CORNILLON-SUR-L'OULE - Le Pas des Ondes

Le château de Cornillon-sur-l'Oule est l’un des témoignages les plus remarquables du pouvoir comtal provençal, qui contrôlait entre le XIIIe et le XVe s. un ensemble de seigneuries de la vallée de l’Oule, appelé la claverie de l’Oule. L’enceinte triangulaire du château présente des dimensions notables : 44, 30 et 51 m de côté. À l’est, en contrebas, s’étageait le village médiéval de Cornillon, dont seule une portion du mur d’enceinte nord, qui rejoint celui du château, est encore visible aujourd’hui.

La faune piscicole du plan d’eau a été introduite lors de la création des lacs, dans les années 1990. On y trouve plusieurs espèces non endémiques, introduites pour favoriser la pêche de loisir, comme la carpe, le gardon (Rutilus rutilus), la tanche (Tinca tinca) et la truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss). La carpe est aujourd’hui l’espèce la plus représentée, mais on y observe aussi le chevaine et la perche (Perca fluviatilis), seul carnassier du plan d’eau. Deux pontons de pêche sont aménagés sur le site, dont un accessible aux personnes à mobilité réduite.

Entre les berges de la rivière et celles des lacs, le Héron cendré (Ardea cinerea) et le Martin-pêcheur (Alcedo atthis) ont chacun leur poste de chasse, tandis que le Milan noir (Milvus migrans) joue le rôle de nettoyeur en récupérant les cadavres de poissons et d’amphibiens. Les plans d’eau accueillent également plusieurs espèces d’oiseaux remarquables pour la région lors de leurs haltes migratoires : le Chevalier cul-blanc (Tringa ochropus), le Chevalier guignette (Actitis hypoleucos), le Canard souchet (Spatula clypeata), la Sarcelle d’été (Spatula querquedula) et, plus exceptionnellement, le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus).

Les libellules et les demoiselles sont très présentes sur le site du Pas des Ondes. En 30 ans, 33 espèces ont été recensées. Parmi celles qui bordent les lacs, on peut citer l’Agrion élégant (Ischnura elegans), dont les mâles présentent une teinte noir-bronze, avec la tête, le thorax et l’extrémité de l’abdomen marqués de bleu ciel à maturité. Sur les rives de l’Oule, le Gomphe à forceps (Onychogomphus forcipatus) est l’espèce la plus fréquemment observée. Il se reconnaît à son corps jaune et noir, à ses yeux nettement séparés et, chez le mâle, à ses appendices terminaux en forme de fortes griffes crochues.

Le système hydraulique du plan d’eau de baignade du Pas des Ondes reproduit un fonctionnement naturel. L’eau y circule en continu depuis la rivière de l’Oule, avec un débit de 30 L/s., et transite d’abord par un bassin de décantation. Ce bassin a pour rôle de filtrer et de capter les particules fines de limon en suspension, afin de limiter la turbidité et de préserver la clarté de l’eau de baignade. Après avoir traversé le lac réservé à la baignade, l’eau s’écoule dans le plan d’eau dédié à la pêche, avant de rejoindre à nouveau l’Oule.

Du fait de leur bonne intégration dans le paysage, on ne devine pas toujours que les deux plans d’eau du Pas des Ondes sont en réalité artificiels. Aménagés dans les années 1990 pour accompagner le développement touristique local, ils forment aujourd’hui une véritable oasis, particulièrement prisée en été. Le plus petit des deux est dédié à la baignade, tandis que le plus vaste est réservé à la pêche.