La route de d'Artagnan

Bâtie selon les plans d'une ancienne " cense " elle est construite autour d'une tour carrée où l'on trouvait l'habitation agricole, les granges et les étables. On remarque la date de 1586 sur le porche d'entrée en voûte romane. Au dessus se trouve un pigeonnier en "rouge barre" construit probablement au XVIIème siècle. Ce fut pendant longtemps un couvent, prieuré ou maison de retraite, tenue par les sœurs de l'ordre des bénédictines. Cette maison est entrée dans l'histoire de France puisqu'elle a accueilli, en mai 1673, d'Artagnan, capitaine des mousquetaires du roi, sur son chemin vers Maastricht.

A la place de l'actuelle église, il existait l'église primitive : Saint-Georges. Cette église était le lieu d'un curieux pèlerinage, celui du vainqueur des tournois de l'Épinette. Tournoi de l'Épinette : institué au XIIIème siècle, la rencontre se déroulait pendant deux semaines, période durant laquelle on joutait à la lance pour le roi de l'Épinette. Ce roi était choisi parmi les grandes familles de la noblesse lilloise.

Cette pierre est le témoignage de la manière dont l'on rendait la justice autrefois. Un mas de potence y était fixé sur lequel le condamné était placé aux yeux de tous pendant plusieurs jours avec le fruit de son larcin attaché autour du cou. La justice était rendue généralement dans la salle des réunions publiques du village. On y était jugé par deux de ses pairs, par exemple par deux nobles quand l'on était noble. Au Moyen-Âge, les condamnations à la peine capitale sont assez rare mais se déroulent en place publique. La pendaison est la plus répandue, mais on peut également faire bouillir dans une marmite (sorcellerie), décapiter ou par bûcher (homosexualité / inceste). Les gibets se trouvaient à l'extérieur des villes (on l'exclut du monde) et les corps peuvent y rester dans années car il faut une autorisation spéciale de la justice pour les décrocher.

La tradition du combat de coqs est ancienne dans la commune. Les coqueleux élevaient des coqs de combat issus de croisement entre faisans et de poules. Le dimanche après-midi, les propriétaires les transportaient au gallodrome (il en existait deux à Vendeville dont un dans la cour du restaurant "Au bon accueil") dans un sac de toile garni de paille. Dans l'enclos, de grillage de 6m sur 3, les coqs se volaient dans les plumes en cherchant à planter leurs ergots armés d'un éperon d'acier de 5cm dans le corps de l'adversaire. L'affrontement, sur lequel de nombreux spectateurs pariaient de manière verbale mais toujours respectés, était limité à 6 minutes. Bien souvent, le perdant finissait à la casserole.

Même si d'Artagnan n'a jamais connu cette église car construite deux siècle après sa mort, le culte de Sainte-Rita aurait pu attirer son attention. En effet, béatifiée durant le siècle de la vie de d'Artagnan, cette église est, à présent, immortalisée par son sanctuaire. Construite en 1866, elle fut consacrée par l'évêque de Cambrai en reconnaissance de la contribution financière de riches et pauvres vendevillois pour son édification. La cloche fut baptisée le 2 octobre 1866 et reçut le nom d'Adèle, épouse du mécène qui en a fait don. Elle fut fondue en 1917 par les allemands et remplacée en 1922. Les cinq vitraux et les douze grisailles furent posés en 1869, 1870 et 1874 grâce à des dons de paroissiens et de personnes extérieures à la commune. Durant la Seconde Guerre Mondiale, les allemands démolirent la pointe du clocher pour permettre le décollage et l'atterrissage de leurs avions, sur l'aérodrome de Lesquin, sans percuter l'église. Il fut reconstruit en 1947. Si vous entrez à l'intérieur de l'église vous pourrez constater le nombre inconsidérable d'ex-voto couvrant les murs de l'édifice. Nous devons ces plaques au nombre de pèlerins venant clamer Sainte-Rita, la Sainte des impossibles, l’Avocate des causes désespérées. En effet, en 1928, Jeanne Dypersin exprima sa reconnaissance à Sainte Rita pour une faveur obtenue et annonça le don à une église pauvre qui voudrait l’accepter, une statue de Sainte Rita. La statue, un modeste objet de plâtre, sans grande valeur, fut donc envoyée par chemin de fer…en gare de Seclin, où un fermier vint la récupérer avec son attelage pour la conduire à l’église Saint-Eubert placée durant quelques années au fond de la nef latérale de l’église. C’est lorsque l’abbé Dumortier obtint une belle relique de Sainte Rita, du monastère de Cascia qu’il demanda l’autorisation de procéder à l’érection canonique de la confrérie de Sainte Rita. On noterait une fréquentation de pèlerins à environ 85 760 (avant la période de Covid). Aujourd'hui l'église à150 ans.

Longtemps, les sociétés d'archers de la ville pratiquaient le tir au beursault, c'est-à-dire à l'horizontale, entre deux buttes et donc la cible se trouvait sur une motte de paille. L'une de ces sociétés se jouait au café qui se situé rue de Fâches. La tradition du tir d'archers est restée vivace jusqu'au mi XIXème siècle. Elle pouvait être turbulente en grande partie par le fait que le tir s'effectuait en consommant des godets de bière.

Nicolas de Chastel de la Howardries rachète des terres à Henri de Bourbon en 1603. Il y fait bâtir la Cense de la Howardries. Reconstruite en 1840, seules les poutres de grange sont d'origine. Aujourd'hui, il s'agit de la Maire de la ville. En photo, la cour intérieur de la mairie d'Emmerin.

Construite en 1644, date sur charpente, c'était le lieu commun servant de cabaret mais aussi au stockage de charbon. La maison a également été la mairie d'Emmerin entre 1790-1852. Très longtemps, ce lieu accueillait les diligences qui desservaient les grandes villes du territoire. Les voyageurs s'abreuvaient au cabaret lors des haltes aux chevaux.

La tourbe : L’exploitation de la tourbe est très importante dans les terrains marécageux d’Emmerin. La tourbe est une matière organique fossile formée par accumulation sur de longues périodes de temps de matière organique morte, essentiellement des végétaux, dans un milieu saturé en eau. L’outil de tourbier est un louchet bèche extrêmement coupante dont les côtés sont repliés de manière à pouvoir emboiter la motte et à l’aide d’un secousse laisse tomber la tourbe. La lame courbe tranche le lingot de tourbe à part égale. Durant « l’étente » les lingots sont séchées dans les prés. Ils serviront de combustible de chauffage, ou de matériaux de constructions de maisons ou, on le sait moins, d’ingrédient dans la préparation du whisky.

Construit en 1770, l'hôtel échevinal de la commune servait d'assemblée pour les échevins, de palais de justice, de prison et de contrôle du commerce et taxations. Les deux petites cellules se trouvant sur le flanc droit de l'édifice. L'hôtel, classé aux monuments historiques, fut la mairie de la ville jusqu'en 1976. Le seigneur Louis Séraphin de Chambge : Lors de la construction de l'édifice, "le droit de cloche" constitue un attribut de la commune au même titre que la décision d'emprisonnement ou le droit de lever les impôts. Ce droit permet également de régler les horaires de travail des ouvriers ou d'avertir la population de décisions civiques. C'est le seigneur Louis Séraphin de Chambge (1732-1797), êtit-fil de Séraphin de Chambge (1622-1697), lui-même issu d'une famille bourgeoise tournaisienne qui sera décoré du titre de chevalier par Philippe II d'Espagne et mayeur de la commune qui accepta de financer la cloche à la condition que les riches manants offrent la corde.

Cette dîmière sous la direction de l'abbaye de Loos, qui s'approprie 60 hectares de terres cultivées. La dîme étant l'impôt agricole dont la redevance à l'église représentait 1/10ème des cultures. Dans cette ferme, aux origines du XVIIème siècle, se trouvait un élevage de 120 porcs. D'où le nom "Pouillerie" voulant dire élevage de porcs. L'édifice se présente en ferme au carré, typique des fermes flamandes, entouré de douve dont l'eau provenait de la rivière Wanbecque. On peut, également, remarquer les imposants contreforts le long des murs en briques rouges servant à soutenir les stocks agricoles de la dîme dans les larges granges. Précisons que durant la Première Guerre Mondiale, les allemands ont aménagé une piste d'aérodrome sur les terrains agricoles. La route pavée servant de piste de décollage et d'atterrissage. La ferme logeait les officiers aviateurs. Aujourd'hui, classée aux monuments historiques, la ferme est aménagée en gîte d'accueil.

Il s’agit de l’édifice religieux le plus ancien de la MEL, classé aux monuments historiques, dédié à l’histoire du céphalophore Saint-Piat. La crypte, du Xème siècle, accueille le tombeau du saint. C’est depuis le XIIIème siècle que l’église se présente sur plan en croix latine et a été modifié au fil des siècles jusqu’au chœur, au XVIIIème siècle. En 1918, les allemands font dynamiter la tour qui datait du XVIème siècle, ce qui entraina un effondrement de la façade et du côté sud de la nef. L’ensemble est rebâti en 1930 dans un style néogothique. Les baies sont de style néogothique flamboyant. Le tout est constitué en appareil de gré en sous-bassement, briques rouges, pierre calcaire et pierre grises de Tournai. La toiture est en ardoise. La tour, reconstruite en 1927, accueille quatre cloches paroissiales et un carillon de 38 cloches datant de 1933. Soit un total de 42 cloches pour un ensemble musical de 3 octaves. Un tambour dirige le carillon qui joue une ritournelle toutes les 15 minutes sur les airs de « Le petit Quinquin », « Le roi Dagobert », « La Mandoline d’oiseaux » et « J’ai du bon tabac ». Un clavier manuel permet également de jouer d’autres mélodies.

Rappelons que notre collégiale a été gardée par un collège de chanoines durant près de 13 siècles. Son organisation était hiérarchisée de la façon suivante : - Le prévôt : préside les cérémonies, pasteur de tous les ecclésiastiques, - Le doyen : décide des sujets mis en délibération dans la salle capitulaire qui était la salle des assemblées, - Le chantre : veille à la bonne ordonnance des chœurs, - L’écolâtre : direction de l’école de la collégiale. Située en plein quartier canonial de la ville, la maison dite du Prévôt se présente en une demeure architecturale de style « Classique ». Écuries sur le devant, court centrale et habitations à l’arrière. La porte cochère présente de jolis chasse-roues. L'élément remarquable de cette bâtisse est son fronton sur lequel nous remarquons le chronogramme en inscription latine : « ManenTes BeneDICat eXCeLsUs » - « Que le Très Haut bénisse les occupants ». Le cumul des lettres romaines nous renseigne sur la date de construction du lieu en 1766.