Parcours Art Nouveau

À l’angle de la rue Promenade de Quatre Heures, cette habitation qui remonterait à la fin du 18ème siècle a été rénovée au début du 20ème siècle en recouvrant la façade d’un cimentage aux motifs décoratifs inspirés par l’Art nouveau : fleurs et autres sujets végétaux stylisés ondulants, têtes féminines à longue chevelure. Une diversité formelle est apportée dans les garde-corps des balcons et des accoudoirs en fer forgé, aux motifs inspirés du monde végétal également

L’industriel liégeois Victor COLLARD s’adressa à l’architecte Gustave CHARLIER pour lui construire cette seconde résidence en 1902 en plein centre de Spa. La riche décoration de la façade, en briques vernissées, emprunte ses motifs au monde végétal. Au centre, une fleur de tournesol en ferronnerie est appliquée entre les fenêtres des étages. Sous la large corniche concave et débordante, des panneaux de céramique représentent des coquelicots en fleurs. De riches motifs végétaux ornent également les courbes des ferronneries des balcons et du bow-window. De nouvelles possibilités offertes par le fer forgé y sont démontrées. Tous les châssis d’époque aux lignes courbes et de teinte d’un vert plus soutenu ont été conservés. Au rez-de-chaussée construit en pierre calcaire, des chapiteaux de part et d’autre de l’entrée cochère et de la vitrine sont ornés de feuillages de lierre et de lézards. Tous ces matériaux réunis offrent un ensemble coloré et décoratif absolument unique. Les qualités architecturales et artistiques de cet immeuble ont été reconnues officiellement par un arrêté de classement pris en 1989. Il protège non seulement la façade côté rue, mais aussi la toiture et la façade côté cour plus dépouillée, ainsi que la cage d’escaliers et le plafond peint d’une pièce au 1er étage.

Cette intéressante maison a été bâtie au début du 20ème siècle sur les plans de l’architecte Marcel HANSEN. On y retrouve toutes les caractéristiques du style Art nouveau. Le parement donne une grande luminosité à la façade. Il se compose de briques blanches interrompues par trois bandeaux de pierre calcaire gris au niveau du bel étage. Le haut soubassement de moellons de grès et calcaire est percé d’une grande fenêtre de cave à encadrement sinueux. Elle est protégée par une belle grille en fer forgé sous un panneau de mosaïque formant un décorde fleurs rouges. À hauteur des passants, ce panneau, très moderne pour l’époque, participe à la polychromie de la façade. La menuiserie de la porte appartient aussi au style Art nouveau. De même que la fenêtre qui la surmonte, avec son arc brisé en briques bleu clair et son panneau de sgraffites en partie effacé. Le sgraffite est un dessin incisé au fin burin dans un enduit mural frais appliqué sur un fond de stuc coloré. Ces lignes du dessin incisé rendent les figures bien lisibles pour le spectateur. Cette technique nécessite une exécution rapide et une grande dextérité. À droite, à l’étage, le bow-window est soutenu par une triple console en fer forgé dont le dessin et les courbes suggèrent finesse et légèreté. Sous la corniche, des panneaux de sgraffites décoraient les impostes semi circulaires. Toutes les menuiseries d’origine sont conservées, avec, pour les plus grandes, leurs vitraux colorés. Le bâtiment que vous apercevez au bout de la place, à gauche, est l’Hôtel de Ville de Spa. Revenez vers l’Office du Tourisme et tournez à droite dans la rue du Marché. Empruntez la rue Royale en restant sur le trottoir de droite. À votre gauche, vous apercevez le Casino et les Anciens Bains. L’ancien établissement thermal de Spa fait partie du Patrimoine exceptionnel de Wallonie depuis octobre 2016. Les travaux de restauration en cours laisseront la place à un hôtel de luxe, avec commerces, appartements et places de parking. Vous voici maintenant Place Royale. À votre droite, vous apercevez le Parc de Sept-Heures et le Pavillon dit des « Petits Jeux » qui accueille aujourd’hui une micro-brasserie : LA BOBELINE. Autre Patrimoine exceptionnel de Wallonie, la Galerie Léopold II que vous apercevez derrière le pavillon, est un promenoir couvert typique des villes d’eaux de la fin du 19ème siècle. Il relie ce pavillon au Pavillon Marie-Henriette (dans le fond du parc), également classé. Regardez à présent en détail l’immeuble en briques rouges situé à l’entrée de l’avenue Reine Astrid.

A l’angle de l’avenue Reine Astrid et de la rue du Fourneau, l’immeuble a été édifié au début du 20ème siècle sur les plans de l’architecte Marcel HANSEN qui signa aussi les plans de nombreuses villas spadoises. De style éclectique, la construction offre quelques éléments architecturaux Art nouveau. Du côté de l’avenue Reine Astrid, deux panneaux de sgraffites agrémentent la façade par ses décors floraux. Deux fenêtres à arc outrepassé, l’une côté avenue et l’autre côté parc, représentatifs également du courant Art nouveau, sont visibles sur les façades. L’Art nouveau s’inspira de plus en plus d’autres styles, (néo)mauresque ou arabe, dont l’exotisme apporte encore plus d’originalité. L’avenue Reine Astrid compte une autre perle de l’Art nouveau mais cette villa est plus éloignée (à environ 1 km du centre de Spa, du côté gauche de l’avenue, en direction de Theux). Nous vous conseillons de vous y rendre en voiture.

" Villa Emma ". Cette maison, édifiée en 1855 et entourée d’un joli jardin bordé de grilles peintes en vert clair, offre un décor Art nouveau apporté à l’initiative de la mère du poète liégeois Félix BERNARD. Des bandeaux horizontaux en céramique vernissée ornés de tulipes au feuillage sinueux soulignent les niveaux. Une élégante véranda est adossée au pignon gauche. Caractéristique du style Art nouveau, la céramique recouvre partiellement ou parfois totalement certaines façades. Ces carreaux sont soit créés spécialement pour un bâtiment, soit de production standardisée, pour pouvoir être choisis et assemblés en suivant les modèles des catalogues des firmes artisanales qui les réalisent. La porte d’entrée présente une intéressante menuiserie agrémentée d’éléments décoratifs en fer forgé. Au centre de la façade, la loggia supportée par des consoles métalliques est encadrée de colonnettes autour desquelles s’enroule du lierre. Aux fenêtres de l’étage, de remarquables accoudoirs en fer forgé témoignent de la qualité du travail de l’artisan et de l’influence du monde végétal dans les ouvrages de ferronnerie Art nouveau.

La façade de cet immeuble est recouverte d’un enduit blanc comprenant des éléments décoratifs empruntés à l’Art nouveau. Le plus remarquable est la large frise courant sous la corniche avec son fin décor floral en arabesque. C’est ce motif qui orne également la clé des linteaux des fenêtres du 1er étage. Des fleurs ponctuent aussi les angles des appuis et les parties supérieures des montants de chaque fenêtre. Aux linteaux des fenêtres du 2ème étage, la clé est ornée de visages féminins et de guirlandes en relief.

Au centre de la place, cet immeuble a été recouvert d’un enduit décoratif influencé très discrètement par l’Art nouveau : de fins bandeaux horizontaux en relief relient toutes les baies entre elles. Les éléments décoratifs floraux traditionnels se mêlent parfois à des apports plus proches de l’Art nouveau. Le but est d’embellir les édifices et offrir à la ville un attrait supplémentaire.

À l’angle de la rue de Barisart, un haut immeuble d’habitation peint en blanc présente de nombreux éléments décoratifs au vocabulaire propre à l’Art nouveau : panneaux à motifs floraux et libellules stylisées sous les fenêtres des étages, décors feuillagés des pilastres entre les baies du rez-de-chaussée, encadrements finement moulurés entourant les fenêtres. La corniche débordante est soutenue par de petites consoles en bois sculpté. À l’angle, un garde-corps en fer forgé protège un petit balcon donnant sur les deux rues.

Tout près de l’immeuble situé à l’angle de la rue du Viaduc, une étonnante habitation étroite est recouverte d’un cimentage homogène inspiré par l’Art nouveau. La nature comme principe de la forme est mise en scène élégamment au-dessus de la fenêtre à colonnette, où s’entrelacent des courbes gracieuses de tiges et de longs feuillages ondulants. La corniche est soutenue par quatre petites consoles ornées chacune d’une fleur en bouton et d’un feuillage dense. De part et d’autre de la clé de la fenêtre du 2ème étage, des motifs sinueux en «coup de fouet» suggèrent dynamisme et mouvement

Cette façade peinte en blanc présente un bel enduit décoratif Art nouveau. Au-dessus des fenêtres du 1er étage, trois panneaux aux motifs entrelacés et courbes occupent les allèges. Chaque fenêtre des étages est entourée d’une fine moulure ornementale et chaque appui est souligné par une moulure supplémentaire à bec, caractéristique du style de l’époque. La corniche est soutenue par de petites consoles décorées de motifs feuillagés. A présent continuez votre chemin vers la Place des Ecoles que vous atteindrez en tournant à droite et en montant la rue. Pour profiter de la meilleure vue sur cet admirable ensemble de maisons, dirigez-vous vers le parking de la place.

Le « Rayon de soleil » est l’habitation personnelle de l’architecte Arthur NOEL, construite en 1908. Ici, les éléments décoratifs qui ornent la façade font référence à un Art nouveau géométrique. On admirera tout particulièrement le remarquable garde-corps en fer forgé du balcon dont les parties latérales offrent un jeu de courbes et de contre-courbes particulièrement représentatif du courant Art nouveau. Les châssis d’origine sont toujours en place. Certaines fenêtres sont agrémentées de vitraux. Un forgeron peut plier le fer forgé pour lui donner des formes rappelant celles, fluides, de la nature. Au début du 20ème siècle cet artisanat a atteint une apogée dans le traitement de ce matériau

« Les Marronniers » et « Les Papillons ». Ces deux habitations aux façades en briques jaunes ont été construites en 1905. Leurs noms évoquent la nature, sujet apprécié par le mouvement Art nouveau. Au-dessus de chaque porte d’entrée et des fenêtres du 2ème étage, des panneaux de sgraffites personnalisent chacune des deux habitations : décor de feuilles et de fleurs de marronniers au n° 31, motifs floraux et papillons au n° 33. De belles ancres en fer forgé de forme sinueuse, référence supplémentaire à l’Art nouveau, ornent les deux façades. Tous les châssis d’origine sont conservés. Au n° 31, les deux grandes baies de gauche aux étages donnent accès chacune à un balcon au garde-corps en fer forgé ouvragé. Au n° 33, un bow-window a été ajouté en 1914 à la place du balcon du 1er étage. Des vitraux y reprennent la thématique des papillons. Les corniches débordantes sont soutenues par de fines consoles en bois sculpté.

L’immeuble présente deux panneaux décoratifs et une belle corniche d’inspiration Art nouveau. La façade est animée par un jeu de bandeaux horizontaux de briques blanches contrastant avec les briques rouges du parement. La polychromie est un élément extrêmement important dans l’architecture Art nouveau. Elle est apportée par la diversité des matériaux et par les panneaux décoratifs. Montez à présent jusqu’au haut de la Place des Ecoles et tournez à gauche. Le haut de la place est fermé par un petit groupe d’habitations dont une présente des éléments Art nouveau.

« Villa Mon Rêve ». Cette villa a été construite en 1899 sur les plans de l’architecte Émile PETIT. Un enduit décoratif recouvre la façade. Le garde-corps du balcon est un bel ouvrage en fer forgé plus particulièrement tinté d’Art nouveau. Quittez la Place des Ecoles et descendez la rue. Au bas de la place, tournez à droite dans la rue des Capucins. Au bout de la rue, vous voici arrivés à la Place Achille Salée. Les visiteurs un peu fatigués tourneront à gauche et retrouveront l’Office du Tourisme en descendant la rue Dr Henri Schaltin, à gauche de l’église Saint-Remacle de style roman-rhénan. Construite en 1885, elle reflète la prospérité que connaissait Spa à la fin du 19ème siècle. Les visiteurs plus endurants tourneront à droite et monteront la rue du Waux-Hall qui devient ensuite la rue de la Géronstère. Leur effort sera récompensé en découvrant les deux dernières habitations du parcours « Art nouveau » ainsi que le prestigieux bâtiment du Waux-Hall. Cette ancienne «maison de jeux et d’assemblées» date de 1770 et serait le plus ancien casino d’Europe encore debout. Vous apercevrez ce vaste édifice rose pâle à votre gauche, au bout d’une dizaine de minutes de marche. Ce bâtiment, classé en 1936, est inscrit sur la liste du Patrimoine exceptionnel depuis 1993 et sur celle de l’Institut du Patrimoine wallon depuis 1999. Poursuivez votre chemin en montant la rue de la Géronstère sur le trottoir de gauche. Les maisons N°14 et N° 24 constituent les ultimes étapes de ce beau parcours.

Un enduit décoratif d’inspiration Art nouveau recouvre la façade de cette petite habitation traditionnelle. Des panneaux aux motifs végétaux stylisés entre les fenêtres, des fleurs en relief sous la corniche sont autant d’éléments empruntés au style à la mode au tout début du 20ème siècle. Les fenêtres, la porte et les panneaux décoratifs sont, de plus, mis en valeur par des encadrements courbes et sinueux en relief sur l’ensemble de la façade.

Cette façade traditionnelle a été embellie par un enduit décoratif soigné associant au niveau des linteaux des fenêtres des motifs végétaux stylisés et des visages féminins en relief. Les chevelures ondulantes soulignent les courbes des linteaux des fenêtres de l’étage. Prétexte à des jeux de courbes sinueuses, les longues chevelures féminines, tout comme les éléments végétaux, sont fréquents en Art nouveau. Voici la fin du parcours « Art nouveau » qui vous a fait découvrir 17 trésors du patrimoine de notre ville thermale, candidate à une inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO avec les « Grandes Villes d’eaux d’Europe ». Nous espérons que vous avez apprécié toutes les richesses de ce courant artistique et que vous aurez eu de vrais coups de cœur en admirant certaines façades.