ARLES - À la découverte du Vaccarès à vélo

En 1554, Adam Craponne est à l’origine de la conception du Canal de Craponne qui relie la Durance au Rhône en passant par Salon-de-Provence puis Saint-Martin-de-Crau et Arles. L’eau irrigue les prairies et les cultures de la Crau. Depuis sa prise d’eau à Lamanon, au nord de Salon-de-Provence, le débit du canal est fort, puis il diminue et se fait très discret à son arrivée en Arles où il est parfois souterrain. Il y a quelques siècles, ce canal alimentait les moulins à blé du côté des Alyscamps.

L’exutoire du canal de Craponne permet la sortie des eaux d'irrigation du canal dans le Rhône. L’eau qui arrive jusqu’à cet exutoire s'appelle le "coup perdu". Il s’agit de l’eau qui n’a pas été utilisée pour l’irrigation du fait de trop importantes précipitations, ou parce que le tour d’eau d’un usager n’a pas été respecté. Les eaux de pluies ont ruisselé jusqu’au canal, faisant monter le niveau d’eau.

A 6 km d’Arles se trouve Gimeaux, un petit village camarguais où les taureaux de combat sont parqués dans des corrals avant les corridas. Généralement mitoyens aux arènes, ces corrals sont, à Nîmes et à Arles, situés à l’extérieur de la ville. Les taureaux peuvent être observés par les visiteurs et aficionados (passionnés de corrida) avant le spectacle. Ils sont ensuite amenés en camion au toril, un local attenant à l’arène où sont enfermés les taureaux avant le début de la course ou corrida.

Au cœur des rizières et à proximité d’Arles, tout proche de l’étang du Vaccarès, le mas de Sainte-Cécile est l’un des plus ancien mas de Camargue. Datant du XVe s., le mas possède les bâtiments nécessaires au bon fonctionnement du domaine agricole : le logis principal, celui des ouvriers, un pigeonnier, un poulailler, une bergerie, un hangar, des caves et une chapelle. Cette chapelle a été construite au XIe s. et serait le point de départ de la construction du mas de Sainte-Cécile.

Du bord de la route du Mas d’Agnon, il est possible d’observer les marais de la Grand Mar. Ils sont situés au nord de l’étang de Vaccarès, qui est lui-même surnommé "Le Grand Mar" étant donné qu’il est entouré du Rhône et de la Méditerranée. Ces marais d’eau douce et de riziculture comptent de nombreux oiseaux nicheurs tels que les hérons, les échasses mais aussi les fauvettes aquatiques et les sternes. Il s’agit du secteur de Camargue le plus important pour la nidification du Héron pourpré.

L’étang de Vaccarès, d’eau saumâtre, est situé au centre de la Réserve naturelle nationale de Camargue et du delta du Rhône. De par sa profondeur (1,50 m) et de par sa superficie (environ 6 600 ha), il est l’étang le plus profond de Camargue mais aussi le plus vaste. Selon les périodes de l’année et les conditions météorologiques, la lumière change et les couleurs varient. Entouré par le Petit Rhône, le Grand Rhône et la mer Méditerranée, il est surnommé "la Grand Mar".

La Réserve nationale de Camargue a été créée en 1927 par la Société Nationale de Protection de la Nature (SNPN) pour protéger les espèces animales et végétales de Camargue. Située au cœur de la Camargue, la Réserve couvre 13 117 ha, dont une grande partie est formée par l’étang du Vaccarès. La réserve offre plusieurs possibilités d’accueil et balades : la Capelière (point d’accueil de la Réserve), Salin-de-Badon, le phare de la Gacholle.

La Camargue est à la fois une terre d’élevage extensif (taureaux et chevaux) mais aussi une zone de grande culture (riz et blé). Les zones de cultures des céréales et oléo-protéagineux occupent les hautes terres. Les contraintes naturelles fortes qui pèsent sur ces productions nécessitent des investissements importants en termes d’irrigation et de drainage. A l’inverse, les systèmes de parcours extensifs se répartissent sur des milieux naturels (sansouïres, roselières, marais).

La riziculture est présente en Camargue depuis l’après-guerre. Complexe, cette culture suit plusieurs étapes : levée, tallage, montaison, épiaison et floraison. Les terres sont inondées pour favoriser la germination des grains de riz et éviter la prolifération des champignons. La riziculture nécessite donc une irrigation d’eau douce et un drainage important pour valoriser les terres les plus salées. D’énormes quantités d’eau entre les deux bras du Rhône (400 millions de m³ par an) sont nécessaires.

Le domaine de Bouchaud est une ancienne bastide du XVIe s. acquise en 1679 par la famille du même nom qui l’a restauré au XVIIIe s. Depuis le 16 juillet 1975, il abrite le Prieuré de Notre-Dame des Champs où une communauté de moines de l’ordre des Bénédictins y vit et y cultive la vigne et le riz. 10 ha sur les 85 ha du domaine sont des vignobles. Le Prieuré a développé l’activité de chambres et tables d’hôtes. Le domaine a conservé un riche patrimoine : écurie, chapelle, four à pain, etc.