REVIGNY-SUR-ORNAIN : GRANDE BOUCLE NORD

La statue de Maginot est l’œuvre de Gaston Broquet, sculpteur né à Void et ancien combattant de la Première Guerre Mondiale. Elle se situe rue Aristide Briand, dos au parc Mitterrand, elle fut inaugurée le 27 octobre 1935, elle le représente debout. Sa main droite en appui sur une canne, sa main gauche placée sur les plans de la ligne de fortifications portant son nom. Démolie par les allemands en 1942, elle est refaite à l’identique en 1950. André Maginot est né à Paris le 17 février 1877 et meurt à Paris le 6 janvier 1932. Auditeur au conseil d'État à 23 ans, André Maginot est élu député de la Meuse en 1910. Il se spécialise dans l'étude des questions militaires. Plusieurs fois secrétaire d'Etat et ministre, il est sous-officier durant la Grande Guerre, et est très grièvement blessé. En tant que ministre de la Guerre de 1922 à 1924 et de 1929 à 1932, il active la réalisation du programme de fortifications. Le 28 décembre 29, il présente aux députés son projet de loi de financement qui est voté le 14 janvier 1930 accordant sur cinq ans 2 900 millions de francs pour la défense terrestre des frontières. Par des additifs, le total des crédits s'élève à 3 442 millions à la fin de 1930 avec cette répartition en coûts de travaux : 55 % pour la Lorraine, 26 % pour l'Alsace, 10 % pour les Alpes. Fin 1936, le système défensif est terminé, baptisé " ligne Maginot " par les journalistes, ayant coûté environ 5 milliards de francs soit 1,6 % des dépenses budgétaires de la période 1930-36. Il meurt en 1932, emporté en quelques jours par la typhoïde.

Arrivés au milieu du Parc, nous pouvons admirer, sur une colonne de pierre la Statue de Mercure (1890). Elle provient des fonderies de Tusey (près de Vaucouleurs).

Nous rejoindrons l'ancien canal de l'Ornain aujourd'hui asséché qui forme un sentier au milieu de Revigny et passe derrière les jardins pour rejoindre ensuite la voie Saint Jean.Le canal, long de 11 kilomètres, qui alimentait les moulins de la Ville et le moulin d’Amont prenait naissance à la limite des territoires de Revigny et de Laimont. Creusé entre les 10ème et 12ème siècles, il alimentait en eau les fossés de la Maison Forte et rejoignait la Chée à Alliancelles.Le moulin de la Ville devient très vite insuffisant pour la population de Revigny. Le Sieur Delamotte est autorisé à construire un moulin à eau sur son fief des « Gravières », ainsi qu’un canal pour l’alimenter. En 1805, il existait également un petit moulin, dit « moulin des Bas-Champs » en aval du Moulin de la Ville, ce qui portait à quatre le nombre des moulins à Revigny. En période estivale, les canaux manquent d’eau et les moulins ne peuvent moudre le grain. Il est donc nécessaire de trouver d’autres activités. Le Moulin Guillaume, dit Moulin de la Ville, qui possède toujours une huilerie, installe une pilerie d’écorces. Vers 1850, le moulin des Gravières se dote également d’une pilerie d’écorce ainsi que d’une batterie. Vers la fin du siècle, les habitants cessent de faire moudre leur grain : ils préfèrent le donner aux boulangers nouvellement installés qui cuiront leur pain en échange. Les batteries des moulins sont abandonnées et le moulin des Gravières trouve sa reconversion dans le broyage –fort rémunérateur- des nodules de phosphates de chaux (les coquins) utilisés comme engrais. Les autres meuniers se convertissent à leur tour à la fabrication d’engrais. 1873, Alcide Bister, propriétaire de gisements de coquins, rachète le moulin de la Ville et le modernise. L’arrivée du « Tacot », train à voie métrique, qui passe devant son moulin, permet le transport des sacs vers la gare de Revigny d’où ils sont expédiés vers d’autres régions. Le dernier quart du 19ème siècle, les machines à vapeur vont remplacer peu à peu les machines hydrauliques pour la production d’énergie. Les moulins de Revigny produisent à cette époque de 500 à 660 quintaux d’engrais. Mais d’autres types de phosphates viennent concurrencer les coquins et, au début du 20ème siècle, une nouvelle reconversion est indispensable : le « moulin des Bas- Champs » devient une fabrique de meubles, puis une ferme, celui « des Gravières », racheté par Monsieur Oudot, devient un atelier de mécanique et de vente de machines agricoles jusqu’à sa fermeture, en 1983.Le Moulin de la Ville connaît une toute autre activité : utilisant toujours la force hydraulique pour produire de l’électricité, on y fabrique des articles en ciment. Alcide Bister tente également de produire des statues animalières, d’après les modèles de Prosper Lecourtier. Deux lions et deux vaches, grandeur nature, sortent des ateliers.Les deux vaches sont toujours visibles, l’une dans une propriété privée de Revigny Avenue du Général Leclerc, l’autre, classée monument historique, trône fièrement au-dessus de la fontaine de Villotte-devant-Louppy, commune dont Alcide Bister est originaire et où il est inhumé. En 1967, la digue du « Pont à la Nef » est rompue. Le canal qui alimentait le moulin de la Ville se tarit. Peu à peu comblé, il n’en reste aujourd’hui qu’une partie du tracé. (texte extrait de "Revigny d'hier à aujourd'hui" par Bernard Parisse - 1999)

Nous poursuivons sur ce sentier jusqu'à ressortir sur la voie Saint-Jean afin de rejoindre la rue de Vautrombois. Nous continuons sur 300 mètres environ jusqu'à la stèle en mémoire des tirailleurs qui ont abattu le Zeppelin le 21 février 1916. L'incendie nocturne du zeppelin fut visible dans un rayon de 20 km. Les victimes furent inhumées au cimetière militaire de Rembercourt aux Pots. Le lendemain, la prime de 10 000 F promise par le journal "Le Matin" au premier canonnier abattant un zeppelin fut remise par le Ministre de la Guerre.

Ancienne ligne ferroviaire de Revigny-sur-Ornain - Sainte-Ménehould - Vouziers - Amagne Les anciens se souviennent de la micheline qui passait ici et empruntait en amont le pont dit de Vouzier. La défaite de 1870 va mettre en évidence le déficit de lignes ferroviaires stratégiques, de ce fait, les autorités militaires vont imposer un maillage, voir un suréquipement de la région Nord-Est. La ligne Revigny-sur-Ornain - Sainte-Ménehould - Vouziers - Amagne est construite et aménagée dans ce contexte, mais aussi, dans la dynamique du plan "Freycinet", ingénieur à qui nous devons le célèbre gabarit des péniches. Ce plan n'était pas accès uniquement sur le transport fluvial. Il concernait également le transport ferroviaire et l'aménagement portuaire. La ligne s'est fermée aux voyageurs le 28 septembre 1969 et quelques mois plus tard, en début d'année 1971, au service de marchandises. Tout au long de son tracé, bien visible encore aujourd'hui, nous trouvons un grand nombre d'ouvrages d'art, de bâtiments. Certaines de ces infrastructures, maisons de garde-barrières, gares, sont devenues des habitations comme ici à Revigny.

Cimetière militaire (rue du Souvenir français) édifié près de l’hôpital militaire qui accueillait, durant la première guerre mondiale, 700 blessés par jour. Un train arrivait en gare toutes les 30 minutes.Cette nécropole inaugurée le 24 septembre 1916, rend un hommage bouleversant à tous les soldats tombés sur les champs de bataille de Verdun et de Champagne. 1 313 tombes y sont recensées dont deux datant de la seconde guerre mondiale.

Vous découvrirez cette tragédie en cliquant sur le lien ci-dessous : www.youtube.com/watch?v=weqcwc5bawo