Dax est son milieu

Le départ de la visite s'effectue sur le balcon de l'Adour, entre les Thermes et le Splendid.

L'établissement de la ville sous le règne de l'empereur Auguste (27 av. J-C – 14 ap. J-C) répond à un choix géographique stratégique lié au franchissement de l'Adour. À cet endroit, le fleuve et ses plaines inondables (les barthes) se rétrécissent, facilitant le passage d'une rive à l'autre. L'Adour constitue aussi une voie commerciale essentielle : à Dax transitaient les marchandises redistribuées dans toute l'Europe via le port de Bayonne.

Quand le niveau de l'Adour est au plus bas, les vestiges des anciens ponts de Dax sont visibles. Ils se situaient plus en aval du pont actuel et débouchaient entre le Splendid et les Thermes (où s'élevait autrefois le château fort de Dax). Avec ses deux tours fortifiées, le pont médiéval en pierre ressemblait à celui d'Orthez ou de Cahors. En mauvais état au milieu du XVIIIe siècle, il est finalement emporté par la crue historique de 1770. Après plusieurs années de traversée en bac et un pont en bois provisoire, un pont en chêne (le pont Bérard) est finalement bâti à partir de 1792. Le pont actuel, conçu par l'ingénieur des ponts et chaussées Henri Crouzet, est inauguré en 1857.

Traversez au pied du pont et empruntez la promenade des remparts en longeant le parc Théodore Denis. Vous vous trouvez sur le rempart romain du IVe s. qui encerclait autrefois toute la ville. Celui-ci constituait autant une barrière militaire, qu’une digue contre les inondations. En effet, certains quartiers comme Saint-Pierre, sont longtemps restés inoccupés, car trop souvent inondés.

Descendez les marches, puis dirigez-vous vers la place des Salines par le cours Pasteur. À cet endroit, en 1862, Claude Lorrin découvre sur sa propriété un gisement de sel gemme alors qu'il recherchait de l'eau thermale. C'est alors que commence l'exploitation du sel à Dax. Malgré la fermeture des galeries en 1894 et le remblaiement du puits, la place s'effondre à plusieurs reprises (1924, 1925, 1928, 1950), transformant les lieux en un trou gigantesque. En 1979, l'immeuble Biraben (le grand bâtiment qui confronte la place) est évacué. Il fait toujours l'objet d'un arrêté de péril. L'usine se trouve aujourd'hui en bord de voie ferrée (rue des Salines), au sud de la ville et produit 40 000 tonnes de sel par an.

Prenez la rue des Barnabites, tournez à droite rue des Fusillés et dirigez-vous vers la Fontaine Chaude. Issues de l'élévation des Pyrénées entre – 40 et – 20 millions d'années, les résurgences d'eau thermale furent un atout majeur dans l'installation des premières populations en bord d'Adour, bien avant l'époque romaine. Aménagée au moins au IIe s., la fontaine avait déjà un usage curatif, avec la présence de thermes, mais aussi domestique et cultuel. Depuis cette époque sont exploitées à la fois les sources naturelles et les boues formées par l'émergence de l'eau chaude dans les limons de l'Adour. Les premiers établissements thermaux s'établissent logiquement sur la rive gauche de l'Adour, à l'emplacement des sources. La Fontaine Chaude a été réaménagée à de nombreuses reprises au cours de son histoire. Le monument néo-grec que vous voyez date de 1814.

Continuez par la rue de la Fontaine Chaude jusqu'au cours de Verdun et arrêtez-vous devant les Thermes. Comme pour toutes les stations thermales de France, il faut attendre la deuxième moitié du XIXe s. pour que la station dacquoise connaisse son premier âge d'or. En plus des thermes historiques tels que Les Baignots ou les Bains Saint-Pierre, de grands établissements thermaux voient le jour : - Les Grands Thermes sont construits en 1871 et détruits en 1991 pour y établir un nouvel établissement conçu par l'architecte Jean Nouvel. - Le château fort de Dax ayant perdu son utilité, il est démoli en 1891. Dax-Salin-thermal est inauguré en 1894, remplacé par l'hôtel Splendid en 1929. Dax compte aujourd'hui 13 établissements thermaux.

Continuez vers l'avenue Eugène Milliès-Lacroix et tournez à gauche rue de Berdot. Le développement urbain de Dax est fortement lié à l'essor du thermalisme, à l'image du quartier thermal qui naît à la fin du XIXe siècle. Il s'agit d'un nouveau quartier de villas individuelles (rues Chanzy et Tuc d'Eauze et boulevard Carnot) qui s'implante non loin des thermes. C'est là qu'élisent domicile les classes sociales privilégiées : médecins, hommes de loi, officiers municipaux. Certaines de ces villas proposaient des chambres à la location pour les baigneurs ou des pensions de famille, comme la villa Odette (aujourd'hui hôtel Beausoleil, 38 rue du Tuc d'Eauze).

Vous rejoignez votre point de départ en empruntant le cours Foch. Vous admirez au passage plusieurs œuvres murales de Street-Art ainsi que la salle de l'Atrium que vous pourrez mieux découvrir à travers les autres balades proposées sur www.baladesudlandes.fr