

Autrefois capitale de la soie, Lyon reste marquée par cette activité. Découvrez ses vestiges et replongez à l’époque des Canuts le temps de cette promenade au centre de la cité. En 1536, François Ier, conscient de la place de Lyon comme carrefour d’échanges avec les voisins transalpins, et sous l’influence de ses consuls, favorise le développement de la soie. Deux Piémontais, Turquet (Turquetti) et Nariz, apportent leur expérience et ouvrent des manufactures de soie : c’est le début de la Fabrique lyonnaise. Ce privilège octroyé par le roi débouche sur la création de la Corporation des ouvriers « en drap d’or, d’argent, et de soye ». Au début du xviiie siècle, Philippe de Lasalle, dessinateur et metteur en carte, apporte d’importants perfectionnements au métier « à la tire » qui devient le métier « à la grande tire » ; ce dernier permet la réalisation d’ouvrages subtils et de plus grande qualité. La soierie lyonnaise connaît un nouvel essor et son rayonnement dépasse largement les frontières du royaume. Au xixe siècle, Napoléon Ier soutient l’innovation de Jacquard pour développer la mécanisation des métiers à tisser. Cette modernisation incite les façonniers à quitter le Vieux Lyon et la Presqu’île où ils exerçaient leurs activités, entassés avec leurs familles dans des logements exigus, mal éclairés et vétustes. « La commune libre de la Croix-Rousse » située sur le plateau prélève moins de taxes et offre surtout un parc de logements neufs, de qualité, adaptés à l’installation des métiers avec de hauts plafonds renforcés et de vastes fenêtres. Les « canuts », terme considéré comme péjoratif par les maîtres tisseurs, s’établissent dans ce faubourg de Lyon et dans le quartier des Pentes au-dessus de la place Tolozan (rue Royale) et des Terreaux où les riches marchands soyeux sont installés. La commune de la Croix-Rousse est rattachée à Lyon en 1852. Durant le Second Empire, des travaux d’équipement apportent un meilleur confort : eau courante, chemin de fer, hôpital, funiculaires. L’électricité améliore considérablement le travail des tisseurs. À l’aube du xxe siècle, le déclin de la Croix-Rousse est inexorable. Les soyeux font construire des usines mieux adaptées aux progrès industriels et ils emploient une main-d’œuvre d’origine rurale plus docile que les canuts. L’avènement des textiles artificiels (nylon, polyester, acrylique…) porte un coup fatal à la soierie artisanale.
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