Sur les pas de Jean-Jacques Kugel

Une large fresque aux tons gris et rosés représente le trot attelé d’une course de chevaux. Le thème est totalement en lien avec l’environnement proche, en effet, à quelques pas du château d’eau se trouve l’hippodrome de marchés, pour les passionnés de courses hippiques.

Commande du syndicat des eaux, de la Commune, et la Direction Départementale de l’Agriculture pour cet édifice, et premier chantier de cette aventure « relooking châteaux d’eau » en Terres des Confluences, on est en 1999. Ici, l’ouvrage évoque les mystères du Moyen-Age : on peut voir dans la partie supérieure des créneaux de châteaux forts en trompe-l’œil, un chevalier Templier qui scrute l’horizon depuis l’embrasure d’une fenêtre. En effet, la ville était une ancienne commanderie templière importante. On peut admirer aussi, côté salle des fêtes, un funambule en équilibre sur son fil, ou, assis sur le rebord d’une ouverture, un pierrot et un saltimbanque chaussé de poulaines et un luth à la main.

Jean-Jacques Kugel n’a pas laissé que des châteaux d’eau peints comme trace artistique sur notre territoire. Retrouvez à Lafitte une fresque exécutée sur la façade d’une maison, ainsi qu’une sculpture en acier corten qui trône au milieu d’un rond-point, et toutes deux, un clin d’œil au village et à la cascade de la Gimone toute proche et son moulin.

Des paysages rustiques détaillés retracent avec réalisme la vie du bourg au temps jadis : le lavoir de la Marnière et ses lavandières, un champ de blé et sa gerbière, une gardienne d’oies, et la fête du village avec ses célèbres bals populaires, et qui font la fierté de ses habitants. Cette œuvre complète est un hommage au monde pastoral d’antan.

Pour l’artiste, le village ressemble à un « décor de théâtre ». C’est d’ailleurs l’idée qui est exprimée sur les fresques de ce château d’eau. Kugel peint alors des colonnes s’ouvrant sur un spectacle onirique : un funambule, une danseuse étoile adossée, des musiciens qui jouent de la contrebasse et du piano, une mère et sa fille, ou encore des enfants qui amusent un chat.

Le bâtiment est habillé d’un monumental trompe-l’œil simulant les pierres de taille d’une forteresse. Cette œuvre est un clin d’œil à Saint Jacques, en effet, la commune était jadis traversée par le GR 65 vers Compostelle. D’ailleurs, on peut apercevoir un faux vitrail au milieu duquel trône l’apôtre du pèlerinage, avec son bâton appelé le « bourdon ». On le retrouve à nouveau assis sur un coussiège, avec ses attributs de pèlerin, face à trois enfants qui jouent. Sur un autre angle de la colonne, on aperçoit un clown ailé avec une cymbale et qui tient un oiseau dans l’une de ses mains.

Respecter l’harmonie du lieu est essentiel pour le peintre. Ici il exécute des fresques aux tons ocres pour fondre son œuvre au paysage. On peut admirer une femme lovée dans une sorte d’abri sous-roche où elle puise de l’eau, plus haut, un couple enlacé sur un fond azur, enfin, au milieu de la colonne, un singe grimpe les branches d’un décor feuillagé.