ARLES - La digue du Petit-Rhône

Le Petit-Rhône est un bras du delta du Rhône qui marque la limite administrative entre les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Occitanie, entre les départements des Bouches-du-Rhône et du Gard, et de manière plus symbolique, entre la Camargue gardoise et la grande Camargue. Il se sépare du Grand-Rhône au nord d’Arles pour rejoindre la Méditerranée à proximité des Saintes-Maries-de-la-Mer. Le bac du Sauvage, le pont de Sylvéréal et le pont de Fourques assurent la traversée du Petit-Rhône.

En bordure du Petit-Rhône, le domaine s’étend sur environ 21 ha. Alors qu’il n’était qu’un mas dans une zone hostile au XVIII e s., François Joseph d’Avignon d’Arlatan y fit bâtir le premier édifice. Le domaine connaît un développement agricole important lors de l’époque industrielle et, au XIX e s., devint un haut-lieu de la viticulture irriguée. Louis Noilly Prat, riche négociant marseillais, y apporta sa touche de modernité dans les années 1890 : éclairage électrique, chauffage central, eau courante.

La riziculture est présente en Camargue depuis l’après-guerre. Complexe, cette culture suit plusieurs étapes : levée, tallage, montaison, épiaison et floraison. Les terres sont inondées pour favoriser la germination des grains de riz et éviter la prolifération des champignons. La riziculture nécessite donc une irrigation d’eau douce et un drainage important pour valoriser les terres les plus salées. D’énormes quantités d’eau entre les deux bras du Rhône (400 millions de m³ par an) sont nécessaires.

Le doux climat de Camargue et l’abondance de poissons tels que des muges, des loups ou des aloses font du delta un haut lieu de pêche. Les silures se sont développés abondamment dans le Rhône : on y trouve très certainement les plus gros spécimens d'Europe ! Les silures sont des poissons d’eau douce qui mesurent 1,5 m de long en moyenne, mais ils peuvent atteindre 2,73 m. Dans le Petit-Rhône, à quelques kilomètres du pont de Sylvéréal, certains poissons dépassent les 2m60 et pèsent plus de 100 kg.

Le cheval Camargue est une race très ancienne reconnue en 1978 qui descendrait du cheval préhistorique de Solutré. Symbole de la Camargue, avec une robe gris-blanc, des oreilles courtes et une crinière hirsute, il est petit (environ 1,45 m au garrot). Son poil, sombre à la naissance, prend sa couleur définitive blanc-gris vers 4 ans. Elevé en Camargue, il est le compagnon du gardian et l’outil de travail pour l’élevage des taureaux. Les critères d’élevage et de reproduction sont stricts pour préserver sa race.

La Camargue a été classée en Réserve de Biosphère en 1977 par l'UNESCO. Entre ces replis encore en partie boisés, se répartissent des terres basses occupées par les lagunes bordées de steppes salées, les marais et les étangs. Les terres agricoles sont composées de prairies humides et de sansouïres dédiées au pâturage des taureaux et des chevaux, d’anciens marais convertis en rizières de lagunes aménagées pour l’exploitation du sel et de cultures maraichères et de viticulture sur les cordons dunaires.

Sylvéréal signifie "forêt royale", car il existait une pinède entre Sylvéréal et Albaron. Le pont de Sylvéréal assure la liaison entre la Petite et la Grande Camargue, entre le Gard et les Bouches-du-Rhône. La traversée du Petit-Rhône se faisait par le biais de barques flottantes liées les unes aux autres, jusqu’à la construction d’un pont qui fut détruit pendant la Seconde Guerre mondiale. Un bac assurait alors le relais entre les deux départements jusqu’à la construction du pont actuel en 1956.