ARLES - Le long de la ViaRhôna à vélo

La ViaRhôna (Eurovélo 17) est une véloroute voie verte de 815 km qui relie le lac Léman aux plages de Méditerranée. Au fil du Rhône, l’itinéraire conduit des montagnes alpines aux plages de Camargue en traversant les vignobles des Côtes du Rhône et ceux de la Provence méridionale. Il est possible de ne faire qu’une partie de la ViaRhôna (Arles-Marais du Vigueirat). Un tronçon entre Mas-Thibert et Port-Saint-Louis a été aménagé pour rejoindre l’embouchure du Rhône au niveau de la plage Napoléon.

Ce canal a été construit entre 1642 et 1647 dans le but d'assainir la Vigueirie (une plaine agricole entre la Montagnette et les Alpilles) en écoulant les eaux de vidange jusqu'à la mer. Le Canal du Vigueirat, qui prend naissance sur la commune de Tarascon, s’étend sur 46 km. Il est en partie classé dans la Réserve naturelle nationale des Marais du Vigueirat. Son exutoire se situe dans le Canal d'Arles à Bouc. Il est automatisé depuis 1996 et géré par le Grand Port Maritime de Marseille.

Formé il y a plus de 5000 ans, le fleuve Rhône n’a cessé de se transformer, et les fortes crues de 1711 ont créé son lit actuel. Avec un débit à l’embouchure de 1700 m³/s, il est le plus puissant de France. Il encadre de ses deux bras la Camargue : le Grand-Rhône, presque rectiligne, se sépare du Petit-Rhône au nord de la ville d’Arles. Ce fleuve garde un rôle écologique important puisqu’il représente un habitat pour de nombreuses espèces animales, dont la Cistude d’Europe, le castor et la loutre.

Les Marais du Vigueirat constituent l’un des plus vastes territoires (958 ha) acquis par le Conservatoire du littoral en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ce domaine est une mosaïque de milieux naturels humides caractéristiques de la Camargue, et offre une grande diversité en matière de flore (plus de 400 espèces végétales) et de faune (plus de 270 espèces d’oiseaux). Les marais sont composés de milieux naturels typiques des écosystèmes du delta du Rhône : sansouires, étangs, scirpaies et roselières.

Mas-Thibert a intégré le Parc naturel régional de Camargue en 2011. Dans les années 1960, une communauté de harkis s’est installée dans le village, constituant aujourd’hui l’une des plus importantes communautés de harkis de France. Le village est la seule halte cycliste de la ViaRhôna entre Arles et Port-Saint-Louis. La présence des Marais du Vigueirat, site naturel protégé appartenant au Conservatoire du littoral, à proximité du village permet aux visiteurs de découvrir le patrimoine naturel local.

L’église de Mas-Thibert fut consacrée en 1857 sous le vocable de Saint-Honorat. Avant cette implantation, l’église de Mas-Thibert changea trois fois de place. Celle que nous voyons aujourd’hui fut construite à la fin du XIXe s. et consacrée en 1900. Encore utilisée aujourd’hui, elle abrite de nombreuses statues et reliques remarquables. On y a découvert, en 1995, un Christ en bois du XIVe s., conservé désormais au musée Réattu d’Arles.

Composé de 25 éoliennes installées en ligne le long de la berge du canal de navigation du Rhône au port de Fos-sur-Mer, ce parc éolien est le premier construit en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (2002-2008). L’ensemble de l’aménagement, d’une puissance de 21,25 MW, produit 52 millions de kW/h par an, soit la consommation de plus de 21 000 foyers (63 000 personnes). La commune de Port-Saint-Louis, initiatrice du projet, contribue à la production d’énergie verte et lutte contre l’effet de serre.

Les milieux camarguais sont fortement marqués par le sel, et seuls les bords du fleuve et ses bourrelets alluviaux échappent à cette influence en développant une végétation plus dense. Cette forêt de protection, nommée ripisylve, regroupe peupliers blancs, frênes et ormes. Les bords du fleuve sont colonisés par des amorphes, roseaux et iris des marais. Peu pénétrable, les ripisylves abritent des espèces d’oiseaux ou de mammifères qui y trouvent refuge : castor, chauve-souris, héron, etc.

Cette tour quadrangulaire de 15 m de haut a été construite avec le calcaire blanc des carrières de Beaucaire ou de Fontvieille qui arrivait par bateau. Edifiée en 1737 sur les berges du Rhône, elle servait de phare, de poste de douane et de protection contre les pillards. Elle abrite aujourd’hui l’Office de tourisme et la plus grande collection d’oiseaux empaillés de Camargue. Du haut de la Tour, vue imprenable à 360° sur l’embouchure du Rhône, le canal Saint-Louis, la ville et les marais salants.

La ville de Port-Saint-Louis-du-Rhône est née au début du siècle autour de l’activité portuaire. Située à la fois à l’embouchure du Rhône et dans le bassin industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer, la ville offre six ports ouverts sur la mer et sur le Rhône : le port de Plaisance, Napoléon, Navy Service, de Plaisance de Carteau, de Plaisance d’Olga et Abri du Rhône "Antoine Jover". Les anciens chantiers navals accueillent aujourd’hui des entreprises spécialisées dans le nautisme et la plaisance.

La zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer est un vaste espace intégré dans la mondialisation de l’économie par les échanges maritimes qui s’y réalisent. La fonction portuaire et ses dérivés (plateformes logistiques, industrie sidérurgique, chimique et pétrochimique) y sont déterminants, et le port maritime de Marseille en est l’acteur principal. La construction de la ZIP de Fos à la fin des années 1960 a été l’une des plus ambitieuses opérations d’aménagement du territoire menées par l’Etat.

Un they est une formation sableuse modelée par la mer et le fleuve. Autour de Port-Saint-Louis-du-Rhône, les theys se sont peu à peu reliés entre eux. Ils portent le nom de navires ou de capitaines. Le They du Mazet, acquis par le Conservatoire du littoral dès 1980, constitue une zone d’alimentation, de repos et de reproduction pour de nombreux oiseaux, et une flore abondante et originale. Le they de la Gracieuse marque l’entrée de l’anse de Carteau, et celui de Roustan mène à la plage Napoléon.