BAGNERES DE BIGORRE AU GRÉ DE L'ADOUR

Laissez-vous conter le temps où les rues de Bagnères ne ressemblaient en rien à celles d'aujourd'hui! S'il n'a échappé à personne que l'Adour traverse la ville de Bagnères, on oublie bien souvent que ce fleuve a donné naissance à de multiples canaux de dérivation, dont une partie circule aujourd'hui encore dans les sous-sols de la ville. En rive droite, le canal de l'Adourette était utilisé pour l'irrigation des champs et des prairies En rive gauche, le principal canal de Bagnères, le Capagaou, a sa prise d'eau à proximité des services techniques de la ville, le long de la route des cols en direction de Campan. Les eaux captées, sont dirigées vers l'actuelle place Dancla et filent vers le nord jusqu'à la rue Alsace Lorraine. C'est à ce niveau qu'il se divise : une branche part vers l'est, La Nasse et alimente un réseau souterrain situé dans la vieille ville et sous les Coustous; tandis qu'une autre part vers l'ouest, l'Anou, s'enrichit des eaux de l'Aygo Tébio avant de filer vers les Thermes et le Casino. + d'info : 12 promenades dans les villages du Haut Adour

Particulièrement apprécié des Bagnérais, le vallon de Salut invite naturellement à la promenade. Son fil conducteur porte bien son nom : l'Aygo Tébio ou "l'eau tiède"... Au pied du Bédat, le vallon de Salut abritait les bains du même nom, premier établissement thermal de cette importance construit dans les Pyrénées. A la fin du 18è siècle, cette bâtisse était tenue par les d'Uzer, une des familles aristocratiques de Bagnères, qui investit des sommes considérables pour agrandir l'établissement et accueillir une clientèle toujours plus nombreuse. Le vallon de Salut tient une place toute particulière dans l'histoire de la cité thermale. Préservé et entretenu dans l'esprit romantique de l'époque de l'Athènes des Pyrénées, il ravit toujours autant les curistes qui viennent s'y promener... Espace de détente et de distraction, le parc thermal de Salut est toujours animé d'une atmosphère paisible et insouciante...+ d'info : 12 promenades dans les villages du Haut Adour.

A Bagnères, ville thermale par excellence, l'animation règne sur le parvis des Grands Thermes nous rappelle que la tradition des bains est autant appréciée par les curiste d'aujourd'hui que par les Romains d'autrefois Vicus Aquensis : Pour retrouver les origines du thermalisme à Bagnères, il faut remonter avant l'époque des Romains! La preuve nous a été apportée par l'importance des vestiges antiques découverts en 1823, lors de la construction des thermes actuels. En ces temps reculés, les eaux de Bagnères faisaient donc déjà l'objet d'un intérêt marqué. Pour ceux qui douteraient, les recherches archéologiques ont montré que les bâtiments des thermes romains couvraient au minimum une surface de 2 à 3 hectares. Ces pionniers du thermalisme ont ainsi déterminé, et sans le savoir, l'histoire de la future cité thermale. Le XVIème siècle ou la renaissance du thermalisme : Ce n'est qu'au XVIème siècle, après une longue période de recul, que l'activité thermale réapparaît à Bagnères. A cette époque, l'usage des eaux "minérales" a une finalité exclusivement curative et les infrastructures ne permettent pas un accueil aisé des visiteurs : la promiscuité des bains de Bagnères n'y est alors guère encourageante. Les nombreuses sources de Bagnères conduisent à la multiplication des bains privés, chacun souhaitant profiter de ce cadeau de la nature. L’Athènes des Pyrénées : Durant la première moitié du XIXe siècle, les artistes n'ont jamais été aussi nombreux qu'à Bagnères. Nous sommes au cœur de la grande époque de Bagnères de Bigorre, à qui l'on attribue désormais le surnom d'Athènes des Pyrénées, éloge de cette nouvelle effervescence culturelle, artistique et scientifique, qui anime la cité thermale. + d'info : 12 promenades dans les villages de la Haute Bigorre

Vous pensiez que l'eau passerait son chemin une fois les thermes derrière vous? C'était sans compter sur les nombreuses fontaines que vous offre la cité thermale! La fontaine Saint Blaise : un rendez-vous incontournable Offerte au début du XXe siècle par M Rivière, ancien marbrier de Bagnères, la fontaine de la rue Saint Blaise capte les eaux d'une source dont l'abondance est considérable. L'eau de la Fontaine Saint Blaise fait bien des heureux...De Bagnères ou d'ailleurs, nombreux sont les amateurs qui confirmeront que cette eau est un véritable élixir de longue vie. La fontaine de la Dame Blanche, la fontaine Danaîde, la fontaine de la place de Strasbourg, la fontaine de la bibliothèque et des myriade d'autres fontaines sont à découvrir aux piétons attentifs. + d'info : 12 promenades dans les villages de la Haute Bigorre

A l'époque de la Grande Marbrerie, les Bagnérais vivaient à l'heure du marbre. Au bord de l'Adour se dresse encore les impressionnants vestiges de l'usine de M.Géruzet. Cette imposante villa qui accueille aujourd'hui l'hôtel de ville est l'ancienne demeure du marbrier Léon Géruzet qu'il fit construire en 1874 comme symbole de sa réussite. Escaliers, colonnes, cheminées...ici le marbre est roi ! Si plusieurs marbreries se développent à Bagnères c'est d'une part du fait de sa proximité des carrières mais aussi parce qu'ici l'eau est abondante. On pense à l'Adour mais aussi à tous les canaux qui parcouraient la ville. Cette eau (gratuite !) permettait évidemment d'actionner les machines. Dans l'histoire de Bagnères, jamais une période ne s'est révélée aussi faste que le XIX ème siècle. On pense bien-sûr d'abord à ce Bagnères rayonnant, haut lieu de la vie mondaine et culturelle mais l'industrie a tenu un rôle très important dans le développement de la cité thermale. Si à l'époque de Costallat les résultats sont encore modestes, l'arrivée d'Aimé Géruzet, son gendre, va marquer le début du réel essor de cette industrie. En 1836, l'industriel dispose de 16 sites d'exploitation qui lui permettent de proposer près d'une vingtaine de variétés différentes de marbre à ses clients. C'est également à cette époque que la mécanisation fait son entrée dans l'industrie du marbre. Grâce à ces progrès techniques et l'arrivée de son fils Léon l'usine atteindra son apogée et deviendra l'une des premières marbreries de France et d'Europe. Au Grand Opéra de Paris, à l'Assemblée Nationale ou sur des grands paquebots vous retrouvez certaines pièces sculptées au XIX ème siècle dans les blocs de "marbre Géruzet".

De tout temps, l'Adour a su marquer les esprits des Bagnérais, par ses crues parfois dévastatrices. La crue des 23 et 24 juin 1875 : De fortes chutes de neige s'abattent plusieurs jours durant sur les montagnes du Haut Adour. Les précipitations sont estimées à près de 360 mm en 4 jours au Col de Sencours au pied du Pic du Midi. En ce début d'été, la chaleur fait fondre rapidement cette neige, fraîchement accumule. Les cours d'eau et fossés, débordent rapidement. Le quartier de Médous voit ses berges en partie arrachées. Des crues à fréquences régulières? 23/24 juin 1875, 10 juin 1885, 03/05 juillet 1897, 14/19 décembre 1906, 3 février 1952, 27 novembre 1974, 19 mai 1977, 25 novembre 1996 sont autant de dates qui ont marqué les Bagnérais. Souvent évoquée, celle de 1952 relève un débit moyen journalier de 122 m²/s au pont d'Asté, laissant présager in pic de crue bien supérieur. L'Adour a toujours été considérée comme dangereuse sur son bassin versant, les crues s'accompagnent bien souvent de changements brutaux de lot, comme le canal de l'Adourette à Bagnères peut en témoigner! A Bagnères, un petit cours d'eau, au fil tranquille, sait se transformer en véritable torrent au moindre orage. Vous avez sûrement reconnu l'Aygo Tébio qui traverse bien souvent paisiblement le Vallon de Salut...

Pour faire fonctionner leurs machines, les industriels ont d^fournir d'importants efforts en matière d'aménagement hydraulique. La ressource en eau ne s'offre pas d'elle-même! L'industrie du marbre et l'aménagement des canaux : Pour les besoins de l'industrie, un réseau de canalisation complexe à été mis en place. Chaque usine possédait son propre système hydraulique. A mesure qu'elle pouvait le perfectionner, l'usine prenait de l'importance. De multiples canaux d'amenée permettaient l'acheminement de l'eau jusqu'aux roues hydrauliques qui actionnaient les machines... Un bien très disputé... Après la multiplication des ouvrages hydrauliques, les litiges entre industriels se sont faits de plus en plus nombreux. En effet, il suffisait que l'un d'entre eux, situé en amont, décide de détourner une prise d'eau, pour que la quasi'totalité des usines situées en aval connaissent une pénurie....+ d'info : Au gré de l'Adour 12 promenades dans les villages du Haut Adour