, une petite mare de boue naturelle ou aménagée que les sangliers utilisent pour se débarrasser des parasites, avant d'utiliser un frottoir un peu rugueux, comme le tronc d'un arbre, pour gratter leur pelage. L’animal est un colosse, le mâle peut ainsi peser jusqu'à 160 kg. 

Sur ce versant nord, on peut apercevoir de nombreux houx. Cet arbuste au feuillage persistant, luisant et épineux, et aux fruits charnus d'un rouge vif, a une croissance lente. Il peut vivre jusqu'à 300 ans. Il est ici en limite de son aire de réparation. Sensible à la sécheresse, cette espèce est climato-sensible. Utilisé en décoration en période de Noël, le houx est protégé dans certains départements dont les Alpes-Maritimes. La cueillette en forêt et la commercialisation y sont règlementées.