A cheval en Oisans - La Vallée de la Romanche

La plaine de Bourg d’Oisans a été creusée au fil des siècles par les glaciers, puis comblée par les alluvions des fleuves ce qui a formé un lac : le lac St-Laurent. Pendant très longtemps à différentes reprises cette large vallée plate était un lac.Le bassin de Bourg d’Oisans est très caractéristique du travail d’érosion et d’accumulation réalisé par les eaux des glaciers (fin de l’aire tertiaire et au quaternaire). Les lacs successifs et les dépôts des fleuves ont comblé d'alluvions cette vallée. Le verrou glaciaire formé au niveau de Rioupéroux était doublé d’un autre verrou lui formé par deux cônes de déjection torrentiels, la Vaudaine et l'Infernet, qui se font face au niveau de l’actuel Pont de la Véna, à la sortie de Livet en montant de Grenoble. En amont, la Romanche formait un lac, le lac St Laurent, qui se vidangeait régulièrement. Bourg d'Oisans s'appelait alors Saint-Laurent du Lac. Il est difficile de donner une date exacte de la formation de ce lac, mais on retrouve sa trace dans des écrits à partir de 1058. Puis, en 1191, l’Infernet fut le théâtre d’un drame terrible : un énorme éboulement de rochers, de terres et de pierres, ferme le cours de la Romanche par une barrière infranchissable suite à un violent orage. Un lac bien plus important se forme, de plus de 18 kilomètres de long, noyant sous plus de 10 mètres d’eau, la plaine de l’Oisans. Saint Laurent, au bord du Lac, se retrouva sous les eaux, tous les habitants fuyaient leur demeure vers les hauteurs. L’eau atteint la côte de 741 m selon certains documents. 28 ans plus tard, le barrage naturel céde sous le poids des eaux et s’écroule dans la nuit ; une énorme masse d’eau s’engouffra dans la gorge, la parcourut avec la violence d’un ouragan, brisant et emportant tout dans son cours furieux, arbres, terres, villages entiers… C'était le 14 septembre 1219 et cette inondation catastrophique sera connue sous le nom de "déluge de Grenoble", faisant près de 5 000 victimes. Bien que réduit, le lac existe encore pendant plus de trois siècles, renaissant parfois, comme le 4 août 1465 après un effroyable orage d’été. En 1429, il est noté dans un arrêt que le lac est à sec. Puis il se reformera par la suite, plus ou moins. Mais en 1540, réduit à une « flaque », il finit par disparaître… Pendant les siècles suivants, la Romanche divague dans la plaine qu’elle inonde régulièrement. Au XVIII° siècle, la rivière est endiguée et la plaine drainée selon la maille orthogonale qui fait l’originalité du bocage actuel. Dès que la plaine a été assainit, l'homme a commencé à la cultiver. Dès le XIII° siècle, le bourg de Saint Laurent est redevenu, après la catastrophe de 1219, le lieu de rendez-vous des villages de la région. Les colères de la Romanche ne seront quant à elles, définitivement domptées qu’en 1935 avec la construction du Barrage du Chambon. Site : bourgdoisans.com / freneydoisans.com

La vaste plaine de Bourg d'Oisans peut surprendre : ancienne auge glaciaire, elle est encadrée par d'imposantes montagnes aux versants abrupts. Ce paysage est remarquable que l'on arrive de Grenoble ou de Briançon : bocage, prairies......rivière alpine du Vénéon, éboulis et plissements de terrain, sommets de Belledonne... Quelques lieux « naturellement » exceptionnels : en amont de la plaine, le Vénéon, affluent de rive droite de la Romanche, a un cours d’eau tressé. Ses larges grèves hébergent notamment le Trèfle des rochers, une espèce endémique des Alpes centrales (présente uniquement ici dans le monde) et le Criquet des torrents, proche de l’extinction. A l’aval, la Romanche est endiguée. Autour, le paysage est original. De nombreux béals structurent la plaine. Le bocage prend alors place encadrant de petites prairies de fauche. Ces prairies sont le grenier à foin de l'Oisans et d'ailleurs. Le marais de Vieille Morte et les Alberges sont des forêts alluviales à aulne et frêne. Ce sont des forêts dont le développement est lié à la nappe d’eau. Elles abritent dans certaines petites mares un crapaud extrêmement rare et en voie de disparition : le Sonneur à ventre jaune. Un Espace naturel sensible a donc été créé par le département : le marais de Vieille Morte pour protéger le Sonneur à ventre jaune. Des actions sont réalisées en sa faveur : création de nouvelles mares refuge, fermeture de piste pour éviter leur écrasement, sensibilisation, animation nature, … L’ONF, gestionnaire de certaines forêts de la plaine a choisi de ne pas planter de résineux et de laisser la forêt naturelle revenir. Les coteaux ensoleillés de la Garde, d’Auris et du Freney d’Oisans, sont très secs et abritent des milieux dits "steppiques" : éboulis, prairies, landes. Ces milieux abritent une végétations que l’on trouve normalement dans les grandes steppes mongoles. Les pelouses, autrefois exploitées sont aujourd'hui petit à petit envahies par les ligneux. Natura 2000, qu’est-ce-que c’est ? La nature et sa préservation n’ont pas de frontières. Avec la volonté de maintenir la richesse naturelle du continent européen tout en tenant compte des activités sociales, économiques et culturelles, l’Europe a créé le plus grand réseau écologique mondial : le réseau Natura 2000. Il regroupe 27 000 sites en Europe. En France, le réseau comprend 1 753 sites qui couvrent 12,5 % du territoire. Natura 2000 est une démarche participative et volontaire. Son objectif est de préserver des milieux naturels d’intérêt européen garant d’un cadre de vie de qualité pour les générations à venir.