GÉMENOS - Le sentier du Limbert par les Cabrelles

Si Gémenos possède une histoire ancienne, bien antérieure à l’époque gallo-romaine, le village tel que nous le connaissons aujourd’hui remonte au XVe s. À cette époque, le castrum de Gemini, situé en hauteur, est peu à peu abandonné au profit d’un nouveau village établi dans la plaine. Ce développement est encouragé par les marquis d’Albertas, alors propriétaires du château et du domaine de Saint-Pons, qui insufflent au territoire une dynamique industrielle et structurent le village dans sa forme moderne.

Le Sablé de la Luzerne, ou Argus bleu clair (Polyommatus dolus), est un papillon rare que l’on rencontre sur les collines et plateaux de l’arrière-pays méditerranéen, entre le sud de la France et l’Italie. Il fréquente principalement les pelouses sèches, les coteaux broussailleux et les lisières de bois clairs. Chez cette espèce, le dimorphisme sexuel est très marqué : le mâle arbore un dessus d’ailes bleu clair caractéristique de la Provence, tandis que la femelle présente des ailes brunes. Sa période de vol s’étend de la fin juin à août, période durant laquelle on peut tenter de l’observer.

D’une envergure de 1,70 m, l’Aigle de Bonelli (Aquila fasciata) est un rapace reconnaissable, en vol, à son poitrail blanc, comme le Circaète Jean-le-Blanc avec lequel il est souvent confondu. Il occupe les territoires méditerranéens, entre falaises, garrigues et plaines agricoles. Il est l’un des rapaces les plus menacés de France, classé en danger critique d’extinction, avec seulement 50 couples recensés en 2025. Sur le territoire du Parc, 3 couples nicheurs sont présents à l’année, faisant de lui une espèce emblématique de la Sainte-Baume.

Depuis les sommets du Brigou et du mont Cruvelier, un véritable livre ouvert sur l’histoire géologique de la Sainte-Baume s’offre à vous. Au nord, se dresse le Pic de Bertagne, point culminant des Bouches-du-Rhône avec ses 1042 m d’altitude, reconnaissable à son radar en forme de boule. Ses falaises abruptes forment un milieu de vie exigeant, mais remarquable, pour une faune et une flore adaptées à ces conditions extrêmes. Au sud, le poljé de Cuges-les-Pins, l’un des plus vastes d’Europe, déploie ses contours. Cette large dépression à fond plat, caractéristique des paysages karstiques, est aujourd’hui bordée par les barres calcaires de Castillon et de Font Blanche, et constitue un vaste espace agricole.

Situé sur la commune de Gémenos, ce moulin fut acheté en 1534 par la commune de Cuges-les-Pins, dont il tire son nom. Emblématique de la vallée, il se distinguait par son fonctionnement tout au long de l’année, grâce à un débit d’eau régulier, une rareté dans une région souvent marquée par les sécheresses estivales. Il représentait alors la principale source de revenus pour la commune de Cuges, qui en conserva la propriété jusqu’en 1813.

Le Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii) occupe uniquement les milieux forestiers. Cette espèce de chauve-souris apprécie particulièrement les vieilles forêts de feuillus où elle utilise les cavités des troncs d’arbre comme refuge et site de reproduction. Il est facilement reconnaissable à ses grandes oreilles. Se nourrissant exclusivement d’insectes, il est aujourd’hui menacé du fait de la raréfaction de sa nourriture et de ses habitats. Un seul site de reproduction est connu sur le territoire du Parc, dans la vallée de Saint-Pons.

Au pied du Pic de Bertagne, point culminant des Bouches-du-Rhône avec ses 1 043 m, s’étend le Parc de Saint-Pons : 1 300 ha de nature et de patrimoine, acquis par le Département entre 1972 et 2000. Situé sur le versant ouest de la montagne Sainte-Baume, ce parc forme une véritable enclave de nature sauvage. Hêtres, ifs, charmes, érables bordent les sentiers, accompagnés d’une faune discrète mais remarquable : Cincle plongeur, Genette, ou encore l’emblématique Aigle de Bonelli.

Restauré en 2014, ce bâtiment abritait autrefois une importante papeterie. Comme d'autres manufactures de la vallée, elle s'était installée ici pour profiter de l’abondance en eau du torrent du Fauge, indispensable à la fabrication du papier. Contrairement aux papeteries modernes, celle du Paradou n’utilisait pas de bois, mais des chiffons de chanvre, de lin ou de coton. Cette technique a permis à l’usine de se spécialiser dans le papier à cigarettes. L’activité du site a perduré de 1653 jusqu’au début du XXe s.

Si la famille Albertas acquiert la seigneurie de Gémenos en 1563, le château des marquis ne voit le jour que plus tard, entre 1579 et 1590. Au fil des siècles, le bâtiment subit de nombreux remaniements. La place et le jardin floral qui s’étendent à l’avant auraient été dessinés par un disciple d’André Le Nôtre, célèbre jardinier du château de Versailles. Le château est acquis par la municipalité en 1882 et devient l’Hôtel de Ville en 1893. Il est restauré en 2002 dans le respect de son architecture d’origine.