Les boules de Gargantua

Le départ du sentier se fait sur la route de Teste Rouge à 50 mètres à droite après le gîte de La Fage. Il est balisé jaune et rouge. Vous suivez là l’ancienne route qui ralliait Montselgues au Petit Paris. La vue est magnifique sur la vallée de Thines et s’étend jusqu’au Serre de Barre au dessus des Vans et au mont Bouquet près d’Alès. Ce chemin est fréquemment emprunté par les éleveurs des deux villages, vous y rencontrerez parfois quelques vaches ; pensez à bien refermer les clôtures que vous aurez ouvertes. Vous arrivez au lieu-dit Bourbal où vous retrouvez la route et le GR4 qui mène à droite en direction de Thines et à gauche vers Loubaresse. Vous le suivez sur votre gauche, il emprunte la route pendant une cinquantaine de mètres puis la quitte pour passer entre deux maisons et grimper jusqu’au hameau du Petit Paris. Les maisons à l’architecture de granite sont assez belles ; on y retrouve quelques jolies pierres sans doute originaires d’un ancien château. Certains prétendent que le Petit Paris doit son nom à Charlemagne qui, en montant de Joyeuse au Puy par la voie romaine, aurait aperçu ce hameau agrippé aux flancs de la montagne et se serait écrié : « Je ferai de ce village mon petit Paris ! » Plus sûrement, le nom serait issu du latin bar/barris signifiant le rocher.

De Petit Paris, vous poursuivez plein Nord par une draille, témoin d’un long passé de transhumance, quelques anciennes fermes jalonnent le chemin. Peu après le très beau chaos granitique, vous arrivez devant la ferme des Cayres, vous poursuivez votre chemin une trentaine de mètres avant de tourner sur la droite et de rejoindre la route.

Le GR la suit quelques mètres, entre dans un parc à brebis, longe le bois, passe un petit ruisseau à gué. Vous remontez de ce petit ruisseau et allez quitter le GR4 pour le balisage jaune et blanc du PR que vous allez suivre maintenant (direction Fourches). Un chemin carrossable vous mène à une grange qui est encore utilisée comme abri par les bergers. Le chemin dégringole jusqu’au ruisseau qu’il traverse et suit le vallon rive gauche. Il passe sous les falaises de granite entre lesquelles poussent des hêtres centenaires puis des châtaigniers au fur et à mesure que l’on perd de l’altitude.

Le vallon s’élargit et le sentier poursuit sa descente en lacets au milieu des landes de genêts. Peu à peu, on retrouve l’empreinte de l’homme avec des murettes, des châtaigneraies exploitées et des chemins caladés (empierrés). Vous arrivez au hameau de Fourches, ici aussi l’architecture est superbe. Vous traversez le village en descente et arrivez sur la petite route ; suivez-là jusqu’au chemin qui prend entre des murettes sur votre droite et vous mène au hameau des Escoudercs.

Vous arrivez sur la route que vous suivez en descente une dizaine de mètres ; devant vous, dans un lacet de la route, le chemin redémarre entre deux murettes et descend jusqu’à la rivière au fond du camping de la Drobie. Il remonte sur la route environ 100 mètres avant le hameau du Chambon. Aux premières maisons sur votre droite, le chemin grimpe au-dessus de la route, passe derrière les maisons et rejoint le hameau du Vialaret et son lavoir bien accueillant et bien rafraîchissant. Un peu plus loin, vous passerez à gué sur de grosses pierres le ruisseau du Palier et poursuivrez entre les murettes dans l’ancienne forêt de châtaigniers. Vous êtes à plus ou moins 600 mètres d’altitude, à travers les arbres, vous voyez les villages de l’autre rive de la Drobie : le Bizal, les Traverses et devinez par moment le village de Sablières.

Votre chemin va contourner le mamelon nommé Martouret et grimper en lacets pour passer derrière les maisons du haut du hameau du Mas. Bientôt, vous allez découvrir à votre droite un énorme chaos fait de boules de granite empilées les unes sur les autres et donnant leur nom à cette randonnée : « les boules de Gargantua » ; Un peu plus loin, vous passerez sous la maison du Bousquet et rejoindrez une piste carrossable. Vous pouvez redescendre cette piste sur une centaine de mètres pour découvrir un des plus remarquables arbres d’Ardèche : il s’agit d’un séquoia planté en 1833 et qui mesurait à l’époque environ 1 m30.

Votre chemin poursuit sa montée d’abord sur cette piste puis sur un chemin caladé qui grimpe en lacets d’abord parmi les genêts puis dans les bois de châtaigniers puis de hêtres jusqu’aux ruines d’une grange près du ruisseau de la Branche. On commence à sentir le vent du plateau à cet endroit (950 m) mais la vue est superbe et mérite une halte. Votre chemin se poursuit entre des murettes jusqu’à la maison de la Borie de Bousquet et retrouve une piste carrossable qui vous mènera à la maison de la Fouette où vous retrouverez le GR4. Contournez la maison et descendez le GR en direction de la route que vous traversez puis vers le hameau de Bourbal. Sur votre gauche, le chemin jaune et rouge vous reconduira à Montselgues.