









Le Circuit des Sabotiers part du village d’Awenne et invite à remonter le temps jusqu’à l’ère où l’artisanat du sabot était florissant. On y découvre les anciens ateliers de sabotiers - Paltot, Cawet, Bédot, Hugot, Masset, Collin - disséminés dans les ruelles, témoins du passé industriel local. Le circuit retrace les techniques de fabrication - sciage, creusage, retouche - et leur importance économique au XIXᵉ siècle dans la région. Le village lui‑même conserve un charme marqué, avec ses habitations typiques, ses fontaines en fer forgé et son atmosphère tranquille.
C’est une balade facile, accessible à tous, idéale pour allier patrimoine et promenade.
LE PEUPLE EN SABOTS
Enjeu économique important, la mode vestimentaire évolue selon la recherche d'esthétique des stylistes en matière de coupe, de forme, de choix des matières pour répondre au goût du consommateur ou l'orienter. Au fil des époques, le vêtement s'avère indicateur d'appartenance sociale, de niveau de vie: on peut établir le même constat au regard de l'évolution des chaussures.
Le sabot, probablement contraction de savate et de bot (ancienne forme masculine de botte), fut des l'origine exclusivement porté par le monde rural et par le petit peuple des villes.
Le port des chaussures en cuir et même des galoches (alliance du bois et du cuir) sera perçu comme une promotion sociale tant l'usage du sabot a été assimilé à un mode de vie rustique, obsolète, rimant avec pauvreté.
Il ne permettait pas une marche souple, il pesait lourd même s'il offrait toute facilité pour le chausser ou l'enlever. Lié à un mode de vie rural, il permettait à ses utilisateurs de vaquer aux tâches de la ferme lors de la traite, du nourrissage du bétail ou le travail au potager... en protégeant le pied grâce à un matériau par ailleurs accessible au niveau du prix.
LI PAYIS DES SABOTÎS
Au milieu du XIXème siècle, le village d'AWINNE (Awenne) devient le centre d'une industrie sabotière dynamique et prospère.
En 1930, dans le cadre du centenaire de l'Indépendance, Joseph Calozet, enfant du pays, né en 1883, se fera le chantre de cette activité dans une savoureuse et célèbre nouvelle en dialecte local.
De familial et d'appoint, l'artisanat de la boissellerie, une tradition de la zone forestière ardennaise qui inclut les communes de Nassogne, Laneuville-au-Bois et Awenne, devient alors semi-industriel.
L'industrie sabotière créée à Laneuville-au-Bois par deux migrants français de retour de Hollande, rapporte la tradition, va se développer en qualité et en quantité au village d'Awenne au point d'acquérir une renommée internationale.
Les produits répertoriés gros-hommes, fins hommes, femmes, écoliers, deux-pour-un, hommes guêtres et mouzons seront exportés principalement vers Charleroi, centre industriel du sillon Sambre et Meuse et vers Maestricht.
LA FABRICATION DES SABOTS
La fabrication des sabots peut se décomposer chronologiquement en opérations de sciage, « abloquage », plannage et creusage, retouche et décoration.
Les bois sélectionnés et marqués par le patron de l'atelier sont débités à la « grande scie », dégrossis et ébauchés sur le billot à trois pieds.
La fabrication des sabots s'effectuant par paires droite - gauche, deux ouvriers sont requis: le planneur et le creuseur. Le premier ébauche l'extérieur du sabot, le second s'occupe du creusage interne à la cuillère après ébauchage à la gouge et au maillet.
LES ATELIERS
Au début, des ateliers itinérants s'établissent à proximité immédiate des sources d'approvisionnement.
Les baraques « au mitan do bwès » (les baraques au milieu des bois) s'éparpillent dans les clairières forestières.
De complémentaire, le développement de l'industrie devient peu à peu économiquement essentiel et conduit à la création d'ateliers permanents propres à accueillir un personnel important dont une partie de saisonniers. Certains artisans originaires de villages voisins rejoignent ces ateliers à la semaine.
De structures variées et affectés à différents degrés d'activités, ces ateliers seront parfois de modestes appentis, structures rudimentaires adossées à un bâtiment plus important. Les « carins » sont construits de bric et de broc à base souvent d'éléments végétaux peu coûteux et légers, d'autres sont confinés dans des locaux agricoles exigus, d'autres encore ne seront que la transposition des baraques « au bwes ».
De véritables ateliers en briques et pan de bois seront construits à l'économie, mais certains peuvent accueillir jusqu'à 3o ouvriers pour compléter un éventail architectural on ne peut plus disparate.
Certaines rues d'Awenne y gagneront un cachet singulier dont il subsiste quelques témoins.
Tout au long de cette balade, vous pourrez découvrir le village et ses anciens ateliers.
Pour plus d'idées, explorez le site de la Maison du Tourisme de la Forêt de Saint-Hubert : https://www.foretdesainthubert-tourisme.be/se-promener/
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