Architecture civile médiévale en centre-ville de Metz

Trésors gallo-romains, plafonds peints médiévaux et peintures de l'Ecole de Metz font la richesse des collections gallo-romaines, médiévales et beaux-arts du musée. Petits et grands pourront partir à la découverte de 2000 ans d'histoire de la cité messine. Ouvert tous les jours sauf le mardi et certains jours fériés, de 10h à 12h45 et de 14h à 18h. musee.eurometropolemetz.eu/

Le mieux est d’emprunter la rue de Chèvremont afin d’admirer les différentes façades du grenier de Chèvremont et le grand contrefort qui retient la façade, les architectes, trahis par l’humidité du sol qui a du mal à soutenir une bâtisse aussi haute et donc lourde, ont dû renforcer les murs. Il est possible d’observer les merlons (creux) et les créneaux, le mur écran cachant le toit qui est alors visible sous cet angle, un autre contrefort et les gouttières sortant du mur.

Puis, après avoir observé des fenêtres de style flamboyant à tympan trilobé avec rinceaux de vigne qui formait la décoration de l’étage noble sur la façade donnant rue d’Alger, les élèves peuvent remonter le long de la rue des Trinitaires pour admirer l’hôtel Saint-Livier.

On y voit une tour fortifiée, un mur écran cachant le toit et même la trace d’une meurtrière dans la tour. La tour était utilisée comme un beffroi pour donner l’alerte en cas d’attaque ou d’incendie. Au Moyen Âge, plusieurs palais de la ville étaient garnis de tours comme à San Gimigniano en Italie. Plusieurs familles messines firent en effet ériger des hôtels dotés d’une tour plus haute que celle du voisin. Il s’agissait alors de montrer sa puissance et son pouvoir. Aujourd’hui, à Metz, seule la tour de l’hôtel Saint-Livier et celle d’un hôtel patricien situé en Jurue témoignent de cette époque.

Le nom de cet édifice fait référence à un ancien impôt sur les actes notariés. Lors d’une transaction sur une propriété foncière, à la fin de la rédaction de l’acte, une gouttelette de cire qu’on appelait « Bulette » servait de signatures aux contrats rédigés par des notaires locaux appelés amans. Ce service de l’amandellerie était une des grandes spécificités messines, l’écrit servant très tôt à authentifier les contrats et les transactions. Les documents étaient conservés dans une arche située dans l’église paroissiale ce qui donnera le mot archive… Les documents les plus précieux et qui concernent la ville étaient, quant à eux, conservés dans la cathédrale. Comme sur le grenier de Chèvremont, la façade de l’hôtel se compose d’un mur-écran, d’un crénelage, et ici de deux échauguettes en encorbellement.

La rue tient son nom de l’ancienne fortification. En effet, elle longeait la muraille antique. Elle surplombe l’ancienne rue des Tanneurs. Ces artisans travaillent les peaux et les préparent. Cette activité odorante et polluante demande beaucoup d’eau. Ce besoin permet de comprendre l'implantation de leurs ateliers en bordure du bras intérieur de la Seille. Celui-ci a été comblé pendant la 1ère Annexion allemande. A quelques mètres de là, au bout de la rue de la Basse-Seille, si vous traversez le boulevard Paixhans, vous pourrez encore admirer les vestiges du pont des Grilles de la Basses Seille construit à la fin du XIVe siècle. Il s'agit de l'un des quatre ponts fortifiés de la ville.

Par le bas de la Fournirue, il est possible de rejoindre la maison des Têtes dont des éléments ont déjà été étudiés dans le musée. Les élèves peuvent alors repérer la tour d’angle, l’étage noble de style Renaissance, l’attique et retrouver à nouveau l’expression de mur écran… Installés dans le quartier de Port-Saillis, les orfèvres réalisent les bijoux, mais aussi la vaisselle destinée à orner les tables des paraiges ou encore les calices utilisés pendant les offices. Leur enrichissement est tel que certains orfèvres se font construire des hôtels particuliers, à l’image de la maison des Têtes, visible aujourd’hui en Fournirue. Cette habitation a en effet été réalisée au début du XVIe siècle par un riche orfèvre.

La rue du Change débouche sur la place des arcades où les banquiers et leurs clients s’abritaient du vent et de la pluie pour parler affaire. Le groupe pourra observer les bancs de pierre sur lesquels étaient négociés les prêts, comptées les pièces d’argent au bon aloi. Les élèves peuvent de nouveau remarquer les murs écrans soutenus de contreforts avec leur étage noble et leur attique et noter, malgré l’unité du modèle messin, la variété que savaient introduire architectes, sculpteurs et propriétaires… Au plus fort de son activité, 44 banquiers, usuriers et marchands se partageaient la place ce qui explique la prospérité de la ville et son rayonnement…