Irigny - De berges en plateaux

Le fort de Montcorin était chargé de contrôler la vallée du Rhône ainsi que l’accès à Saint-Étienne. Il se situe dans un environnement naturel. Il est aujourd’hui utilisé par des associations de la commune. Un gardien y vit à demeure. L’important travail d’entretien et de dégagement, réalisé par l’association Henri-Dunand du patrimoine d’Irigny en lien avec la municipalité, a permis de dégager et mettre en valeur plusieurs éléments du fort, dont des caponnières (casemates armées de canons ou fusils protégeant les fossés).

Avant 1880, il n’existait aucun pont entre Lyon et Vienne. La traversée du Rhône s’effectuait en barque ou bac à traille. La traille de Vernaison, dont il subsiste des vestiges, a été construite durant la première moitié du xixe siècle. Elle reliait Irigny à Feyzin. Une traille est un câble tendu en travers d’un cours d’eau qui retient un bac frappé obliquement par le courant et lui permet d’être porté alternativement d’une rive à l’autre. Le bac à traille a été mis en service à la fin de l’année 1822. En 1848, plusieurs habitants se plaignent de son état «qui fait eau de toute part et coule à fond toutes les nuits» ! En 1856, la traille est arrachée par la célèbre crue. Le bac, momentanément inutilisable, reprend son service après deux mois d’arrêt, mais seulement pour les piétons. En 1885, la plupart des bacs à traille sont rachetés par le Département et le passage devient gratuit. Ce bac sera utilisé jusqu’en 1905. Elle est supplantée par un pont suspendu. Elle reprend du service lorsque ce dernier est coupé en juin 1940, et ce jusqu'en 1959, date de l'inauguration de l'ouvrage actuel. Sous le pont, entre le Vieux Rhône et la ville, une lône a été aménagée en bassin pour que s’y déroulent des joutes. Ces combats traditionnels ont débuté il y a 130 ans, lorsque les mariniers, qui passaient avec leur péniche, lançaient des défis aux riverains du grand fleuve.

Sous l’autorité du maréchal Rohaut-de-Fleury, une première couronne deforts est bâtie dans les années 1850 pour défendre la ville de Lyon. Mais très vite, cette ligne de défense se révèle inadaptée avec l’évolution des matériels militaires ennemis utilisés lors de la guerre de 1870. Une nouvelle ceinture de forts, plus éloignée du cœur de ville, est décidée. Le maréchal Séré-de-Rivières est chargé des constructions, réalisées dans les années 1870 et 1880. Mais, comme leurs prédécesseurs, ces forts n’ont jamais eu l’occasion d’éprouver le feu de l’ennemi. Le fort de Champvillard était chargé de contrôler le secteur Irigny – Brignais, ainsi que les voies de la vallée du Rhône. Il est aujourd’hui entouré d’équipements sportifs et culturels, et utilisé par des services de la commune. Le fort est recouvert d’un épais massif de terre et ceint de remparts. Dans cet espace fermé, vit une colonie d’une dizaine de daims, qui assure l’entretien des espaces verts.