
Domaine royal avant le XIIe siècle, le massif d’Ermenonville appartient ensuite pour l’essentiel à l’Église jusqu’à la Révolution. Quatre propriétaires principaux se la partagent : les moines de l’abbaye de Chaalis, ceux de l’abbaye de La Victoire, l’évêché de Senlis et l’église Sainte-Geneviève de Paris. De là le surnom de « forêt des abbayes » qu’elle porte sous l’Ancien Régime. Ces biens sont soumis à des servitudes imposées par le pouvoir royal. Ainsi l’accès à la forêt doit rester libre. Les vaches et les porcs peuvent y paître librement à certaines périodes de l’année. Une tolérance, limitée à ce que porte un âne, permet, aussi, aux habitants des alentours de ramasser le bois mort mais le braconnage est sévèrement puni. En effet, les rois et les seigneurs ont seuls le droit d’y chasser à volonté, à courre en particulier. Giboyeuse, la forêt d’Ermenonville est, intégrée à la Capitainerie des chasses royales d’Halatte, ce qui permet aux princes de Condé d’y intervenir et d’y faire tracer au XVIIIe siècle un réseau d’allées en étoile équipé de poteaux à ailettes
encore visibles aujourd’hui.
Depuis la Restauration, 43 % de la forêt d’Ermenonville est une forêt domaniale ; le reste est privé avec les 1600 ha du domaine de Chaalis, propriété de l’Institut de France.