Vernaison - Les bords du Rhône (Rando douce)

Avant 1880, il n’existait aucun pont entre Lyon et Vienne. La traversée du Rhône s’effectuait en barque ou bac à traille. Le principe de ce moyen de transport est connu depuis l’antiquité gauloise. Une amarre est plantée dans le sol, sur une île ou dans une courbe du cours d’eau. Un bac y est attaché par une corde munie de bouées. Poussé par le courant, le bac traverse le fleuve en décrivant une courbe. C’est le système dit « pendulaire ». Plus tard, on adopte le système dit « à traversière » : le bac est accroché par un filin ou « traillon » à un chariot ou « grenouille » qui se déplace sur le câble tendu d’une rive à l’autre entre deux piles. Un système mécanique permet d’ajuster la hauteur du câble en fonction du niveau d’eau du fleuve. Le bac est piloté par un passeur qui se sert du gouvernail, comme sur un bateau, pour le faire pivoter dans le sens où il veut aller. Le courant pousse alors le bateau sur le côté et le fait avancer. La traille de Vernaison, dont il subsiste des vestiges a été construite durant la première moitié du xixe siècle. En 1902, elle est supplantée par un pont suspendu. Elle reprend du service lorsque ce dernier est coupé en juin 1940, et ce jusqu'en 1959, date de l'inauguration de l'ouvrage actuel.

Le castor d’Eurasie est le mammifère emblématique de l’Espace nature des Îles et Lônes du Rhône. Difficile à observer, ce rongeur aux dents longues, plutôt nocturne, occupe les berges du site toute l’année. Menacé d’extinction au début du xx e siècle, il a été réintroduit dans les années 1970 au Grand Parc Miribel Jonage et dans la vallée du Rhône. Aujourd’hui, on dénombre une trentaine de familles sur le territoire de la métropole. Dans l’Espace nature, les populations sont en hausse. Le Syndicat Mixte du Rhône des Îles et des Lônes (SMIRIL) s’attache à maintenir et restaurer les ripisylves et met en place un suivi régulier de l’espèce qui permet de connaître l’état des populations.

La ville de Vernaison se situe au bord du « Vieux Rhône » ; ses nombreuses lônes sont des lieux de promenades très agréables. Située sur la rive droite, la lône de Jaricot s’étend sur près d’un kilomètre. Une lône est un bras de fleuve qui reste en retrait du lit principal, alimenté en eau par infiltration depuis la nappe alluviale ou directement par le fleuve en période de crue. Autrefois comblées ou asséchées par des aménagements hydrauliques réalisés à partir de la fin du xixe siècle, les lônes du Rhône font l’objet de nombreuses initiatives de préservation. Une grande partie des eaux a été déviée par des barrages et des canaux de navigation afin de diminuer la vitesse d’écoulement et l’arrachage des sédiments. Les sites sont donc maintenant stabilisés, leur biotope est reconstitué et leurs eaux stagnantes abritent à nouveau de nombreuses espèces, dont certaines sont protégées et emblématiques (mammifères, oiseaux, insectes).