Coëtmieux, Morieux - Autour de l'étang des Ponts-Neufs

Départ au parking côté Morieux. Après le petit pont, prendre immédiatement à droite le chemin empierré. Vous traversez le Gouëssant. Long de 43 kilomètres, le fleuve prend sa source sur les hauteurs du Mené, tout près du mont Bel-Air. L'étang fut créé vers 1260, lors de l'édification d'une chaussée-barrage ordonnée par Jean I. Le duc de Bretagne espérait ainsi accroître le rendement de ses moulins, situés en amont, mais aujourd'hui totalement disparu.

Maintenant sur la rive gauche du plan d'eau, vous pouvez observer une pierre affleurant à la surface de l'eau. Elle pourrait vous paraître anodine, mais elle donna son premier nom à la retenue que l'on appelait autrefois « étang du Rocher au Cormoran ». Il n'est pas rare d'y voir, celui qu'on appelle parfois "corbeau de mer", déployer ses ailes sur cette roche. Le cormoran, qui est un des seuls oiseaux au plumage perméable, est en effet condamner, lorsqu'il plonge pour pêcher, à se sécher pour espérer prendre son envol.

À présent, le sentier franchit la rivière Evron. Tout comme le Gouëssant, ce cours d’eau est dit de première catégorie piscicole, ce qui signifie qu'il abrite plus en amont de belles truites. Les pêcheurs n’étant pas seuls amateurs de beaux poissons, vous aurez peut-être la chance d’apercevoir un héron, oiseau protégé, en train de survoler l’étang. Sur votre gauche, une vaste saulaie humide de 2 hectares, située sur l'ancien lit de l'étang, permet de préserver des espèces animales et végétales bien souvent menacées

Une fois grimpés en haut des quelques marches bordant le restaurant, levez les yeux et admirez la prouesse technique offerte par la courbe d'un ancien viaduc, long de 238 mètres. Harel de la Noë (1852-1931) est le père de ce remarquable pont ferroviaire qui permettait la liaison entre Yffiniac et Matignon. On retrouve le style caractéristique de cet architecte emblématique sur plusieurs sites en Côtes d'Armor. On dit que les passagers du train qui passait ici, souvent surchargé, devaient parfois mettre pied à terre pour lui permettre de poursuivre son chemin…

Le pont que vous empruntez supportait autrefois une voie romaine. Il est le vestige d'une très ancienne liaison entre les cités de Carhaix et d'Aleth (Saint-Servan). Reconstruite à plusieurs reprises, celle que l'on appelait "La Chaussée", "Le Chemin Ferré" ou bien encore "Le Chemin des Romains" fut pendant longtemps le seul itinéraire à desservir le petit village des Ponts-Neufs.

Au pied de la cascade et du chaos rocheux, deux conduites forcées alimentent l'usine EDF construite à la fin du 19ème siècle. Cette dernière remplaça "Les Grands Moulins Madeuc", édifice qui comportait quatre roues pour moudre le grain et deux pour fouler les étoffes, avant d'être transformé en une papeterie qui brûla en 1886. Que de péripéties avant de voir naître l'usine hydroélectrique qui permit aux habitants de la région briochine d'être parmi les premiers à jouir de l'électricité!

Vous côtoyez l'ancienne chapelle de la Trinité, mais ne la cherchez pas, elle a disparue ! On sait qu'elle fut fondée par un duc de Bretagne dénommé Jean et qu'elle était accompagné d'un hôpital. On peut, dès lors, penser qu'elle fut bâtie en même temps que la "Chaussée" car il était courant, à cette époque, de construire des hôpitaux le long des grandes voies de communication. Délaissée par la suite, elle fut vendue comme "pierres en monceaux" en 1799. Sa porte et son portail furent transférés à l'église Saint-Gobrien de Morieux où ils sont toujours visibles.