APT - Le plateau des Claparèdes à vélo

Le gisement d'ocres du Luberon, probablement le plus important au monde, s’étend de manière discontinue sur 25 km. Il a fait la richesse économique de ce coin de Provence pendant plus d’un siècle. Aujourd’hui, il compose un paysage exceptionnel, à la fois naturel et culturel, d’une grande qualité. Ce territoire allie intérêt écologique et mémoire des lieux, avec les traces des pratiques traditionnelles d’extraction du minerai, témoignages du travail des hommes d’autrefois. L’Office de tourisme, installé dans l’ancienne gare de la ligne de chemin de fer, autrefois essentielle pour le transport rapide et en grande quantité de l’ocre, est l’un des lieux d’accueil du Grand Site de France® des Ocres du Luberon, auquel le territoire est désormais engagé.

Via Domitia, GR®653D Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, ancienne voie ferrée reliant Cavaillon à Volx, Véloroute du Calavon et EuroVelo 8 (EV8) "La Méditerranée à vélo" : cette portion de voie verte est entièrement sécurisée et permet d’accéder facilement à la cité d’Apt pour y faire une pause. Flâner dans Apt, c’est profiter d’une ville typiquement provençale, réputée pour la qualité de ses produits du terroir. Identifiée comme la capitale mondiale du fruit confit, Apt a l’honneur d’être classée parmi les Sites remarquables du goût. Avis aux gourmets : ici, on mange bien !

La Petite Vitesse est un lieu d’accueil dédié aux habitants du territoire du Parc naturel régional du Luberon, centré sur la pratique du vélo au quotidien. Installée depuis 2023 dans l’ancienne gare de Saignon et animée par l’association Vélo Loisir Provence, cette maison du vélo encourage les mobilités actives à travers : des ateliers d’auto-réparation et de recyclage de vélos, des animations de sensibilisation, des ateliers de remise en selle, des interventions en milieu scolaire (vélo-école). Ce lieu s’inscrit dans le cadre du réseau Lub’Ovélo et a vu le jour grâce au soutien de l’ADEME, du Département de Vaucluse et de la communauté de communes Pays d’Apt Luberon.

Dans un contexte méditerranéen globalement sec, la présence d’eau et la dynamique des crues du Calavon sont les principaux facteurs de contrôle, d’organisation et d’évolution de la vie animale et végétale qui y réside. Une végétation spécifique s’y développe, adaptée au régime capricieux du cours d’eau, proche de celui d’un oued : alternance de longues périodes d’étiage sévère et de crues torrentielles parfois dévastatrices. Le Calavon joue un rôle important de corridor écologique.

Castellet-en-Luberon, de ''castellum'' (château dont il ne reste que quelques vestiges), fut occupé par les Gaulois avant de devenir romain vers 121 avant J.C.. Le village, accroché au versant septentrional du Grand Luberon, est un dédale de ruelles et de vieilles maisons paysannes. On notera l’escalier voûté sur la place du village, l'ancien prieuré, la fontaine, l'église au porche et au chœur de style roman, sans oublier l'atelier du sculpteur Edmond Gintoli et la maison de César Moulin, qui lança l’industrie de la faïence en 1728, contribuant ainsi à la réputation du village et de la faïencerie d'Apt.

Juste en contrebas de la chaussée, la commune d’Auribeau a entrepris la création d’un petit arboretum de collection. Sans espèces rares, il rassemble des essences rustiques adaptées à notre climat : feuillus, résineux, genévriers, fruitiers, etc. On y trouve aussi des plantes nectarifères (érable champêtre, framboisier, vigne vierge, amandier, pissenlit, sauge, thym…) qui favorisent la présence des insectes pollinisateurs et jouent un rôle essentiel dans l’écosystème. Cet ensemble constitue un véritable foyer de biodiversité, offrant abri, nourriture et habitat à une grande variété d’espèces végétales et animales.

Auribeau est également labellisé "3 fleurs" au concours Villes & Villages Fleuris. Ce label national, déployé et soutenu par la Région Sud et le Département de Vaucluse, accompagne les collectivités dans leur transition vers un cadre de vie plus harmonieux et durable. Il valorise une démarche globale d’amélioration de la qualité de vie, intégrant des enjeux environnementaux majeurs : végétalisation des espaces publics, préservation des ressources naturelles, protection de la biodiversité et adaptation au changement climatique. Ces initiatives contribuent aussi à la mise en valeur du patrimoine, à l’implication citoyenne et au renforcement de l’attractivité résidentielle et touristique.

Situé sur les contreforts nord du Grand Luberon et à l’extrémité du plateau des Claparèdes, Auribeau est un village fleuri qui culmine à 600 m d’altitude. Hors des murs, plus en amont, se dresse Saint-Pierre, village primitif et site défensif. Restauré récemment, il présente de beaux vestiges : une tour carrée, un donjon, des ruines d’habitations et la chapelle Saint-Pierre (seconde moitié du XIIe s.) Derrière s’élèvent les vallons humides puis les crêtes de pelouses sèches qui conduisent au Mourre Nègre (1125 m), sommet du massif.

Le Gui des feuillus (Viscum album album) est une plante parasite qui vit aux dépens d'un arbre hôte, comme ici un amandier. Sa toxicité est liée à la présence de protéines. Son ingestion peut engendrer des diarrhées et des douleurs abdominales. Mais le gui, nanti de vertus extraordinaires dans la mythologie antique et germanique, fut célèbre jusqu'au XIXe s. pour guérir l'épilepsie. Aujourd'hui, ses préparations trouvent une indication dans l'hypertonie, l'hypotension, l'artériosclérose…

La situation stratégique de Saignon, propice à l’observation et à la défense, en fait un lieu privilégié d’occupation groupée dès l’Âge du Fer (entre -750 et -125 av. J.-C.). À l’Antiquité, avec l’arrivée des Romains (en 124 av. J.-C.), le village s’organise autour d’Apta Julia, de la Via Domitia et de grandes exploitations agricoles environnantes. À la chute de l’Empire romain (en 476), la société féodale se structure autour du castrum (château fortifié) de Saignon, enrichi de monuments religieux voisins (Saint-Eusèbe, Saint-Sauveur, etc.).

Le nom Claparèdes vient du mot provençal "clapàs", qui signifie "tas de pierres". Depuis toujours, les paysans ont ramassé les pierres de leurs champs pour améliorer la qualité de leur sol. Ces pierres étaient soit laissées en tas, soit utilisées pour bâtir des constructions en pierre sèche. On trouve ainsi de nombreux bories et murets sur cette partie du plateau, qui s’étend entre Auribeau et Bonnieux. Les nombreux alignements de murs issus de l’épierrage ancestral témoignent de ce travail, et soutenaient autrefois les terrasses cultivées appelées restanques.

La Lavande aspic (Lavandula latifolia), à larges feuilles blanchâtres, est une plante des étages méditerranéens. La Lavande fine (Lavandula angustifolia) à feuilles étroites, est quant à elle plus montagnarde (jusqu'à 1500 m d'altitude). C'est ordinairement le lavandin, hybride des deux et plus productif, qu'on observe sur le plateau des Claparèdes (ne pas cueillir !).

Ici, en bord de route, se dresse une belle borie monocellulaire, construite sur un plan circulaire avec une voûte en demi-sphère. Ce type de volume est le plus simple et le plus répandu sur le plateau des Claparèdes. Les bergers ont vraisemblablement construit les cabanes monocellulaires, tandis que les paysans ont édifié les bories de dimensions plus importantes. Il semble admis que la plupart de ces constructions datent des XVIIIe et XIXe s. La borie se distingue par son originalité, utilisant uniquement la pierre et une technique particulière de montage. Le couvrement, ou voûte, est dite "en encorbellement" : cette méthode consiste à poser les pierres en assises successives, chaque rangée dépassant légèrement celle du dessous.

Bonnieux, enclave pontificale en 1274 et administrée par Rome ou Avignon pendant 517 ans, possède de beaux vestiges de tours et remparts datant du XIIe s., ainsi que l’Hôtel de Rouville, une élégante demeure du XVIIIe s. La commune compte également deux églises : l’Église haute, ou Vieille église, qui mêle éléments romans et gothiques, ainsi que l’Église neuve (1870), qui renferme quatre primitifs du XIXe s. représentant des scènes de la Passion.

La vigne occupe une place importante dans le Luberon avec ses 3 AOP : Luberon, Ventoux et Pierrevert. L’AOP Luberon est entièrement sur le territoire du Parc et couvre près de 3 000 ha. Rouges, blancs ou rosés, les vignerons du Luberon disposent d’une grande variété de cépages pour composer leurs vins : syrah, grenache, mourvèdre, carignan, cinsault… Une des caractéristiques de l’AOC du Luberon est la présence de Vermentino, un cépage très aromatique. À déguster dans l'un des nombreux caveaux viticoles du secteur !