Les Rives de Beaugency

Ici, la vue sur la Ville de Beaugency est imprenable. Depuis 2007, un partenariat réunit le Conservatoire d’espaces naturels et la Ville de Beaugency autour de la valorisation du site et de ses richesses naturelles. A l’aval du pont, sur l’île aux sternes, vous observerez entre avril et août, environ 7 000 individus de mouettes et de sternes venus nicher ici pour échapper aux prédateurs. Un panneau vous aidera à les identifier et à comprendre les menaces qui pèsent sur eux. A l’amont, vous découvrirez la dynamique fluviale et ses impacts sur la biodiversité. Pendant l’été, vous pourrez observer un tapis vert et jaune. C’est la Jussie à grandes fleurs qui, introduite d’Amérique du Sud en France au début du 19e siècle, a rapidement comblé le Trou César et se propage aujourd’hui sur les deux rives de la Loire, notamment dans les eaux stagnantes. Véritable fléau, elle appauvrit l’eau en oxygène et empêche tout développement d’autres espèces.

Voici l’entrée du site naturel, la découverte du jardin sauvage commence ! Avant de partir pour environ 2 km de balade en pleine nature, montez sur le promontoire derrière la haie, vous y découvrirez d’autres espèces d’oiseaux typiquement ligériennes. Le cheminement est libre sur le parcours balisé mais attention quelques règles s’imposent ! En effet, les Rives de Beaugency appartiennent au site Natura 2000 « Vallée de la Loire dans le Loiret », elles intègrent ainsi un vaste réseau de sites naturels remarquables reconnus à l’échelle européenne. Saviez-vous que toute l’année, les Lapins de garenne nous aident à entretenir les milieux ouverts ? En effet, en mangeant leurs racines, ils limitent le développement des arbustes qui fermeraient l’espace sans eux ! Entre mai et septembre, ils sont assistés par un troupeau de vaches charolaises appartenant à un éleveur voisin.

Ici les berges sont abruptes. Peut-être aurez-vous la chance d’observer un Martin-pêcheur d’Europe ou une Hirondelle de rivage qui niche dans les berges abruptes en y creusant un nid ? Entre mai et septembre, vous observerez la Saponaire, ou Savon des fossés, qui a la propriété de faire mousser l’eau. C’est pourquoi, ses feuilles et ses fleurs mais surtout ses racines ont longtemps été utilisées comme savon. Pratique pour qui veut se laver les mains en randonnée !

Ici, la forêt, composée de Peupliers noirs et de Saules blancs, se développe sur les dépôts d’alluvions transportés par la Loire. En nette régression en France et en Europe, cet habitat d’intérêt européen présente un enjeu écologique fort notamment pour de nombreuses espèces d’insectes et d’oiseaux. Ici le bois mort est roi ! Au-delà de la barrière, c’est le territoire du Castor d’Europe, le plus gros rongeur d’Europe et une espèce emblématique des bords de Loire. Cette partie du site fait donc l’objet d’une protection réglementaire stricte (Arrêté préfectoral de protection de biotope). Il est interdit d’y pénétrer en visite libre afin de ne pas déranger cet animal plutôt farouche.

Cette prairie humide, qu’on appelle mégaphorbiaie, est caractérisée par une végétation luxuriante, haute et dense (salicaire, lysimaque) qui sans intervention disparaît au profit des saules. Afin d’empêcher la disparition de la boire (mare ligérienne) par atterrissement, la plupart des arbres ont été bûcheronnés, d’autres ont été taillés en têtard. Cette taille traditionnelle consiste à étêter régulièrement l’arbre toujours au même endroit. Les coupes répétées forment un bourrelet de cicatrisation qui donne l’impression d’une grosse tête, d’où leur nom de « têtard ». En vieillissant, les têtards se creusent et forment ainsi un refuge pour de nombreuses espèces animales !