COURMES - Pic de Courmettes

Datant du XIVe s., le village de Courmes, situé au sud de la Serre Madeleine, offre un cadre de vie propice à la détente. Au détour d’une ruelle, l’église Sainte-Madeleine se dévoile : construite à l’origine comme chapelle au temps où le village dépendait de Coursegoules, elle devient une véritable église à la fin du XVIIIe s., après plusieurs phases d’agrandissement.

L’église actuelle de Courmes fut d'abord une chapelle autour de laquelle le hameau s'est reconstruit à partir du XVIIe s., après l’abandon de l’ancien village situé sur la Serre de la Madeleine. Déjà mentionnée en 1312, l’église est agrandie en 1781 pour devenir l’église paroissiale. À l’intérieur, on peut voir un autel en bois doré, un reliquaire de Saint-Félix, patron du village, ainsi que le tombeau des seigneurs de Cormis. L’édifice a fait l’objet d’une réfection en 1996.

Apparues dès le XIe s., les croix de chemin servaient à christianiser l’espace. Implantées aux croisées des routes ou aux abords des villages, elles guidaient et protégeaient les voyageurs. Celle visible sur cet itinéraire est typique : une base en blocs de calcaire massifs, surmontée d’une croix en fer forgé et d’un petit bénitier. Elle daterait du XVIIIe s.

Dans cette partie de la forêt, nous apercevons des bouquets d'arbustes. Ce sont des taillis de chênes, de charmes, de houblons et d'érables. Un taillis est issu du rejet des souches. Après la coupe de certaines espèces d’arbres, des jeunes pousses repartent de la souche et donnent plusieurs brins appelés cèpes. Ce mode de reproduction végétative est souvent utilisé pour obtenir du bois de chauffage, que l'on récolte régulièrement sur une période de 10 à 30 ans selon l'espèce.

Le domaine des Courmettes, propriété privée de 600 hectares ouverte au public, est situé dans une zone classée Natura 2000. Géré comme une réserve naturelle par l’association "A Rocha", il allie accueil et préservation de la biodiversité. Une bergerie et une chèvrerie y sont installées : les quelque 500 brebis et 50 chèvres contribuent à l’entretien des prairies et sous-bois.

Le pic de Courmettes culmine à 1 248 m d’altitude et offre un panorama remarquable à 360°. Vers le sud, il embrasse les îles de Lérins au large de Cannes, le massif de l’Estérel et le littoral, de Nice à Antibes. À l’est, le regard plonge sur les Gorges du Loup dominées par le village perché de Gourdon, avec en toile de fond le plateau de Caussols. Au nord, Courmes se découvre en contrebas, tandis que la vallée du Loup révèle les villages de Cipières et de Gréolières, nichés au pied du mont Cheiron.

Nous nous trouvons au sommet d’une falaise, un escarpement formé à l’époque du Rhétien (fin du Trias, il y a environ 200 Ma). Sous nos pieds, on observe des marnes, des roches tendres qui ont permis, lors de la formation des Alpes (vers -10 Ma), le chevauchement des couches calcaires du Jurassique (entre -170 et -165 Ma). Ces couches plus dures et plus épaisses forment aujourd’hui les parois au-dessus de notre position, jusqu’au sommet du pic de Courmettes.