AURIOL - À la découverte du village

L’Huveaune, fleuve côtier de 48 km de long, prend sa source à Nans-les-Pins et traverse sept communes avant de se jeter dans la Méditerranée à Marseille. La forte industrialisation qu’il a connue à différents moments de l’Histoire a contribué à son artificialisation. Ici, la commune d’Auriol et le Syndicat de l’Huveaune ont aménagé ses berges afin de lui redonner son caractère naturel. Cette restauration écologique permet également de diminuer le risque d’inondation et d’améliorer le cadre de vie.

La force motrice de l’eau a été utilisée pendant des siècles par l’activité industrielle du village jusqu’à l’arrivée de la machine à vapeur. À la fin du XIXe s., elle remplace petit à petit l’énergie hydraulique. La région, fortement soumise à la sécheresse estivale, met ainsi fin aux problèmes de production liés au manque d’eau et à son irrégularité. Les cheminées en briques adossées aux usines, dont certaines sont encore visibles dans le village, sont les témoins de ce passage à la vapeur.

Ce bâtiment, qui héberge aujourd’hui la bibliothèque ainsi que plusieurs services communaux, a été un établissement industriel aux multiples usages. Foulon, moulin à huile, fabrique à papier, tannerie, scierie, fabrique de produits céramiques puis entreprise de matériaux de construction se sont succédé à cet endroit. Il tire son nom de la famille Plumier, propriétaire des lieux de 1890 jusqu’à 2001, date à laquelle le bâtiment a été acheté par la commune.

L’eau de l’Huveaune, facilement exploitable et à laquelle Auriol doit une grande partie de sa prospérité, a été le déclencheur du développement de l’activité économique le long de sa vallée. Foulons, tanneries, papeteries, scieries, qui n’étaient autres que des moulins à eau adaptés à chaque activité, se sont développés grâce à cette ressource naturelle. Parallèlement, des retenues et béals ont été construits pour assurer l’arrivée d’eau à ces fabriques et ont contribué à l’artificialisation du cours d’eau.

Longue est l’histoire de l’ancien moulin Saint-Claude. Moulin à blé, maladrerie, moulin à rusque, foulon à draps et à bonnets : autant d’activités qu’il a successivement hébergées. Initialement moulin à eau, il a été adapté à l’arrivée de la machine à vapeur, dont la cheminée en briques, toujours visible dans le jardin, témoigne encore aujourd’hui. Acheté par la commune en 2001 puis restauré entre 2004 et 2006, il abrite désormais le Pôle culturel de la commune.

Sous l’Antiquité, le culte des Mères des eaux était fréquent. Ces divinités symbolisaient les forces vives de la nature et veillaient sur les sources et les rivières. Une divinité particulière était célébrée dans la vallée de l’Huveaune : Ubelka la Dévastatrice. Cette déesse incarnait à la fois la générosité et la fertilité de l’Huveaune, mais aussi son aspect destructeur, représentant la puissance dévastatrice des eaux et des crues qui emportaient tout sur leur passage.

Sur la commune d’Auriol, vous trouverez encore des portes médiévales, témoins de l’ancienne configuration du village. Cette rue suit une partie de l’enceinte qui entourait la ville à l’époque. Les remparts, construits pendant la guerre de Cent Ans, assuraient la protection du village contre les Grandes Compagnies. La porte que vous avez en face de vous est celle de l’ancien rempart, autrefois appelée Porte d’Amont, avant l’agrandissement de la ville au-delà de l’enceinte au XVIIe s.

Ce trésor est constitué de plus de deux mille pièces grecques en argent appelées oboles. Représentant des formes animales (têtes de lion, sanglier, veau, porc, hippocampe, phoque, entre autres), ces monnaies constituent le premier monnayage connu sur le territoire français. Retrouvé en 1867 par un cultivateur au pied d’un olivier sur son terrain, ce trésor est célèbre auprès des numismates du monde entier, qui estiment qu’il a été enterré vers 480 avant J.-C. Il aurait donc passé près de 26 siècles sous terre !

Le village d’Auriol est mentionné pour la première fois sur une carte en 984, et de nombreuses hypothèses existent quant à l’origine de son nom. L’une d’elles propose qu’il dérive du mot provençal "auruou", qui signifie "loriot". Dès le XVIe s., cet oiseau figure déjà sur un sceau de la communauté d’Auriol, et il est encore aujourd’hui représenté sur le blason de la commune.