A la découverte du street art quartier Champagne à Laon ! (partie 1)

BEBAR est né en 1993. Et pourquoi ce nom ? Il le dit lui-même, il a eu de la barbe très jeune étant donné ses origines franco-espagnoles. C’est à l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Paris puis à la Parsons School de New York qu’il apprend les techniques académiques qui se mêleront à son goût pour l’art de rue. Il s’exprime alors sous différentes formes telles que l’illustration, la sculpture ou encore le tatouage, et expose son travail en galerie d’art et dans les rues des villes qui l’inspirent (que ce soit Paris, New-York, Rio ou La Havane). Son inspiration provient du monde cartoonesque et propose un univers haut en couleurs !

Etablie et travaillant à Guangzhou (Chine), SATR s'est spécialisée dans les représentations animales de félins, de loups, d’oiseaux ou encore de lapins, et manie aussi bien le pinceau et la bombe aérosol sur mur que l’encre sur toile et papier. Se lançant dans le milieu du street art en 2013, c’est au travers de vifs coups de pinceau et d’un contrôle précis de la bombe que SATR s’adonne à l’art de philosopher via ces animaux puissants. Elle utilise généralement quatre couleurs dans ses représentations : le gris, le rouge, le blanc et le noir, et son style épuré, avec cette sensation de voile, apporte une dynamique dans le mouvement de ses sujets. Ici, SATR propose un caracal qui médite les yeux fermés, un appel au calme malgré les turbulences du monde extérieur...

Né à Paris le 24 octobre 1972, c’est un peintre, illustrateur et écrivain français. Il est diplômé de l’ENSAD en 2000 (Ecole Nationale des Arts Décoratifs). Il a créé une série de documentaires "Les Nouveaux explorateurs" diffusé et produit par Canal + où il propose de découvrir un pays par le prisme de ses arts urbains. Côté créations, il aime travailler sur l’enfance, et fait porter les messages universels par ces personnages. Il aime jongler entre l’image d’innocence de l’enfance tout en plaçant son personnage dans des contextes sociaux, politiques et géographiques difficiles.

Iemza vit et travaille à Reims; il trouve son inspiration dans les séries B, du cinéma ou d’auteur de science-fiction, et fait référence aux grands ensembles architecturaux bétonnés des banlieues à la rigueur minimaliste autant qu’à la construction avant-gardiste. Dans cette fresque, il s’est inspiré de la cathédrale de Laon et de celle de Reims, deux villes voisines - distantes de 45 km - pour former un seul et même monument.

Le maître d'ouvrage de cette construction est le Diocèse de Soissons. Le maître d'œuvre est l'architecte-urbaniste André Croizé (Paris), celui-là même qui est à l'origine de la conception de la ZUP. La construction du Relais paroissial Notre-Dame du Sauvoir, incluant l'église, dure un an, de décembre 1967 au 22 décembre 1968, et elle sera bénie par Monseigneur Bannwarth, évêque de Soissons, le 12 janvier 1969. De l'extérieur, le monument surprend dans son environnement urbain. Inversé, le rapport de taille entre l'église et l'habitat alentour rompt avec la tradition séculaire où l'église et son clocher dominaient la zone de peuplement. Ici, l'église semble démesurément petite au milieu des barres d'habitat collectif. L'humilité est le caractère dominant de cette église invitant à la prière et au rassemblement des chrétiens au cœur de ce quartier tout neuf. Toutefois, ses lignes biaises et ses pointes apportent un peu d'originalité et une certaine vivacité au milieu d'immeubles alternant sans dynamisme les lignes horizontales et verticales. Eglise et quartier sont d'une conception opposée mais s'harmonisent et se complètent avec un certain bonheur. Aucune baie ne perce les murs. La lumière est uniformément diffusée à l'intérieur par les pyramides qui sont autant de "boîtes à lumière". Les terrasses de l'église furent conçues pour recevoir terre végétale et gazon. Outre son caractère esthétique et paysager, le poids de cette terrasse devait aussi renforcer la stabilité de l'ensemble de la construction. Cependant, très vite, deux problèmes majeurs se posèrent aucun accès n'était prévu pour l'entretien et la tonte du gazon; la rétention d'eau entraîna de graves problèmes d'humidité et d'infiltrations dans la dalle de béton couvrant l'édifice. D'autant que cette dalle avait été coulée en deux fois, avec une interruption de 3 semaines due à des grèves, en plein mai 68... rendant la structure plus sensible à l'humidité. Des travaux de maçonnerie et d'étanchéité sont réalisés en mars et avril 1981 : la terre fut évacuée et remplacée par du gravier; l'étanchéité de la terrasse fut revue. Les peintures intérieures de l'église furent refaites en octobre 1981, les peintures extérieures en 2007. Dimensions : > Longueur = 34 m; Largeur = 23 m; > Hauteur = 4,20 m (14m au niveau de la plus grande pyramide)

Originaire de Tunisie, il utilise la calligraphie arabe dans ces fresques, tentant de la sortir de son utilisation initiale pour que les gens regardent l'œuvre et ne cherchent pas à la lire. Il utilise de la peinture, qu'il dilue avec plus ou moins d'eau, et dessine des morceaux de lettres qui semblent "couler", donnant une impression paradoxale d’élévation.

Douglas Hoekzema, alias HOXXOH, est un artiste-chercheur basé à Miami.. Il élabore des peintures à mi-chemin entre la mécanique et la frénésie scientifique, utilisant pour cela des spirales logarithmiques suscitant le temps qui passe et étblir ainsi des parallèles universels entre le contrôle et le chaos. Aussi connu pour ses peintures murales et ses travaux à la bombe, HOXXOH se réfère souvent à l'attraction spirituelle, naturelle et instinctive qui engendre l'harmonie...

C’est un peintre français, né en 1961, faisant la jonction entre la figuration libre et à la scène Street art française des années 1980. Il est considéré comme un artiste précurseur, reconnu comme l'un des pionniers du mouvement Street Art en France. Il utilise le pochoir pour créer des œuvres colorées. Ici, le modèle n’est autre que la Joconde de De Vinci, réinterprétée de façon pixelisée et naïve avec les fleurs, le chat et le smiley. Le côté pixelisé est là pour interpeller sur les addictions aux nouvelles technologies et ainsi évoquer l’évolution du monde...

Sêma Lao est une artiste peintre autodidacte née en 1987 d’origine sino-allemande. Elle vit en Corrèze, après avoir longtemps vécu et peint à Limoges. Sêma Lao a commencé à peindre très jeune. Au fil des années son chemin a été ponctué de belles découvertes et rencontres surtout qui lui ont permis de s’exprimer pleinement et de développer son style. Elle expérimente diverses techniques (huile, acrylique, pastel sec et gras) avant de passer à la bombe aérosol en 2011 avec sa rencontre avec le graffeur DershOne (alias Goals). Depuis, les murs sont devenus un terrain de jeux privilégié et elle multiplie les projets et rencontres, en France et à l’étranger, entre toiles et murs. En 2012, le célèbre artiste urbain C215 (Christian Guémy), lui propose de venir peindre sur les murs de Vitry-sur-Seine, c’est le véritable coup d’envoi de sa carrière de street artiste muraliste. Ses œuvres représentent généralement des portraits, des visages (d’enfants surtout) aux expressions sincères et spontanées que l’artiste tente de retransmettre à travers une palette de couleurs saturées et des coulures maîtrisées.

Originaire des Pays-Bas, il vit et travaille à Maastricht. Il a débuté le graff à l’âge de 11 ans et un an plus tard entama ses études au collège professionnel de peinture aux Pays-Bas. Il a passé les huit années suivantes à étudier diverses disciplines artistiques dans différentes écoles à travers les Pays-Bas avant d'être diplômé de l’Académie d’art et de design St. Joost à Breda en 2004 avec une maîtrise en beaux-arts. Il est largement reconnu pour ses extraordinaires représentations oniriques d’histoires quotidiennes qui remettent en question nos plaisirs personnels et nos luttes, ainsi que la société en général. Côté technique, il utilise des peintures en aérosol, acryliques et encre... Il a voulu représenter ici une merlette qui crie, qui veut se faire entendre.

Mahn Kloix est né à Paris en 1980, et s'est établi à Marseille il y a 10 ans. Allant à la rencontre de toutes les personnes en lutte - que ce soit en France, aux Etats-Unis, en Turquie ou en Tunisie - il accompagne également les revendications de zadistes ou du mouvement Femen . Depuis septembre 2021, il a jeté son dévolu sur la représentation des mains à l'occasion de sa toute première expo personnelle, "Jeux de mains"...

D’origine française, Zabou vit à Londres depuis 2011, année où elle réalise un master en arts visuels. Sa spécialité: les portraits réalistes, de grands portraits en noir et blanc entourés de couleurs vives pour lesquels elle utilise uniquement de la bombe. Elle a 237 murs peints à son actif, dont une grande partie se situent à Londres. Pour celui-ci, il s’agit d’une femme allongée dans l’herbe, une image très reposante...