Montlouis-Sur-Loire - Sur les pas de Gabrielle d'Estrées

Le Parc du Val de Loire, aménagé en 2010, rappelle que Montlouis-sur-Loire fait partie des 160 communes du Val de Loire, site inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2000. Son girouet représente la silhouette de la ville et son clocher avec pour premier plan le pont sur la Loire agrémenté d’une grappe de raisin. Cette nouvelle fenêtre met en valeur le cadre exceptionnel où s'est implanté Montlouis-sur-Loire. Une situation géographique favorable combinée à un promontoire rocheux long de 8 km offre à la ville une position privilégiée en bord de Loire avant sa confluence avec le Cher.

Ce lieu recrée un lien entre le coeur de Montlouis et la Loire, entre les habitants et leur fleuve. Son nom fait référence au statut de viguerie porté par la ville au Moyen-Âge. Ce jardin minéral offre une vue imprenable sur l’église Saint-Laurent. Construite à l’aplomb du coteau sur les ruines d’une chapelle de la fin du Ve s., elle fut commandée par Saint Perpet, évêque de Tours de 461 à 491. Cet emplacement permit depuis toujours de la protéger des crues de la Loire. L'église fut dotée de contreforts massifs pour supporter son collatéral nord aménagé fin XVe-début XVIe s.

Le Presbytère, inscrit au titre des Monuments Historiques en 1927, est un hôtel particulier du XVIe s. Si le commanditaire est inconnu, la réalisation en pierre de taille est précieuse à une époque où l'on construit surtout en pans de bois et hourdis de briques. Le cadastre de 1813 mentionnait déjà le nom de « Presbytère ». L’édifice fut largement remanié au XIXe s. grâce à la générosité de la Baronne Angellier, châtelaine de la Bourdaisière et épouse du Préfet d’Indre-et-Loire. Au début du XXe s., frappé d'alignement, son pignon fut arasé et percé d'une ouverture ; sa cheminée fut entièrement remontée sur l’autre rampant du toit. Orné de lucarnes surmontées de gâbles sculptés et sertis d’une coquille, l’édifice témoigne de l’art de la Renaissance.

Il s'agit d'un édifice primitif remplacé fin XIe-début XIIe s. par une église à nef unique, dont subsistent encore la base du clocher et le choeur voûté en cul de four. Le chevet de l’église présente des baies romanes en plein cintre encadrées de colonnettes à chapiteaux feuillagés et une corniche ornée de modillons sculptés. Aux XVe et XVIe s., l’église fut agrandie par deux collatéraux au sud et au nord et le choeur fut doté de chapelles. Au XIXe s., d'importants travaux furent entrepris : en 1838, le clocher fut exhaussé ; de 1870 à 1873, l’architecte diocésain G. Guérin fit établir des voûtes d’ogives sur la nef. L’inscription « République Française » fut réalisée sur la façade vers 1881. En 1902, l’Abbé Brisacier, architecte, poursuit les restaurations en voûtant les bas-côtés. Sur le pignon de gauche, est visible un graffito d'une gabarre, ex-voto marinier datant de la fin du XVIIe s. L'église possède aussi des vitraux du XXe s., dont un illustrant le bombardement du pont de Montlouis-sur-Loire en mai-juin 1944, réalisé par le maître-verrier Fournier. Vous pourrez aussi apercevoir au loin le pont ferroviaire. Le viaduc de Montlouis-sur-Loire se trouve sur la ligne Paris-Orléans-Tours, autorisée par la loi de 1842. Un jeune ingénieur, Romain Mandière, est alors nommé à Tours pour réaliser un pont en maçonnerie de douze arches voûtées en anse de panier, long de 383 m. Sa construction est réalisée avec des matériaux régionaux : moellons de Lussault,bois de la forêt d'Amboise, fer du Berry et fonte des fonderies de Pocé-sur-Cisse. L'ouvrage fut terminé en 1844 et mis en service en 1846. En 1870, trois arches rive gauche sont détruites par l'armée française pour empêcher l'arrivée des Prussiens sur Tours. Elles sont reconstruites six mois plus tard. En juin 1940, trois arches sont à nouveau détruites pour contrer l'avancée allemande. Entre 1943 et 1944, le pont est bombardé 23 fois sans succès par les Américains. Il est finalement totalement détruit par l'aviation anglaise en août 1944. Les travaux de reconstruction sont achevés en 1946, avec deux arches supplémentaires. à partir des fondations originelles, le nouveau pont est construit en béton armé decouvert de pierres pour lui conserver son aspect initial.

Le centre bourg offre, au fil de ses ruelles étroites, une promenade agréable jusqu’au Presbytère.

A l'origine, la mairie, composée d’une seule pièce appelée « chambre de la mairie », n’avait pas de local fixe. Les réunions étaient organisées dans différents locaux selon la disponibilité des propriétaires, souvent la maison du maire ou du secrétaire. En 1836, le conseil municipal décide l’achat d’une maison dans le centre bourg afin d’en faire une mairie et deux écoles ( filles et garçons). L'édifice du XIXe s. est orné de deux cheminées en brique et deux lucarnes rondes, imitation fer forgé. La façade actuelle date d'une restauration de 1874. En 1881, la salle de la mairie est agrandie et de nouvelles pièces sont construites après que les écoles aient été reconstruites dans des bâtiments mitoyens. De nouveau agrandi dans les années 40 et en 1984, l’édifice a été réaménagé de 1991 à 1995.

Ce lieudit symbolise la grande qualité du tuffeau de Touraine. Cette pierre calcaire fut utilisée pour la construction de nombreux édifices dans la région. Ces anciennes carrières sont aujourd’hui utilisées comme caves à vin ou comme habitation troglodytique.

Construit à la Renaissance, c’est en ce lieu que naquit Gabrielle d’Estrées, maîtresse et favorite d’Henri IV. Le château abritent aujourd’hui un hôtel. Bâti au milieu d’un domaine de 55 hectares. Les jardins et dépendances sont quant à eux visitables. Vous trouverez un conservatoire national de la tomate riche de près de 650 variétés, sans oublier un potager composé de 150 légumes différents, un jardin de plantes médicinales et un Dahliacolor avec plus de 240 variétés. boutique.tourisme-montlouis-vouvray.fr/visites/chateaux-et-jardins/billet-adultes-enfants-bourdaisiere

Aux portes de l’agglomération tourangelle, le Val de Montlouis abrite une variété de milieux naturels typiques de la Loire. Parmi cet ensemble, l'île de Bondésir offre, à deux pas du centre-ville de Montlouis, sur une trentaine d’hectares, un concentré de ces richesses. Îles et grèves sableuses, végétation pionnière sur vase et sur sable, bras secondaires, prairies, pelouses sur sable et boisement alluvial, tous ces noms désignent des milieux ligériens, présents sur l’Île de Bondésir et ses alentours. Plus de 600 espèces de plantes ont été inventoriées sur l’ensemble du val ainsi que, outre les 200 espèces d’oiseaux, 370 espèces d’insectes, 40 espèces de mammifères (dont des chauves-souris). Un petit paradis ligérien à découvrir grâce au sentier accessible à tous qui, sur 2 km, vous offre paysages variés et stations de découverte. Au 60 Quai Albert Baillet se situe la maison de la Loire. Elle propose de nombreuses activités autour de l'environnement et tout au long de l'année. maisondelaloire37.fr/

La levée est ici une digue habitée d’origine médiévale, aménagée dès les XIVe et XVe s. entre la falaise calcaire et le fleuve. Entre le chemin et la Loire, se situaient autrefois des jardins particuliers. En 1525, François Ier octroie aux habitants le passage « libre de droit » sur la Loire. à partir de 1820, une concession fut accordée pour assurer la traversée sur une charrière, bateau à fond plat. Le bac permettait de rejoindre le relais de poste aux chevaux de La Frillière à Vouvray. Il s'agissait du seul passage sur la Loire entre Tours et Amboise avant la construction du pont ferroviaire en 1846.

Ce quai, lieu de nombreux commerces, porte depuis 1918 le nom de l’ancien propriétaire de la Ramée, peintre amateur, qui avait légué une importante somme d’argent à la ville. Au n° 36 : hôtel particulier de la Ramée inscrit au titre des Monuments Historiques depuis 1973. De style Renaissance comme le Presbytère, il est bâti en moellons de calcaires enduits et non en pierre de taille (réservée aux chaînages d'angles et au décor des baies ). A noter ses deux remarquables lucarnes surmontées de gâbles sculptés ( sertis d’une coquille, couronnés de petits personnages ) et ses fenêtres à meneaux et traverses encadrées de pilastres à chapiteaux corinthiens. Au n°29 : maison du XVIIIe s. Au n°25 : maison en pans de bois antérieure au XVIe s. Au n°11 : maison Art Nouveau, alliant brique et pierre de tuffeau. Son décor soigné intègre deux céramiques polychromes et une frise de motifs floraux en terre cuite. L'Art Nouveau, courant artistique et architectural (fin XIXe s.), puise son inspiration dans la nature et privilégie l'esthétique des lignes courbes, l'inventivité, la présence de rythmes et les couleurs. Parmi ses plus célèbres représentants, citons Hector Guimard, auteur des fameuses entrées du métro parisien. Au n° 8-10 : ancienne parfumerie du Père Faure, ingénieur chimiste qui y développa entre 1910 et 1920 un laboratoire de produits à base de plantes, dont certaines provenaient de son jardin. Au n° 4 : ancien Hôtel des voyageurs. Au n° 2 : maison Art Nouveau présentant une façade ornée en son centre d'un grand losange en céramique colorée d'où jaillit une fleur de lotus. Deux figures sculptées de Chinois, l’un qui rit et l’autre qui pleure, complètent l’ensemble.

Ancien port de Loire: Le port principal de Montlouis-sur-Loire se situait place Courtemanche. Au XIXe s., celle-ci était bordée par deux bâtiments d’habitation et devait être un lieu de stockage de marchandises, en particulier dans les caves creusées sous la roche. Des descentes pavées sur le quai servaient d’accès aux lavandières et aux pêcheurs. Utilisée pour la navigation et combinée à la viticulture, la Loire fut à l'origine du développement commercial de la ville. à l'aller, on débarquait les poissons de Nantes, la laine d'Espagne, les ardoises de Trélazé (49) et le sel ; au retour, bois et charbon d'Auvergne, forges et fontes de Vierzon, blé de Beauce et vins de Touraine. Une escale existait aussi pour les voyageurs en partance pour Roanne, Orléans... L’arrivée du chemin de fer au milieu du XIXe s. mit fin au transport fluvial sur la Loire. Place Courtemanche: Né en 1781 à Montlouis-sur-Loire, A. Courtemanche s’engagea dans l’armée et participa à la retraite de Russie de Napoléon. Après 12 ans de vie militaire, il s’établit dans sa ville natale et y acquit des biens. Nommé maire de Saint-Martin-le-Beau en 1831, il donna sa démission 37 jours plus tard ! Il mourut célibataire en 1834. Par testament, il légua à sa ville un terrain avec caves attenantes où la commune put aménager une place publique. Il fit aussi don de sommes très importantes pour permettre à la commune de réparer le clocher et d’acheter des locaux pour la mairie et l’école. Enfin, un capital placé à 3% devait rapporter 1 000 francs or/an pour doter chaque année une Rosière, « jeune fille méritante ». Les postulantes, désignées par le conseil municipal, devaient être de bonne moralité. Ce legs fut utilisé jusqu’en 1961.