Bien connu des cyclistes, le col du Noyer sépare le Dévoluy du Champsaur. C’est un point stratégique qui témoigne de la vitalité des échanges entre ces deux massifs. De là-haut, la vue est imprenable sur le paysage champsaurin et son bocage.D'une altitude de 1664m et situé entre le Pic Ponsin et la Tête du Tourneau, le col du Noyer est le point de jonction entre la vallée du Dévoluy et la vallée du Champsaur. Le versant le plus impressionnant se trouve côté Champsaur : ses 700m de dénivelé avec un pourcentage moyen de 8% en font un véritable défi pour les cyclistes amateurs ou professionnels (le Tour de France et le Critérium du Dauphiné s'y sont tous deux essayé). Lieu d'échanges et de passage entre le Champsaur et le Dévoluy, le sommet offre une vue dégagée sur les massifs environnants : le Dévoluy (notamment le Pic de Bure), les Ecrins, l'Oisans, l'Ubaye et les Préalpes de Digne.
En partant de la vallée du Champsaur, la montée par une petite route sinueuse à flanc de montagne offre une vue plongeante sur le bocage du Champsaur, en contrebas. Au sommet du col se trouve le refuge Napoléon (ou refuge du Col du Noyer). Détruit par un incendie en 1947 puis reconstruit (pas à l'identique), le refuge est aujourd'hui reconverti en restaurant.
Plus qu'un simple col cycliste, c'est aussi un lieu qui a une histoire. En effet, la route qui emprunte le col fut construite dans les années 1850, transformant ainsi le sentier muletier de ravitaillement qui était jusqu'alors l'un des principaux accès au Dévoluy via le Champsaur. Jusqu'en 1900, des hommes faisaient l'aller-retour à pied quotidiennement entre Saint-Bonnet-en-Champsaur et Saint-Etienne-en-Dévoluy (plus de 40 km aller-retour) acheminant courrier, marchandises, argent, commissions orales. Ils servaient aussi souvent de guides. La présence au sommet de l'un des six refuges Napoléon construits en 1858, suite à un legs de 50000 francs de Napoléon I au Département, témoigne également de l'importance historique du lieu. Cependant, avec l'ouverture de la route du col du Festre, beaucoup moins rude, à la fin du XIXe siècle, l'utilisation du col du Noyer tomba peu à peu en désuétude.
Les passionné(e)s d'observation de la faune sauvage ne seront pas en reste. Classé Espace Naturel Sensible (ENS), le col du Noyer abrite tout un bestiaire qui s'offre à quiconque gravit le col et prend le temps d'admirer aigles royaux, vautours fauves, fauvettes des jardins et fauvettes babillardes, rougequeues à front blanc, tétras lyres, marmottes, biches, chamois, chevreuils etc...
Fermé l'hiver du fait de l'enneigement, le col est ouvert à partir du printemps jusqu'à l'hiver suivant.
