Découverte de Vedène

La première mention d’un projet de construction d’un lavoir public à Vedène date de 1782. On a toutefois la preuve de l’existence d’un lavoir non couvert qu’à partir de 1832. En 1866 est approuvé par le préfet la réalisation du lavoir couvert. Un projet de 1865 précise que l’ancien bassin ne sera pas réutilisé en l’état mais redressé pour être aligné sur le chemin d’Entraigues. Ce dernier projet correspond au lavoir qui a finalement été réalisé entre 1866 et 1868, date de son achèvement. A partir de 1890, le lavoir comportait un mécanisme hydraulique qui alimentait le réservoir d’eau situé sur les hauteurs du village. Réhabilité en 1989, il est devenu aujourd’hui un lieu abritant la salle d’exposition et le Point Info Tourisme de la ville. Remontez la rue de la République.

Sous l’Ancien Régime, sous l’appellation de « chambrée », quelques personnes se retrouvent chez des particuliers selon les affinités culturelles ou politiques. Une vingtaine de cercles et sociétés se créent à Vedène entre 1840 et 1900. Seul demeure aujourd’hui, le Cercle du Progrès, crée en 1886. Empruntez le passage Camille Claudel. Prenez la rue Frédéric Mistral puis la rue de la Renardière.

Le quartier des hirondelles, berceau de notre ville, se trouvait à l’emplacement même des allées et des arbres qui font le charme du jardin qui porte son nom. L’histoire de ce quartier, dont la plupart des maisons étaient partiellement en ruines dans les années 1960 ou menaçaient de s’effondrer, s’est achevée par sa démolition de février 1972 à novembre 1974. Remontez le Jardin des Hirondelles jusqu'au Château.

Rentrez dans la cour par le porche et découvrez une vue exceptionnelle sur le Mont Ventoux, les Monts du Vaucluse et le Luberon. L’existence du château est certifiée dans un texte de 1105. Ce n'est alors qu'une fortification sommaire de pierres et de bois, édifiée sur un oppidum. La tour Est est la mieux conservée, puisque l’on y aperçoit encore une meurtrière verticale très étroite. Ces murs ont abrité successivement deux familles durant près de six siècles : la famille Rainoardi au Moyen-Age, puis vers le milieu du XIVème, les seigneurs de Galléans. Ces derniers seront dépossédés de leurs biens à la Révolution. Ressortez par le porche et dirigez-vous à droite.

Observez sur votre gauche les vestiges de cette chapelle. Confrérie dont l’existence à Vedène semble remonter à la seconde moitié du XVIème siècle. Cette chapelle, dont la construction est antérieure à la constitution de la confrérie des Pénitents gris, a probablement été la première église de Vedène. C’est ici que, le 13 mai 1790, est désigné le premier maire de Vedène, M. Jean LAUTIER. Passez par la rue du Château (plus petite rue du village) puis la rue du Presbytère pour rejoindre l'église.

Erigée au même emplacement que la précédente, sa construction démarre en 1765. Le gros œuvre est terminé dans les délais en décembre 1767. Le tracé de cet édifice est établi par Franque, un architecte chevronné. Le plan de cette église, ayant la forme d’une croix grecque, est inédit en France. Seules certaines églises de Rome auraient un plan approchant. Elle est inscrite aux monuments historiques depuis 1934. L'intérieur de cette église est tout aussi inédit. L'ensemble est orné d'un décor peint très riche, sous la forme de marbre en trompe l’œil sur les pilastres, et de médaillons représentant des figures de Saints. Redescendez la montée de l'église pour rejoindre le beffroi. Au détour du circuit... Depuis l’église, traversez la rue de Verdun. Empruntez l’impasse. Les marches sur votre gauche donnent accès à la colline côté Chapelle. Vous pouvez aussi rejoindre le parking du cimetière, rue Saint Gens en voiture, et accéder à la chapelle à pied.

Le projet de cette construction aboutit en 1756. Les travaux vont durer une année environ. Le rythme journalier était établi par le son de la cloche annonçant les trois temps de l’Angélus : matin, midi et soir. Pour le réglage de l’horloge, un escalier étroit permet d’atteindre le premier étage. Un homme d’entretien est nommé pour remonter, régler et huiler le mécanisme. Ce beffroi possède un magnifique campanile en fer forgé, typique de l’architecture méridionale. Il est inscrit aux monuments historiques depuis 1934. Après le porche du beffroi, prenez la ruelle piétonne sur votre droite.

Dans la rue de la Renardière, un grand mur percé d’une importante porte en arc Roman serait, avec le bas de la tour de l’horloge, tout ce qu’il reste des remparts. La guerre de Provence en 1357 oblige tout le Comtat Venaissin à édifier des remparts. A l’origine, ils possèdent 2 portes : la porte du haut, place du Château et la porte du bas, à l’emplacement du beffroi. La Peste de 1720 et 1722 conduit la communauté à réutiliser ces murailles pour la dernière fois. L’abandon de l’entretien des remparts est voté en 1788.

La légende prétend que Sainte Anne, mère de la Vierge Marie, de passage dans notre région, se serait arrêtée sur cette colline et aurait émis le vœu qu’une chapelle y soit érigée pour perpétuer son souvenir. En 1599, Balthazar de Galéan, seigneur de Vedène, fait construire cette chapelle. Une confrérie d’une grande notoriété, vénérant Sainte Anne, patronne du village, est établie au XVIIème siècle dans la paroisse. Le toit de la chapelle a été remplacé par une voûte en béton en 1934 et la chapelle a été entièrement restaurée en 1994. Plus haut, on aperçoit encore les emplacements des 4 canons de défense aérienne aménagés par l'armée française avant la seconde guerre mondiale.

Au XIXème siècle, l'évolution rapide de la population vedénaise commença à poser de sérieux problèmes d'adduction d'eau potable dans certains quartiers. Le conseil municipal décide dans une délibération du 8 octobre 1887, la construction de 12 fontaines publiques de distribution d'eau potable. La réalisation d'un réservoir d'eau est prise par délibération 3 ans après. Le fonctionnement était simple dans son principe: - une turbine était actionnée par une chute d'eau sur le canal de la Place du Petit Pont; - par l'intermédiaire de courroies, le mouvement de rotation de la turbine était transmis à une pompe à piston; - cette pompe propulsait l'eau tirée d'un puits dans une canalisation en fonte, jusqu'au réservoir de la rue des Aires; - d'autres canalisations en plomb reliaient ensuite le réservoir aux 12 fontaines publiques et, plus tard, aux rues du village pour permettre des branchements individuels. Ce système d'adduction permît également au village de bénéficier d'un des touts premiers éclairages publics de la région; des lampadaires étaient implantés à côté du lavoir. Il en est encore ainsi en 1954, mais très rapidement le nouveau réseau s'étendra à l'ensemble de la population, et la station de pompage sera définitivement abandonnée.