Sentier du Grand Alprech

Trésors Naturels : Le Cap d'Alprech, d'une superficie de 12 ha sur la commune de Le Portel, culmine à 50m d'altitude. La falaise est coupée au sud par la crique de Ningles, environnée de prairies humides parcourues de murets de pierres sèches. Depuis le sentier, vous aurez une vue imprenable sur la mer et les criques de sable blanc qui jalonnent le site. L'histoire récente a perturbé cette harmonie : de nombreux blockhaus rappellent l'importance stratégique de ce point haut dominant la rade de Boulogne. Quelques espèces rares que vous pourrez peut être observer sur cet Espace Naturel Sensible : Fulmar boréal dans le ciel, et Gazon d'olympe en bord de falaise. Parmi les espèces communes présentes, vous pourrez croiser le Chardon penché le long du sentier et l'Alouette des champs au détour d'un chemin.

Pour la petite histoire : Le GR 120, aussi appelé Sentier du Littoral ou encore Sentier des Douaniers, s'étend le long de la Côte d'Opale, depuis la frontière belge jusqu'à Berck sur Mer, voir même au delà avec la continuité du littoral ! Mais d'où vient ce nom : sentier des Douaniers ? Pour cela, il faut remonter au XVIIIème siècle, et comprendre ce qui a conduit l'Etat français à placer des milliers d'hommes le long de ses côtes... Qui dit "douane" dit taxe à percevoir. Jean Baptiste Colbert, contrôleur général des Finances sous Louis XIV, considéré comme le père de la douane moderne, met en place, en 1667, un tarif national aux frontières françaises. Une taxe est alors prélevée sur les marchandises qui passent les frontières, le but étant de restreindre le plus possible l'entrée des produits, et permettant ainsi à la France d’exporter beaucoup et d'importer peu. Le littoral est considéré comme une frontière à part entière vis à vis des produits anglo-hollandais. C'est ce contexte qui amène l’État français à surveiller ses côtes pour empêcher la contrebande. A partir de 1791, sur la façade littorale française, le sentier des douanier est alors créé. Pour empêcher la contrebande, les douaniers (qui appartiennent à une brigade) ont accès à une zone large de 60km, qui pat du littoral jusque dans les terres, et ce tout au long des côtes. Avec le développement des nouvelles techniques de transport des marchandises, les sentiers des douaniers tombent peu à peu en désuétude au début du XXème siècle, laissant la nature reprendre tout doucement ses droits. A partir des années 1950, la randonnée commence à être de plus en plus pratiqué, et ces anciens sentiers reprennent vie grâce à des passionnés. Le sentier des douaniers ne passant pas partout, un loi en 1976 vient appuyer le projet d'ouvrir le sentier du littoral au piéton. Elle stipule que "les propriétés privées riveraines du domaine public maritime sont grevées d'une bande de 3 m de largeur, servitude de passage destinée à assurer exclusivement le passage des piétons".