Parcours nature Plateau des communes

Ce petit espace ceinturé par le milieu forestier et les bandes buissonnantes constitue un premier endroit idéal pour écouter et observer quelques oiseaux.Avec un peu de patience, il est fréquent d'y observer le pinson des arbres, le troglodyte ou encore le pouillot véloce. Celui-ci est un oiseau typique des lisières. Dès le printemps, après sa migration, il est très facilement reconnaissable par son chant simple composé de deux syllabes répétées: tsip-tsep-tsip-tsep-tsip-tsep. Ainsi, les Anglais l'appellent par le nom de "chiffchaff" et les Allemands le dénomment "Zilzalp". Le pouillot véloce a un cousin nommé pouillot fitis, dont on peut difficilement le distinguer visuellement, mais dont le chant différent permet la reconnaissance.

Au départ de la clairière, le sentier pénètre dans la pinède composée de vieux pins sylvestres sur la droite et de pins Corse sur la gauche. Les premiers peuvent se reconnaître à la couleur saumonée de leur écorce dans la partie haute du tronc et par leurs aiguilles longues de 3 à 7 cm (7 à 15 cm chez le pin de corse). Ces espèces ont été plantées abondamment sur le Plateau des Communes.Dans le sous-bois, quelques plages de bruyère commune ou callune et de myrtille sont indicatrices de la pauvreté des sols en éléments nutritifs. Elles sont aussi des témoins d'anciennes landes sèches.

Sur la droite du sentier apparaissent d'énormes blocs rocheux qui, à cet endroit du haut de versant, dominent la vallée du fond d'Oxhe. La roche est un poudingue: aggloméra de cailloux et de galets roulés soudés par un "ciment" ; son aspect peut faire penser au béton. Cette roche a pour origine les dépôts d'alluvions sur les rivages marins existant il y a 395 millions d'années.On trouve un autre affleurement de poudingue au lieu-dit la Pierre Falhote, un éperon rocheux accroché au versant de la vallée mosane et surplombant le village d'Ombret. La légende raconte qu'Ode, la fille d'un Prince mérovingien (période allant 500 à 750), lança un bâton de coudrier depuis la Pierre Falhote en promettant d'édifier une chapelle là où il tomberait de l'autre côté du fleuve. En 1977, on a découvert un sarcophage sculpté dans le chœur de la collégiale d'Amay. Sur le couvercle est représenté un personnage féminin, nommée Chrodoara et tenant dans sa main droite un bâton.

Les sols pauvres de l'Ardenne condrusienne sont fortement boisés. La forêt originale est la hêtraie-chênaie. Celle-ci a été plus ou moins fortement transformée par les activités humaines.La futaie laisse souvent place au taillis ou au taillis sous futaie qui résulte d'une exploitation importante de la forêt. A d'autres endroits, la forêt naturelle a été remplacée par des plantations diverses. Certaines sont composées d'espèces indigènes (hêtres, chênes, etc.) d'autres comportent des espèces exotiques, soit feuillues (chênes d'Amérique, p. ex.), soit résineuses (pins sylvestres, pins de Corse, épicéas, sapins de Douglas, etc.). De ce fait, le milieu forestier a acquis une importante diversité.L'existence d'une continuité forestière en Ardenne condrusienne est d'une grande importance écologique, notamment pour les grands mammifères sauvages tels que le sanglier ou le chevreuil.

Quelques réseaux de haies de grande qualité écologique et paysagère subsistent encore sur le Plateau des Communes. Historiquement, celle-ci ne sont apparues qu'au 19ième siècle. Auparavant, les landes communales où pâturaient les troupeaux dominaient. Ce n'est que lors de l'appropriation privée que les haies ont été plantées car elles permettaient de clôturer les parcelles. Depuis les années 1950, le paysage bocager des Communes s'estompe progressivement, notamment suite aux abattages et aux nouvelles constructions. Heureusement, depuis quelques années, les haies champêtres composées d'espèces indigènes retrouvent la faveur des habitants.

Quelques fragments de landes à bruyère existent encore sur le plateau des Communes. Elles sont installées sur des sols très pauvres et superficiels. Ces végétations arbustives basses sont issues d'anciennes pratiques agro-pastorales qui se sont succédées au cours des siècles. Après l'abattage de la forêt, les terres étaient cultivées et ensuite pâturées de manière extensive. Lorsque la végétation arbustive et arborée avait recolonisé l'espace, un nouveau cycle d'essartage (culture sur brûlis après débroussaillage) reprenait. Aujourd'hui, ces landes sont les témoins de ces anciennes pratiques. Elles constituent donc un véritable élément de patrimoine d'un grand intérêt historique, écologique et paysager. Des mesures de conservation et de gestion doivent être régulièrement menées.Ne manquez pas rue Les Communes un magnifique point de vue.Le point de vue « Les Communes » offre une vue incroyable sur la cité mosane d’Amay : on peut apercevoir la plaine alluviale, l’île de Ponthière, le plan d’eau de la gravière et la commune d’Amay, avec la collégiale, le Prieuré, la Tour romane...