A Vialas, tout près des sites de baignade, dort une impressionnante usine de pierre abandonnée aux mille voûtes émergeant des ronces…
Le parcours emprunte la route goudronnée sur 400 mètres puis s’engage sur un chemin pour découvrir l’univers minier. Après un demi-tour en direction de l’usine, le chemin passe sous l’une des grandes arches de la cheminée et surplombe le site industriel en offrant un aperçu des différentes étapes du traitement du minerai.
2.5 km
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73 m
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Durant le XIXe siècle, le statut de mineur offrait plus d’avantages que celui de paysan: on obtenait son salaire directement. L’usine de Vialas, comme les entreprises de son époque, avait développé des politiques paternalistes qui ont conduit à l’abandon du statut de paysan et la prolétarisation de son personnel. A son apogée en 1866, l’usine compte 522 employés répartis sur plusieurs postes. Les difficultés de l’entreprise à partir du milieu du XIXe siècle eurent des répercussions sur la démographie de la commune qui perd, en une cinquantaine d’années près de 40% de sa population, qui migre probablement vers les bassins miniers d’Alès.
L’usine se trouve en contre-bas. Elle a pris le nom de Bocard en référence à l’une des machines particulièrement bruyantes, qui permettait de broyer le minerai. Face à vous, une grande partie des ateliers de préparation mécanique, a été détruite. Ces bâtiments abritaient au premier étage des logements pour le personnel. Leur organisation était conditionnée par le parcours de l’eau. Cette dernière était la principale force motrice des machines de l’usine et qui causait de fortes perturbations lors des périodes de sécheresse ou de gel.
L’espace disponible dans cette vallée n’était pas assez important pour installer une usine. Pour gagner de la place, on a couvert l’usine avec une voûte, créant ainsi un espace plat. Composée de plusieurs tronçons et réalisée avec de petits blocs de pierres de schistes, elle recouvre le ruisseau de la Picadière sur près de 100m. L’eau du ruisseau ne servait pas à actionner les machines car son débit est trop irrégulier. On déviait une partie des eaux du Luech pour alimenter l’usine.
C’est un véritable «trou de verdure», source littéraire pour Jean-Pierre Chabrol qui s’en inspira pour écrire le premier chapitre de son roman La Gueuse «la mine au bois dormant». Régulièrement entretenu par l’association du Filon des Anciens, la suppression des ronces laisse apparaître des éléments oubliés, comme le canal d’amenée des eaux, que vous apercevrez en contrebas du chemin au bord de l’usine. L’entretien régulier du site permet une préservation de ce patrimoine exceptionnel et la redécouverte de nombreux éléments.
La Planche (Vialas)
La Planche (Vialas)
Le long du Luech, les ruines d’une usine enfouie sous le lierre offre un spectacle étonnant... Ici au XIXème siècle, on transformait, à grand renfort de machines bruyantes, la galène un minerai de plomb argentifère. Extrait des galeries toutes proches, le minerai était trié et traité sur place. Vialas assure ¼ de la production nationale d’argent en 1847 et sa production ne cesse de croître jusqu’en 1862 où elle atteint 1930 kg d’argent raffiné. Fermée en 1894, l’usine se redécouvre mais conserve aussi une part de mystère.
Depuis le village de Vialas (D 998), route communale en direction de La Planche, Col de Banette.
Parking du Bocard (route de Castagnols)
Pour votre sécurité et la préservation du site, restez impérativement sur le chemin aménagé. Il est strictement interdit de prélever des pierres ou objet sur ce site protégé au titre des Monuments historiques.