Niort : les pionniers de Nouvelle-France

Le premier port de Niort se situait à la place de l’actuelle rue Brisson. A partir de 1377, il est déplacé pour être agrandi grâce au duc Jean de Berry, qui gère le Poitou. Ce deuxième port est implanté entre les rues actuelles du Fort Foucault, du port et le boulevard Main. Grâce à des bateaux à fonds plats, les gabarres, passagers et marchandises (blé, draps) rejoignent La Rochelle, pour partir vers de lointaines destinations comme la Nouvelle-France.

Seul vestige de l’ancien château de Niort, sa construction a débuté en 1180 et s’est terminée aux alentours de 1199. Une enceinte quadrangulaire longue de 700 m entoure le château. Elle est défendue par un fossé et 12 tours. Le donjon, a été construit à cet emplacement stratégique pour protéger le port et surveiller le trafic sur la Sèvre niortaise. Purement défensif au départ, le donjon a été transformé en logement au 15ème siècle, ce qui a entraîné le percement de fenêtres à meneaux et l’installation de cheminées.

Il s’agit d’une des plus vieilles rues de Niort. Les sœurs Aymard : Barbe, Magdeleine et Anne y ont vécu avec leur père, tailleur d’habits. Elles partent toutes les trois en 1648 pour la Nouvelle-France, avec les époux de Barbe et Magdeleine. Ces dernières s’installeront à Château-Richer. Anne se marie en 1649 avec Guillaume Couture et vit à Pointe Lévy, jusqu’à sa mort en 1700. Elle a eu 10 enfants.

L’actuelle église, de style néo-gothique, a été reconstruite entre 1855 et 1863 selon les plans de Pierre-Théophile Segrétain. L’église précédente avait subi de nombreuses destructions pendant les guerres de religion. A l’intérieur, des éléments datant de la Renaissance ont été conservés : un parement avec un cartouche indiquant 1596, des caissons récupérés dans les plafonds, placés sous le balcon de l’orgue. Plusieurs pionniers y ont été baptisés tel Louis-Paul Thibault envoyé comme soldat en 1759 en Nouvelle-France. Il se marie en 1760 à Champlain.

Dans cette maison avec boutique, cour et jardin, a vécu Catherine Fièbvre, née en novembre 1646. Elle est baptisée à l’église Saint-André bien que son père soit protestant. En 1663, elle part avec d’autres filles du Roy pour la Nouvelle-France. Mariée deux mois après son arrivée avec un vendéen, Charles Allaire, elle aura 13 enfants. Elle décède en 1709 à Québec. Les filles du Roy sont des jeunes filles, en majorité orphelines, envoyées en Nouvelle-France, entre 1663 et 1673, pour fonder une famille. Leur voyage et leur dot étaient payés par Louis XIV qui agissait comme un tuteur.

Grâce à Henri IV, un temple protestant est bâti en 1591. Il se situe sur un terrain situé entre l’actuelle rue Alsace-Lorraine et la rue Saint-Gelais. D’une contenance de 6000 à 7000 personnes, il est démoli par un arrêté royal du 19 octobre 1684. Beaucoup de pionniers niortais y ont été baptisés comme Jean Veillet vers 1664. Il renonce à sa religion le 24 avril 1685 avant de partir pour la Nouvelle-France où il arrive en 1687 comme soldat des "Compagnies Franches de la Marine ».

Nommée Grand-rue à l’époque, elle était une des plus importantes rues de la ville. Une dizaine d’auberges y étaient implantées. François Picard né en février 1668 a vécu dans cette rue. Sa date de départ pour la Nouvelle-France n’est pas connue mais on sait qu’il est présent à Québec en 1697. Puis il s’installe à Trois-Rivières comme maître-brasseur. Marié deux fois, il meurt le 4 avril 1743 sans enfant.

Les halles médiévales étaient implantées sur l’actuelle rue Victor Hugo. Elles mesuraient 153 mètres de long sur 20 mètres de large. Elles sont détruites en 1793 pour faciliter la circulation dans la ville. En tant que maître-boucher, le père de Michel Cadet possédait un étal aux halles. Michel Cadet quitte la France entre 1685 et 1690 après avoir renoncé à sa religion. Il s’installe à Québec comme maître-boucher. Marié deux fois, il aura au total 10 enfants. Il meurt en 1708.

Une première église a été construite au début du Moyen Age. Elle est reconstruite entre la fin du 15ème siècle et le milieu du 16ème siècle dans le style gothique flamboyant. Une tribune dans le style Renaissance est visible à l’intérieur. Suite aux guerres de religion (1562-1598), la charpente est refaite au 17ème siècle. Laurent Glorit a été baptisé dans cette église en 1639. Sa présence à Montréal est attestée en 1658. Il s’y marie en 1664 et a 7 enfants. Il meurt en 1681.

Réalisation Ville de Niort avec le concours de Alexandra Rompillon-Jouarre, médiatrice du patrimoine, du Cercle généalogique des Deux-Sèvres et de Marguerite Morisson-Gaboreau, auteure de l’ouvrage Poitevins au Canada aux XVIIe et XVIIIe siècles, Geste Editions, La Crèche, 2018. Les textes sont accessibles aux personnes en situation de handicap et non-francophones. Crédit photo : Ville de Niort ; A. Rompillon-Jouarre (rue Basse) ; P. Galteaux (maison de la Vierge) ; V. Trouvé (plan du temple) ; Isabel Saij (halles). Traduction en anglais : Akalita Traduction.