Bréhand - Sous le sceau de Boishardy

L'église Notre-Dame est dédiée à la Vierge. A proximité, vous repérez facilement, avec ses volets colorés, l'ancien auditoire de la commune, datant du 18ème siècle. L'auditoire était le lieu où le seigneur de Launay rendait la justice sous l'Ancien Régime, pour l'ensemble de la paroisse. L'inscription latine figurant sur le linteau placé au-dessus de la porte nous rappelle fort justement: "Joannis Franscisci - Justicia Morumentum". En face, sur la place actuelle, se trouve le pilori, poteau auquel étaient attachés les condamnés.

Les zones humides, espace de transition entre les milieux terrestres et aquatiques, sont facilement repérable grâce à leur végétation typique. En retenant l'eau l'hiver et en la restituant l'été, elles jouent un rôle essentiel pour réguler l'eau des rivières et limiter la pollution. Elles sont par ailleurs garantes de la biodiversité. On sait que 30% des espèces végétales menacées en France y vivent, tout comme une bonne parie de la faune en danger qui si reproduit. Il nous appartient de préserver ses petites réserves naturelles, très fréquentées par les bactériens et certains oiseaux migrateurs.

Ces grandes plates tracent votre chemin. Vous circulez sur ce que les Bréhandais appellent le Pont Mérovingien, sans toutefois garantir qu'il soit d'époque... On sait en revanche qu'il permettait aux paysans de passer à "pieds secs", tandis que le bétail et les charrettes empruntaient le lit actuel du cours d'eau pour atteindre le chemin de l'Enfer, aujourd'hui obstrué par un rocher. La petite histoire ne nous détail malheureusement pas les événements qui lui valurent d'être nommé ainsi...

Terre de carrière, Bréhand est logiquement une commune où l'on sait travailler la pierre. En dévalant le petit bois vous menant à la rivière, vous remarquerez deux pierres creusées au burin. Cette "sculpture" n'est pas une oeuvre d'art, mais tout simplement le vestige d'une auge qu'un paysan du coin avait commencé à tailler. La pierre, qui céda sous les coups forcenés de l'outil, devint inutile et fut abandonnée ici.

Maintenant en fond de vallée, vous rejoignez les ruines du moulin de Cambourg, dont l'ancienne digue, située plus en amont, ne vous aura pas échappé. Ce moulin à céréales fut abandonné par ses derniers exploitants en 1919. Ses vestiges, peu connus du grand public, donnent aujourd'hui une note pittoresque à votre parcours.

Les fondations d'un immense château, probablement en place jusqu'au début du 18ème siècle, ont été retrouvée ici. Ensuite propriété des De Foucaud, le manoir fut en partie détruit pour restaurer leur château de Launay. La voûte de son ancienne chapelle, toujours visible à l'intérieur de la grange, et son pigeonnier qui a perdu son toit, témoignent encore de sa présence passée. Ses illustres propriétaires, qui possédaient beaucoup de terres à Bréhand, avaient droit à 1000 boulins, terme désignant les cavités disposées sur les murs intérieurs de l'édifice pour accueillir les nids de pigeons.

Ce chemin creux vous mène à la "cache de Boishardy". On dit que le chef chouan venait se réfugier ici, dans l'interstice offert par ces deux gros rochers, lorsque ses partisans l'avertissaient de l'arrivée imminente des "Bleus", venus pour le surprendre dans son manoir, situé à 300 mètres à peine. Sans doute le général devait-il être assez mince...

Vous longez les murs d'enceinte du domaine de Launay qui vous empêchent d'apercevoir le joli château, bâti au 14ème siècle, mais plusieurs fois remanié. Il fut la demeure des seigneurs de Bréhand, parmi lesquels Guillaume de Bréhand, qui fut un fidèle compagnon de Bertrand Du Guesclin.