Femmes & Patrimoine - Des villas à Spa

Comme en montagne, on y accède par une étroite ruelle menant à Balmoral, par les coteaux boisés. Le chalet Marguerite est du à Jules Blaton, dont l’épouse se prénommait Marguerite. Une dalle en pierre encastrée dans la maçonnerie de la façade en conserve le souvenir. Couverte d’une toiture largement débordante, la villa évoque les chalets de haute montagne, avec une tendance à la fois rustique et pittoresque par ses volets en bois aux fenêtres, sa terrasse, son balcon traité comme une dentelle et son jardinet en surplomb offrant une vue superbe vers la ville.

Dans le prolongement de la Villa Fanny, le Vert Bois est une jolie villa d’angle qui donne sur la Promenade de Sept heures. C’est une femme qui en a été le maître d’ouvrage en 1850. Cette villa est accompagnée d’un jardinet clôturé par un muret et des grilles dont les barreaux se terminent par des fleurons. Une veranda d’angle prolongée par une marquise agrémente l’habitation qui a conservé son décor intérieur originel. Une seconde veranda, élégante par sa toiture courbe, s’appuie contre le pignon gauche et a bénéficié d’une restauration récente.La veranda, petite pièce en rez_de-chaussée, entièrement vitrée, permet de bénéficier de la vue vers le parc. Une façon de profiter de la nature tout en étant en milieu urbain. La marquise est un auvent en charpente de fer vitré, destiné à protéger l’espace libre devant une entrée.

Cette façade se signale par un étonnant bow-window. C’est un ouvrage en surplomb, généralement à trois pans, abritant une petite pièce et souvent surmonté d’un balcon. Ici, la menuiserie est remarquablement sculptée. Le bow-window repose sur deux paires de consoles également décorées et évoquant les modillons gothiques. Une telle réalisation est à elle seule la caractéristique essentielle de cette habitation. Son décor contribue grandement à l’intérêt de l’immeuble.

Édifiée en 1855, la villa Emma se distingue par son riche décor de style Art nouveau, réalisé à l’initiative de la maman du poète liégeois Félix Bernard, madame Bernard-Kepenne. On admirera la porte d’entrée, les accoudoirs des fenêtres en ferronnerie, la loggia richement décorée au centre de la façade, avec ses motifs floraux, les bandeaux de céramique vernissée ornés de tulipes et l’élégante veranda appuyée contre le pignon gauche. Comme il se doit, la villa s’accompagne d’un jardin fermé ici par des grilles dont les barreaux se terminent par des pointes.

La villa Léa et sa jumelle la villa Pol, sont précédées d’un jardinet et d’une cour fermée par une grille. D’inspiration néo-classique, elles présentent une façade enduite et peinte animée de bandeaux horizontaux. D’élégants perrons limités par des rampes en fer forgé conduisent aux entrées par une petite terrasse protégée par une jolie marquise ornée d’une rive en fonte.Bon nombre d’autres villas spadoises méritent un intérêt particulier et devraient être mises à l’honneur. Si les plus intéressantes sont inscrites à l’Inventaire du Patrimoine Immobilier Culturel de Wallonie (IPIC), aucune n’est encore protégée officiellement par le classement. Les villas contribuent au charme et à la beauté de Spa et de son cadre de vie. Image d’un passé somptueux, cette typologie liée aux villes thermales mérite toute notre une attention.

Dominant l’avenue, la villa Germaine est une imposante construction datant de 1895. Elle se remarque par sa tour carrée aux angles coupés et comporte les éléments caractéristiques de la villa spadoise : balcons, pignon à ferme débordante visible de la voirie et galerie extérieure couverte en bois. Le jardin est agrémenté d’une grotte artificielle et de rochers en ciment moulé.La ferme débordante est une ferme de la charpente assemblée en un triangle supportant les versants du toit débordant devant un pignon. Les pièces de bois qui la composent sont souvent décorées de motifs feuillagés.

En bordure de l’avenue, ces cinq habitations mitoyennes périurbaines, appelées autrefois Les Quintuplées, portaient à l’origine des prénoms de femmes. Villa Gabrielle (N°12), Villa Juanita (N°14), villa Jenny (N°16), villa Nelly (N°18), villa Colomba (N°20). Elles changèrent de nom par la suite.Ces 5 villas forment un ensemble dont la composition générale symétrique est axée sur la construction centrale (N°16). Plus haute, elle est personnalisée par un remarquable décor constitué d’une tête en ronde-bosse dans un grand médaillon, des motifs floraux et des draperies. Un petit fronton triangulaire couronne la façade. De part et d’autre de cette habitation, les deux bâtisses qui l’épaulent se signalent chacune par un remarquable balcon dont garde-corps et consoles sont métalliques et par des linteaux également métalliques, ponctués de disques et couronnés de masques et de motifs feuillagés. Les deux maisons extrêmes se distinguent par une grande lucarne couverte par une haute toiture.Cette catégorie de maisons mitoyennes se distingue des villas par un parcellaire étroit tout en utilisant du vocabulaire d’architecture lié à celles-ci.

La villa Orizaba, du nom d’une ville mexicaine, porta le nom de « Sainte-Marie » lors de son acquisition en 1919 par l’archevêché de Bucarest, puis en 1936 de Gemma Galgani, mystique italienne liée à la congrégation de la Passion de Jésus Christ. De style villégiature, la villa a été édifiée en 1895 pour Berthe et Robert Verhaeren, d’Ixelles. Elle se caractérise par un remarquable portique en bois surmonté d’un large bacon à l’étage, ajoutés lors de transformations entreprises au début du 20e siècle, et par ses rives de toiture décoratives. Au début des années 1960, la plaque portant le premier nom de la villa a été retrouvée et replacée dans l’immeuble.

Dans un jardin fermé par des grilles portant chacune l’initiale S, la villa Sophia a été construite en 1907. Une partie de la maçonnerie en moellons de grès est recouverte d’un enduit peint simulant le pan-de-bois et rappelant ainsi les constructions de style anglo-normand. La villa est caractéristique du style villégiature par son porche en bois protégeant l’entrée, son bow-window à trois pans et ses balcons à garde-corps en bois permettant de profiter agréablement du jardin

La villa Cécile, comme toutes les villas de cette avenue, est entourée d’un vaste jardin clôturé par des haies. Construite au début du 20e siècle, elle est élevée essentiellement en moellons de grès et en pan-de-bois au dernier niveau. Les entrées sont précédées de perrons abrités par des portiques en bois. Celui de l’entrée principale est surmonté d’un petit balcon également en bois.Le jardin occupe toujours une place importante autour de la villa. Entouré de grilles ou de haies, il est conçu pour la mettre à l’honneur tout en la préservant du monde extérieur. Arbres et arbustes d’essences locales apportent de l’ombrage en été, tandis qu’allées et chemins mènent à la découverte de plate-bandes de fleurs et parfois d’une pièce d’eau

Dans un jardin clôturé par des haies, des grilles et un portail en bois, cette villa a été construite en 1903. C’est une habitation en moellons de grès, dont certains pignons sont recouverts d’un enduit imitant le colombage. Elle fut appelée aussi Villa Alcyon, du nom d’un oiseau de la mythologie grecque, signe d’heureux présage.La rigueur de l’ordonnance néo-classique n’est plus que très rarement une référence pour la construction des villas de l’avenue. Les volumes complexes et plus irréguliers diversifient les façades qui extériorisent les fonctions des pièces intérieures.

Entourée d’un grand jardin, cette remarquable villa du début du 20e siècle porta le nom de « Ma Jacquy », prénom de la fille du propriétaire, un industriel liégeois, M. Deitz, bourgmestre de Spa en 1933. A la ferme voisine située dans le fond de la propriété, il donna le nom de « La Francinette », du prénom de sa seconde fille. On retrouve dans cette construction tous les éléments caractéristiques des villas spadoises d’inspiration anglo-normande : plan irrégulier avec de nombreux décrochements, maçonnerie de moellons de grès, faux-colombage, portiques, auvents et balcons en bois, toitures débordantes percées de lucarnes, épis de faîtage. La terrasse est agrémentée d’un remarquable ensemble décoratif de style Art Déco avec balustrade en céramiques vernissées, vasques et fontaine ornée de masques stylisés et de grenouilles. Cet aménagement a été classé comme monument par arrêté du 04.03.1986 en raison de sa valeur historique et artistique.

La villa Lilia, de style villégiature, est construite en moellons de grès striés de bandeaux de briques jaunes. Les fenêtres sont encadrées de briques rouges. La toiture débordante repose sur de grandes consoles en bois et présente des fermes débordantes ornées de motifs décoratifs en bois.Les larges débords des toitures sont destinés à abriter les murs de la pluie mais aussi du soleil en été. Ils sont soutenus par des consoles ou des aisseliers en bois, souvent finement travaillés. Epis de faîtage, girouettes, hautes souches de cheminées animent et décorent aussi souvent ces toitures si caractéristiques des villas spadoises. Chênes, hêtres verts, hêtres pourpres, tilleuls, châtaigniers, charmes, pins, ornent les propriétés et les vastes jardins en établissant une merveilleuse liaison de continuité avec le bâti. 

Cette jolie villa cossue construite en 1882 se caractérise par sa tourelle d’angle de plan carré et par sa maçonnerie alternant des briques de couleurs différentes pour souligner les encadrements de portes et de fenêtres et les chaînages d’angle. L’entrée est protégée par un portique aux colonnettes en fonte surmonté d’une longue terrasse au garde-corps en fer forgé. Terrasses et balcons permettent de profiter pleinement du jardin. Ceux-ci sont caractéristiques des villas des stations thermales, inscrites dans un cadre verdoyant.Les importantes chroniques de l’hygiène, développées dans les revues d’architecture dès la fin du 19e siècle, vantent les mérites des constructions en milieu rural. Le besoin de bâtir des maisons à la campagne s’y ressent de façon récurrente. Les citadins nantis veulent se reposer au grand air, loin des fumées industrielles, bénéficier d’un cadre vert puis par la suite pratiquer des sports. Spa est le lieu idéal.

Cette villa fut occupée par la première femme échevine de la ville de Spa en 1982, Colette Séquaris.Connue sous le nom de villa de l’Amblève, elle se personnalise par une tour de plan carré et présente de nombreuses caractéristiques des villas spadoises de style anglo-normand. L’enduit peint en faux-colombage, le balcon en bois la rattachent à ce style.Le style anglo-normand est très apprécié à Spa dès la fin du 19e siècle. La station balnéaire normande de Deauville est alors une des sources d’inspiration pour de nombreux architectes et futurs propriétaires de villas à Spa.

Dans un jardin en pente ayant conservé son aménagement d’origine, la villa Madona s’inspire des chalets de montagne. Construite de 1880 à 1882, elle porte aujourd’hui le nom de Clair Bois. Un portique en bois surmonté d’une large terrasse, un toit débordant reposant sur des consoles en bois, dont certaines sont ornées de motifs décoratifs

En retrait dans un jardin, la villa Alexandra est une villa de style moderniste, construite en 1939. Son volume presque cubique est animé par des décrochements et des oriels à trois pans, dont celui situé côté rue est recouvert d’un enduit blanchi. Les menuiseries d’origine, caractérisées par de fines horizontales, ont fort heureusement été conservées. L’apogée de la période de construction des villas spadoises est atteinte à l’aube du 20e siècle. Elle s’interrompt avec la première guerre mondiale puis reprend durant l’entre-deux-guerres, avec des constructions teintées de modernisme. Par après, le phénomène de villégiature s’essouffle petit à petit au profit de l’engouement pour les voyages lointains, de plus en plus aisés.En retrait dans un jardin, la villa Alexandra est une villa de style moderniste, construite en 1939. Son volume presque cubique est animé par des décrochements et des oriels à trois pans, dont celui situé côté rue est recouvert d’un enduit blanchi. Les menuiseries d’origine, caractérisées par de fines horizontales, ont fort heureusement été conservées. L’apogée de la période de construction des villas spadoises est atteinte à l’aube du 20e siècle. Elle s’interrompt avec la première guerre mondiale puis reprend durant l’entre-deux-guerres, avec des constructions teintées de modernisme. Par après, le phénomène de villégiature s’essouffle petit à petit au profit de l’engouement pour les voyages lointains, de plus en plus aisés.

Cette remarquable villa implantée au milieu d’un grand jardin a été construite en 1889 sur les plans de l’architecte Charles Soubre pour Georges Frère-Orban, comme l’attestent les ancres formant les initiales F et O sur l’une des hautes souches de cheminée. De style villégiature d’inspiration anglo-normande, elle est en partie recouverte de faux colombages peints à l’étage. Des fenêtres à croisée, en bois mouluré, sont ornées de têtes grimaçantes sous le linteau. De hautes toitures débordantes conservent d’exceptionnelles rives en bois sculpté et reposent sur des consoles également décorées de masques. Les boiseries, naturellement présentes dans les châssis, les rives, les garde-corps, sont toujours peintes de couleurs assez vives. Elles offrent ainsi une animation aux façades et une variété de teintes qui tend à disparaître de nos jours.Le pan-de-bois, tradition séculaire, mais surtout le faux-colombage, sont particulièrement appréciés aux pignons des villas des cités thermales pour leur effet décoratif. Le pan-de-bois est un ensemble de pièces de charpente assemblées dans un même plan. Le remplissage entre ces éléments de bois est traditionnellement réalisé en torchis ou en briques. Le faux-colombage, très apprécié dès la fin du 19esiècle, donne un aspect semblable au pan-de-bois, mais il est en fait un décor en enduit de ciment peint sur la maçonnerie.

En contrehaut de la route, la villa Madeleine a été construite entre 1890 et 1900 dans un style s’inspirant des petits châteaux. L’entrée est protégée par un portique composé de fines colonnettes en métal peint, surmonté d’un long balcon protégé par un garde-corps en fonte. Une petite tour de plan carré surmonte l’entrée dans l’axe. La villa est entourée d’un grand jardin bordé de haies.

La villa Marie-Henriette est une demeure recouverte d’un enduit peint. Elle est personnalisée par une tourelle d’angle octogonale coiffée d’un toit en pavillon. Une dalle insérée dans la maçonnerie sous la corniche porte encore le nom de la villa. Un portique en bois peint protège l’entrée. La tour est fréquente dans les villas du 19e et du début du 20e siècle, Son rôle est avant tout décoratif, tout en symbolisant la puissance qu’elle représentait dans le passé